Chapitre 10 - Tu fais ce qu'il faut

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Le noir.

La douleur.

Les cris.

Quand Ila revint à elle, ces mots furent les premiers qu'elle pensa.

Elle ne voyait rien. Elle avait mal. Sa gorge était en feu tellement ses cris avaient été stridents.

Elle n'arrivait même plus à respirer correctement.

— De l'eau... croassa-t-elle.

Personne ne lui répondit.

Elle étendit les bras, et se rendit compte que l'endroit où elle était gardée prisonnière ne faisait même pas un mètre carré. Elle était recroquevillée, ses longues jambes ramenées contre son corps, et sa tête appuyée sur un mur qu'elle imaginait sale et poussiéreux.

— De l'eau... répéta-t-elle, en vain.

Elle était seule.

Et si jamais une personne pouvait l'entendre, le bien être de la jeune-fille n'était certainement pas sa priorité.

Elle ferma les yeux, et pour s'empêcher de pleurer, elle songea à la manière dont elle avait atterrie ici.

Ces lettres de menaces.

La dernière qu'elle avait reçue avait signé sa fin.

— Sirius, murmura Ila, comme si prononcer son prénom serait un soulagement.

Ce n'en était pas un.

C'était un supplice de se souvenir du jeune-homme qu'elle avait tant aimé, de se souvenir de cette dernière nuit passée ensemble, avant... Avant qu'elle n'affronte son destin.

Des pas résonnèrent, et elle se redressa.

— Pas encore... supplia-t-elle à voix basse.

Elle ne pu s'empêcher, cette fois-ci, d'éclater en sanglot.

Elle savait ce que cela voulait dire, d'entendre des bruits de pas : la torture.

Ils la torturaient, encore et encore, dans l'espoir de lui soutirer des informations.

Ils n'avaient pas encore réussit à la briser, mais ils n'en étaient pas loin.

De la lumière l'aveugla, alors que la porte s'ouvrit, et elle mit son bras sur sa tête pour protéger ses yeux de cette clarté.

— Boit, Anderson.

Elle reconnut cette voix.

Regulus Black.

Elle attrapa le verre qu'il lui tendait, envieuse de sentir un liquide couler dans sa gorge, mais elle le posa à côté d'elle sans en boire une goutte.

— Non, refusa-t-elle à contre-coeur.

— Il n'y a pas de Véritasérum dedans, Anderson, dit Regulus à voix basse. Ce verre d'eau vient de l'évier de notre manoir.

Ainsi donc, elle se trouvait au manoir de la famille Black.

Pour une étrange raison, cela l'apaisa légèrement.

Elle se trouvait dans la maison qui avait vu Sirius grandir.

— Comment puis-je en être sure ? Demanda-t-elle d'une voix extrêmement rauque, de par son manque d'hydratation.

Regulus lança un regard derrière lui, paniqué.

— Je n'ai pas longtemps avant qu'ils se rendent compte que je suis descendu, pressa-t-il. Bois.

Les maraudeurs : l'entrée en guerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant