Bonne lecture !
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Apparemment, sa vieille radio boudeuse a décidé que ce soir était une soirée spéciale pop des années 90.
Les joues un peu rouges, Atsumu se racle la gorge en sortant de son allée et affirme :
— Ma radio est bloquée. C'est pas moi qui choisi. Elle a toujours été comme ça, et parfois elle a ses humeurs. Je sais même pas comment s'appelle cette chaîne. Enfin, j'ai rien contre les années 90, mais je préfère...
Il se tait, parce que l'inconnu ne l'écoute absolument pas. Il regarde par la fenêtre, et garde sa main non loin de la poignée pour sauter en route si jamais Atsumu tente quoi que ce soit.
— Je ne vais pas aller te jeter dans la mer ou aller t'enterrer quelque part en ville, si c'est ce que tu crois. Par contre, je veux bien que tu m'indiques le chemin.
Il ne trouve pas sa drôle du tout, au vu du regard qu'il lui renvoie. Et Atsumu se rend compte en arrivant à un carrefour que non seulement il ne trouve pas ça drôle, mais en plus il doit le prendre pour un idiot.
— Ah oui, c'est vrai. Tu peux pas indiquer le chemin, puisque tu es...
Il lui coule un regard.
— ... complètement paumé.
Il se rend compte qu'il a oublié son téléphone, alors qu'il aurait pu tout simplement le lui donner afin qu'il rentre son adresse sur Google. Enfin, peut-être pas son adresse, mais au moins un endroit où Atsumu aurait pu le déposer.
Il se mord la lèvre.
— Bon... peut-être que tu connais le chemin depuis... l'église ?
Pas de réaction.
— La mairie ?
Il fronce les sourcils.
— La côte ?
Cette fois, le jeune homme hoche la tête et Atsumu soupire. Il pose son coude sur le rebord de sa porte, et se réinstalle dans son siège. Le moteur de sa vieille voiture défraîchie râle un peu, mais elle repart gentiment comme d'habitude.
— D'accord, c'est parti pour la plage, alors.
Atsumu conduit à deux à l'heure en tapotant ses doigts sur le volant. Sa tête bouge en rythme avec tube qui passe et il lance de temps en temps un regard curieux au garçon à côté de lui. Il a l'air un peu moins paniqué, et ses cheveux tombent dans sa nuque. Quelques mèches lui collent au front, il se tient bien droit dans le siège, et ses yeux suivent la main d'Atsumu chaque fois qu'il change de vitesse.
Au final, le chemin paraît à la fois long et court, et comme ce mec est décidément beaucoup trop silencieux (est-il traumatisé, finalement ? Les flics convoqueront-ils Atsumu à la première heure le lendemain pour non assistance à personne en danger ? Ou comme témoin ? Ou comme mec flippant qui se fait dépasser par tous les chauffards de la nuit ?) il n'ose pas dire grand-chose.
Le verrouillage depuis l'intérieur ne fonctionne plus depuis des années, alors si ce mec tire sur sa poignée et se jette dehors, Atsumu ne veut pas se sentir coupable.
— T'es sûr que ça va ? T'es pas blessé ou rien ?
Il le regarde, et secoue la tête.
— D'accord. Bien. C'est... bien.
Il inspire, et voit la mer au loin : ce quartier là est insupportable, plein de priorité à droite et de rues étroites à sens unique. Il se souvient des bonbons à la menthe dans la boite à gants, mais ferme la bouche en s'apprêtant à lui en proposer. Non, décidément ce mec n'a pas du tout envie de manger les bonbons d'un inconnu qui a l'air de l'effrayer suffisamment comme ça.
— Alors... ? Tu te souviens du chemin, à partir de là ?
Ses cheveux roux reflètent la lumière de la lune, et la voiture d'Atsumu longe l'esplanade. Il y a encore des promeneurs tardifs.
Le doigt de l'inconnu se lève pour désigner une rue, Atsumu change de vitesse.
— L'indication de chemin par pointage, hein ? Ça me va.
Il lui indique plusieurs rues avant que le silence ne soit remplit par la voix de Britney Spears, chantant à quel point elle a joué avec les sentiments et brisé le cœur de... de quelqu'un. Il déglutit, regarde la route en se frottant la nuque, puis lance :
— Y'a des bonbons à la menthe dans la boite à gants, si tu veux.
Il ferme les yeux en se traitant d'imbécile, puis les rouvre car on est jamais à l'abri d'un enfant surprise désirant ardemment passer sous les roues d'une vielle voiture à la peinture écaillée.
— Fais comme si j'avais rien dit. Ne saute pas en marche, s'il-te-plaît. Je ne sais vraiment pas où est l'hôpital.
La portière ne s'ouvre pas, à son grand soulagement. En revanche, quand il risque un regard vers le siège passager, son expression sur surprend presque plus encore : les sourcils haussés, et le fantôme d'un sourire au coin des lèvres. Quand il remarque ses yeux, l'inconnu fait disparaître tout ça mais Atsumu ne l'a pas rêvé.
Rassuré, il sent la tension dans sa nuque se dissiper un peu.
Une main se tend, son doigt lui indique le bas-côté. Atsumu s'arrête prêt du trottoir, juste à côté d'un carrefour. Face à lui, il y a un petit commerce de distribution ouvert jusqu'à 22H, et il est soulagé de constater qu'aucune voiture de police n'est là afin de lui mettre une amende pour s'être arrêté sur un passage piéton.
— Tu descends ici ?
L'inconnu hoche la tête, et se penche pour ouvrir la boite à gants. Ses mains fouillent le sachet transparent jusqu'à attraper un petit bonbon blanc plastifié, et il le lève pour lui lancer un coup d'œil incertain.
Atsumu répond, étonné :
— Oui... tu peux le prendre.
Le garçon hoche la tête et lui retourne un sourire juste avant de sortir de la voiture. Il referme la portière derrière lui, puis se retourne une dernière fois. Il ouvre la bouche, hésite, la referme, puis fixe Atsumu intensément.
Ce dernier acquiesce, car c'est étrangement clair.
— Ouais, pas de quoi. Rentre bien.
Puis il rajoute :
— Hé ! Fais attention, d'accord ?
Il attend d'obtenir ce fameux hochement de tête qui semble être la méthode de communication favorite de ce garçon, puis le regarde se retourner et partir. Il court sans trop forcer, et disparaît au loin, jusqu'au bout de la rue.
Quand Atsumu remet le moteur en marche, cette fois ce sont les spice girls qui lui hurlent d'être sympa avec leurs copines. Il desserre le frein à main, et s'en va sans regarder en arrière.
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La danse des tournesols || AtsuHina
Fanfic| Miya Atsumu X Hinata Shoyo | Fiction terminée | Atsumu est seul pour l'été, dans sa grande maison qu'il décide de retaper. Shoyo reste avec sa sœur chez sa tante, et livre des plats dans toute la ville sur son vélo. Atsumu se sent seul, Shoyo es...