𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚝𝚛𝚎𝚗𝚝𝚎-𝚌𝚒𝚗𝚚

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Bonne lecture !

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Shoyo rentre avant l'aube.

Il marche silencieusement dans les rues désertes, la tête basse, et même si sa jambe le fait encore un peu souffrir, ça ressemble plus à un picotement qu'à un lancement. Il avance, tranquillement, et met plus de temps que d'habitude, mais ce n'est pas grave.

La porte n'est pas fermée, et il fait la moue. Shoyo n'a pas prévenu sa sœur. Pourtant elle n'a rien dit à Hana — à l'intérieur, pas de flics, alors il soupire de soulagement et s'avance vers la salle de bain. Face au miroir, à ses cernes, à ses cheveux emmêlés, il se contente de plisser les yeux et s'asperge le visage d'eau. Ça fait du bien, mais Hinata se sent encore épuisé : il est parti de l'appartement de Kenma au moment où lui s'est mis au lit, et n'a en vérité pas vraiment fermé l'œil.

Il a profité de l'obscurité agréable, de l'odeur des draps, de son corps qui se détendait, de la voix de son ami. Il en a profité, et a réfléchi.

Il coupe l'eau, et s'essuie avec la serviette qui pend juste à côté. Son pyjama est accroché à côté du panier à linge sale, alors Shoyo l'enfile avec de lents gestes, puis se brosse les dents. Quand il a terminé, il ressort et ne jette même pas un coup d'œil au rez-de-chaussée obscur. Ses pieds montent les marches, arrivent jusqu'au palier, et il reste quelques secondes devant la porte de sa chambre.

Shoyo se détourne, et avance jusqu'à la porte entre-ouverte de Natsu. Il la referme discrètement, et se mord la lèvre : c'est le noir complet à l'intérieur, mais il sait où se trouve le lit. Il avance, à tâtons, lentement, puis ses orteils butent sur l'un des pieds en bois.

Son poing se serre, il inspire, et grimpe dans le lit étroit. Le corps de sa sœur est chaud, et quand il soulève les draps pour se glisser à côté d'elle, Shoyo la sent remuer. Elle sursaute.

— Que...., marmonne-t-elle dans le noir.

Il entoure son cou de ses bras.

— Shoyo ?

Ses mots résonnent dans la pièce, mais son intonation lui prouve qu'elle sait, de toute manière. Elle lui rend son étreinte, sans lâcher la première, et le câlin dure longtemps.

Quand il se sent enfin prêt à la relâcher, c'est sa voix à lui qui résonne à présent.

— Je suis désolé, Natsu. Merci beaucoup.

Parce que ça doit être ça, et rien d'autre : pardon, et merci.

Il la sent se figer, depuis ses bras jusqu'à ses épaules et son dos. Natsu tremble un peu, renifle, et soudain c'est elle qui se jette à son cou pour l'étreindre encore plus fort.

Il y a des pleurs, un cœur qui se sert, du soulagement, et une gorge qui n'est plus serrée. Shoyo soupire.

Le soleil se lève bien trop vite, après cela.

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Shoyo passe la porte du garage, deux jours plus tard.

Ses mains sont si moites qu'il les essuie sur son short, et passe en dessous du store blanc en sentant son cœur prêt à lui remonter dans la gorge. Comme par hasard, cette fois Atsumu n'est pas de dos : il l'observe avec des yeux ronds, son marteau suspendu au-dessus de sa tête.

Son bras redescend lentement.

— Je..., dit-il avant de se mordre la lèvre. Je pensais que tu ne viendrais plus.

La danse des tournesols || AtsuHinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant