Chapitre 6 - partie 2 : Peines de coeur

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Chapitre 6 - Partie 2

Peines de coeur

« Avec des si, on referait le monde »

° 

Quand Ila se réveilla, un bruit régulier lui parvint aux oreilles, et c'est mal éveillée qu'elle chercha d'où venait ce son. C'est alors qu'elle vit une chouette blanche cogner sa fenêtre avec son bec. Ila fronça les sourcils, un mauvais pressentiment parcourant son corps tout entier.

Elle se leva néanmoins de son lit, parfaitement réveillée pour le coup. Quand elle ouvrit la fenêtre pour laisser entrer la chouette, un air très froid de Novembre s'engouffra dans sa chambre, et dès que l'animal fut entré, elle s'empressa de refermer, frissonnant.

La chouette lui donna un rouleau de parchemin, et Ila descendit aux cuisines lui chercher de quoi manger.

Elle y trouva les jumeaux Prewett, assis sur la grande table, en train de manger du pain beurré.

— Tiens, fit remarquer Fabian d'un air goguenard, c'est bien la première fois que la grande Ila Anderson vient sans être apprêtée de la tête aux pied !

— Lâche moi la grappe, Prewett, marmonna Ila.

Elle n'était pas du tout d'humeur à jouer à ce jeux du chat et de la souris avec lui. Pas ce matin là, alors qu'elle venait de recevoir une lettre et qu'elle était à peu près sure de ce qui s'y trouvait écrit dedans.

Elle versa dans un bol des graines pour hiboux, et remonta sans un mot sous les regards intrigués des jumeaux. Puis, elle donna ce bol à la chouette qui n'attendait visiblement que ça, pour dérouler le parchemin.

évidemment, c'était ce qu'elle craignait. Une énième menace.

« C'est pour bientôt, Anderson. On te tuera quoi qu'il nous en coûte. »

C'était le quatrième mot qu'elle recevait dans ce genre là depuis le début de la bataille à Picadilly circus. Si avant elle avait peur, à présent, elle était tétanisée.

Pendant de longues minutes, la jeune-fille regarda silencieusement la chouette manger, sans savoir que faire. C'était la première fois qu'un hiboux lui déposait une menace dans sa chambre, au QG. D'habitude, elle les recevait quand elle allait faire ses courses, ou son jogging matinal... Là, c'était différent... Si la chouette s'en allait d'ici, elle pourrait montrer aux expéditeurs des lettres l'emplacement du QG... Elle ne pouvait pas laisser cela se passer. C'était impossible. Surtout qu'elle avait le pressentiment qu'il s'agissait de mangemorts qui la menaçaient ainsi.

Elle récupéra sa baguette, sur sa table de chevet, et le coeur lourd, elle la pointa vers l'oiseau qui sautillait pour quémander de nouvelles graines. Ila eut un regard désolé, et se maudissant pour ce qu'elle s'apprêtait à faire, elle ferma les yeux, désemparée.

L'oiseau émit un couinement, et Ila ne put résister à l'envie d'ouvrir les yeux. La chouette la regardait, les yeux ronds, comme si elle avait comprit ce qui allait se passer dans les secondes à venir.

Ila souffla, les larmes aux yeux.

— Ne me regarde pas comme ça, supplia-t-elle. Je n'en ai pas envie, mais... Je le dois...

La chouette s'agita, et essaya de s'enfuir par la fenêtre. Elle se cogna violemment, et tomba à terre dans un couinement piteux, ce qui brisa le coeur d'Ila. Elle récupéra la chouette qui tremblotait.

Les maraudeurs : l'entrée en guerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant