Chapitre 5 : Tout a changé

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Magnus

Je sais qu'Alexander a eu un accident de voiture après être parti de chez lui, furieux et en pleurs. Je l'ai su par mon père quand il rentrait de sa garde au petit matin. La dispute a été inévitable. Il est déçu de moi et en colère. Il ne comprend pas comment j'ai pu faire ça à Alexander, le frère de mon meilleur ami. Il était furieux quand je lui ai dit que ma petite amie avait commencé et que j'avais juste suivi pour lui plaire. Il ne peut pas me comprendre.

— Tu as fait ça parce que tu aimes cette fille ? cria-t-il.

Ses yeux assombris de colère me font déglutir.

— Oui, je l'ai fait pour elle... Tu ne peux pas me comprendre ! criais-je en retour.

— Oh que si je comprends. J'ai aimé ta mère de tout mon cœur, mais jamais je n'aurais fait du mal à quelqu'un d'autre juste pour lui faire plaisir ! hurle-t-il avant de continuer. Tu te rends compte que Maryse et Robert ont déjà perdu un fils, et là ce soir, j'ai dû leur annoncer que leur fils n'allait peut-être pas survivre. Est-ce que tu te rends compte ?

Ses mots me frappent en pleine poitrine, ils me font haleter de peur, d'horreur. J'ai peur et je ne veux pas perdre Alexander. Je me rends compte qu'il peut mourir par ma faute. Même si, je ne conduisais pas la voiture, toutes mes actions, les insultes ont conduit à ça.

— Quoi ? Il... il va mourir ? demandais-je dans un souffle tremblant et en m'asseyant abattu dans un fauteuil.

— Magnus, il peut mourir à tout moment.

— Je ne... je... je suis désolé...

— Tu peux l'être. Et une chose est sûre, cette fille ne mettra jamais un pied ici, tu entends ? Jamais, elle fera partie de cette famille, si un jour ça te vient à l'esprit de vouloir plus avec elle... ne compte pas sur moi pour approuver, ne compte pas sur moi pour avoir ma bénédiction... je n'en veux pas dans ma maison.

Je ne fais que hocher la tête et je le regarde aller dans sa chambre. Et moi, je vais dans la mienne pour cacher mes larmes, ma peine. 

Je suis un monstre.

Je me sens comme si on avait comprimé mes poumons. 

Mon téléphone sonne et je vois que c'est Camille, je le jette à travers ma chambre et m'écroule le long de ma porte, j'étouffe mes pleurs derrière ma main.

"Qu'est-ce que j'ai fais ?"

Au bout d'un mois, je n'ai toujours pas eu de nouvelle de Jace. Je voulais absolument lui parler avant que les vacances n'arrivent, parce que mon père m'envoie en Indonésie chez un cousin pour que je puisse réfléchir sur moi-même et sur mes actions.

J'avais réussi à extirper des infos de mon père qui avait du mal à me parler. Mais au bout d'un énième supplice de ma part, il a fini par me dire qu'il était dans le coma dès suite de son accident. Mais c'est tout, il ne m'a rien dit de plus.

Je n'ai pas eu de nouvelles depuis. Je ne sais pas comment il va, s'il est réveillé ou même s'il a des séquelles. Jace refuse toujours de me parler et je comprends, du moins j'essaie. Ce que j'ai fait est impardonnable, je me sens honteux et coupable.

J'ai vu Alexander changer de jour en jour et c'est vrai, je n'ai pas pu empêcher le sentiment de honte de m'assaillir quand j'étais à ses côtés. Je voyais tous ses regards sur nous quand on marchait ensemble dans les couloirs et c'était trop. Pourtant j'étais amoureux de lui. Lorsqu'on s'est rencontrés, je suis tombé amoureux de lui tout de suite et je crois que je le suis encore, je ne me suis jamais arrêté. C'était pour moi, la plus belle chose que j'avais jamais vue. À part ça, il était si doux et je me voyais en avoir plus... Bien plus avec lui. Je me découvrais avec lui. Je ne savais pas encore que j'étais bisexuel jusqu'à ce que je rencontre Camille, ma petite amie.

Mais je t'aime toujoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant