15- Lacville

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--Moyra--

Je me réveille doucement contre quelque chose de dur et chaud. Un mal de tête lancinant me prend faisant preuve de l'effet néfaste de la forêt noir sur moi. Malgré le sommeil forcé auquel j'ai eu droit j'ai cruellement besoin de me reposer. Je comprends mieux pourquoi Gandalf n'a jamais voulu que je m'approche de cet endroit, je ne suis pas assez forte pour y survivre.

« Elle se réveille regardez ! »

« Pas si fort. » Grognais-je doucement

Mes mains sont retenues par celles de Thorin qui a enroulé ses doigts avec les miens. La surface dure et chaude que je sens dans mon dos est donc lui-même. Je me détache de lui à contrecœur pour me lever doucement sous tous leurs regards attentifs.

« Promis je ne vais pas mourir aujourd'hui. »

« Vous nous avez fait une sacré peur. »

« Tu ne devrais pas te lever tout de suite Moyra, tu es restée inconsciente des heures. »

Un sourire pour le rassurer et je m'avance vers l'avant du petit bateau pour essayer de voir plus en avant. Ce brouillard est si épais qu'on ne voit pas à 2 mètres et je ne sais pas vraiment où nous nous dirigeons, selon les cartes que j'ai étudié il devrait y avoir une ville d'Hommes. La main de Thorin se pose sur ma taille pour me coller à nouveau contre lui et fourrer son nez dans mon cou. Je me fonds avec plaisir contre lui.

« Tu aurais dû me dire ce que cette forêt te faisait. »

« Je sais. Je ne m'attendais pas à être autant affaiblie pour ne pas te mentir et je n'y étais encore jamais allée je ne savais pas que je rencontrerais ce genre de...déconvenues. »

« Affaiblie ? Déconvenues ? Tu as faillit mourir, ce n'était pas que de la fatigue provoqué suite aux blessures d'une bataille. Quant au terme déconvenues il est légèrement inapproprié ne trouves-tu pas. Je croyais t'avoir demandé de me parler dès que ça n'allait pas. »

Il n'a pas tord, plusieurs fois je lui ai promis de lui parler au moindre problème mais je ne l'ai jamais vraiment fais. Thorin a tellement inquiet pour ses compagnons, la quête et moi-même que je n'ose pas en rajouter de peur de trop accaparer ses pensées et qu'il ne fasse plus suffisamment attention à lui. Je m'excuse une nouvelle fois en déposant un baiser sur sa joue avant de rejoindre le propriétaire de cette embarcation.

« Bonjour, je suis Moyra. Je vous remercie de nous aider à traverser ce lac. »

« Vos amis m'ont fait une belle proposition, et vous avez achevé de me convaincre Dame Moyra. Je suis Bard humble batelier de Lacville. »

« Et bien Monsieur le simple batelier, qu'est ce qui vous convaincu de nous aider, plus sérieusement ? »

« Le nain qui vous tenez dans ses bras. Vous aussi bien sûr mais c'est l'angoisse que j'ai pu lire dans son regard. Il tient à vous, plus qu'à sa propre vie. »

« Peut être avez-vous raison. Je ne me pas vraiment compte de la façon dont il peut me regarder. »

« Il vous aime, c'est plus qu'évident croyez-moi. »

Je lui fais un grand sourire et m'installe tranquillement sur le bord du bateau pour pouvoir observer l'eau came se réveiller à notre passage sous forme de vaguelettes. Je pense que nous n'allons plus avoir de moments aussi calme que maintenant jusqu'à la reprise d'Erebor. Enfin calme c'est un bien grand mot quand vous entendez Gloïn se plaindre d'être fauché.

J'aperçois rapidement une silhouette sombre prendre forme à travers les nuages. A présent visible je reconnais sans peine la Montagne solitaire qui accueillait jadis en son sein le glorieux peuple des nains. Je dois avouer que le paysage est magnifique et je comprends l'émotion que cela occasionne chez mes compagnons. Gloïn en vient même à refourguer l'intégralité de sa bourse à Balin. Cependant...les émotions que je ressens en voyant cette Montagne sont bien différentes des leurs. Je me sommes comme menacée par elle, comme si une fois trop proche son ombre me recouvrira à tout jamais. Comme si...le destin avait lié ma vie à elle avant même ma naissance.

Ce n'est pas si absurde que cela. J'ai peur. Peur que ce que Gandalf a prédit arrive. Je suis née quand la Montagne s'est éteinte, et je m'éteindrais quand celle-ci renaîtra.

« Vite cachez-vous dans les tonneaux. »

Je ne sors de ma torpeur que lorsque j'entends Bilbon prononcer mon nom. J'enjambe le tonneau le plus proche de moi et jette un dernier regard à la Montagne avant de m'assoir dans le fond de la barrique.

Thorin se pose des questions. Il a vu mes yeux se voiler sous le poids d'Erebor. Il l'a vu, et il sait ce que je pense.

...

Cette ville est piètrement protégée. Nous sommes rentrés sans trop de difficulté malgré le 2nd du Maître de ce lieu et nous avons réussi à échapper aux gardes d'une facilité déconcertante. Le Maître de Lacville doit être un bien mauvais meneur pour que les habitants nous cachent sans poser de questions ni sans aucune réticence. Tout ce déroulait parfaitement, mais il a fallut que les armes que Bard nous proposait ne suive pas et nous voilà en pleine nuit devant une assemblée d'Hommes entrain de nous défendre comme nous le pouvons après avoir été pris la main dans le sac à tenter de voler des armes.

Thorin ne fait pas toujours preuve de diplomatie mais la il manie les mots à merveille pour tourner à son avantage la situation. Évidemment bête comme est le Maître de Lacville, il accepte sans hésitation de nous aider à reprendre la Terre des nains. Comme des beaux discours et de l'argent pour que beaucoup tombent comme des mouches. Et on dit que les nains sont des êtres cupides...

A suivre...

Thorin Ecu de Chêne [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant