Chapitre 8 - l'art des triangles

519 40 15
                                    


Dorcas était sur ses gardes, et Sirius le voyait bien. Comment en aurait-il pu être autrement ? Regulus était si proche d'eux, géographiquement parlant.

Sirius n'était pas assez idiot pour se le nier à lui-même, il savait que Dorcas éprouvait encore des sentiments pour son frère. Des sentiments très forts. Mais il savait aussi qu'il était l'une des personnes qu'elle redoutait le plus.

— Encore deux heures et notre garde est terminée, l'encouragea-t-il.

Ils patrouillaient ensemble dans les couloirs de Poudlard depuis ce qui lui semblait une éternité. En fait, cela ne faisait qu'un peu plus de deux heures, mais l'ambiance était très pesante.

Il savait que des élèves dangereux, pouvant blesser d'autres élèves, rôdaient certainement dans les couloirs.

— Qui prend notre relève ? Demanda Dorcas.

— Gideon et Emmeline. Et aux étages d'en bas, je pense que Remus et Peter remplaceront James et Lily.

Dorcas hocha la tête et ils continuèrent leur garde en silence jusqu'à ce que Dorcas s'exclame :

— Seigneur, j'ai besoin d'un café ou je vais m'endormir sur le champs.

Sirius retint un sourire.

Dorcas, besoin d'un café, c'était une première : la jeune-fille paraissait tellement énergique, tout le temps.

Et le comble, c'est que Sirius avait appris qu'elle n'aimait pas vraiment le café, mais qu'elle s'y était mise « en voyant l'engouement des autres » pour cette boisson.

Il la soupçonnait néanmoins d'avoir finit par aimer le café bien plus que de raison, et de ne plus pouvoir s'en passer.

— Va t'en chercher un dans la salle des profs, je gères la garde pendant un petit moment.

— Tu es génial et tu es mon sauveur, Sirius Black, et je te serais éternellement reconnaissante de cette faveur que tu me fais.

Il savait qu'elle se fichait de lui, mais ça le fit quand même sourire.

— Aller, même si j'adore t'entendre me couvrir de compliments, déguerpis. Plus vite tu seras de retour, plus vite je serais rassuré.

Elle se mit sur la pointe des pied, lui fit un bisous sur la joue et lui tourna le dos.

— Dommage que je ne puisse plus te remercier comme il se doit sous les draps, lança Dorcas avec une pointe de malice dans la voix.

Sirius rigola en essayant de ne pas faire trop de bruit.

— On peut toujours s'arranger ! Dit-il alors que la jeune-fille disparaissait à l'angle du couloir.

— Je parlais de t'amener un petit déjeuner au lit ! S'exclama Dorcas. Notre frigo est vide, je te rappelle.

— C'est ça, c'est ça !

Il entendit le bruit d'un rire étouffé, et en souriant, il posa ses doigts sur sa joue, sur le fantôme des lèvres de Dorcas.

Ils n'avaient pas une relation d'ex-couple classique, ils le savaient tous deux. Mais leur couple n'avait pas été classique non plus, pour leur défense.

Ils s'étaient mis ensemble car tous deux étaient brisés en amour, et se sentaient plus seuls et malheureux que jamais. Bien qu'ils se détestaient cordialement à l'époque, chacun savait l'étendu de ce que l'autre pouvait lui apporter, et ça c'était fait naturellement. Depuis, aucun lien d'amour à proprement parler ne s'était formé, mais une profonde amitié et complicité les liait.

Les maraudeurs : l'entrée en guerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant