A la poursuite de mon rêve

Les crocs du serpent

Yuri était inquiète. Elle ne percevait plus rien autour d'elle. Le balcon où elle se trouvait était envahi par de la fumée. On ne pouvait rien voir de ce qu'il se passait. Elle percevait à peine son père et Raidô, le garde du corps d'élite.

— Seigneur Kazekage, qu'est-ce... ?

L'adolescente n'entendit jamais la fin de la phrase qu'il prononça, car elle sentit quelque chose se diriger droit vers elle et le jonin. Elle s'abaissa à temps pour éviter les kunaïs. Ce ne fut pas le cas de Raidô, qui n'avait pas pu pressentir leur arrivée. Il avait quatre kunaïs dans l'abdomen, un fin filet de sang coulait de sa bouche. Il luttait pour garder ses yeux ouverts et avant de sombrer, il rassembla ses dernières forces pour murmurer des paroles au sandaime.

— Je vous en prie, Hokage-Sama ! Vous devez fuir.

L'adolescente était pétrifiée d'horreur. Chaque souffle qu'elle prenait semblait se transformer en une pierre lourde dans sa poitrine. Malgré la fumée épaisse qui enveloppait le balcon comme un voile mortuaire, elle distinguait clairement le sang rouge sombre qui s'étalait lentement sur la veste de Raidô. Le souffle court et saccadé, elle se sentait paralysée par une terreur glaciale. La vue de Raidô, son visage pâli par la douleur et la vie qui s'échappait lentement de lui, était un coup de poignard dans son cœur.

Le choc de cette vision l'atteint comme une déferlante. Les battements effrénés de son cœur semblaient résonner dans ses oreilles, accompagnés d'une angoisse sourde qui la saisissait par moments. Les vibrations résiduelles de Raidô, qui indiquaient encore une étincelle de vie en lui, diminuaient à chaque seconde. Yuri pouvait presque sentir le poids de la mort se rapprocher inexorablement. L'idée que l'homme qu'elle avait vu sourire, se battre aux côtés de son père et lui donner des conseils pouvait mourir ainsi était une épreuve insupportable. Elle se sentait accablée par une vague de chagrin si intense qu'elle avait l'impression de couler dans un abîme sans fond. Ses pensées étaient un tourbillon chaotique, incapable de se fixer sur une solution, noyée par le désespoir et la culpabilité de ne pas pouvoir faire plus pour sauver.

Il fallait impérativement arrêter les responsables avant qu'il ne soit trop tard. Elle allait prévenir son père quand Yuri remarqua que le Kazekage le menaçait avec une arme. Elle le vit sauter avec lui en direction du toit. Sans hésiter un instant, l'étudiante se lance à leur poursuite.

L'adolescence remarqua très vite qu'ils n'étaient pas seuls. Quatre autres personnes se trouvaient maintenant avec eux, trois garçons et une fille. Ils discutaient entre eux et ricanaient comme des hyènes qui s'apprêtait à savourer un délicieux repas.

— Yuri, ne reste pas là ! dit-il d'une voix teinté de terreur. Va te mettre à l'abri immédiatement.

— Il n'est pas question que je t'abandonne ici avec ce traître !

— Bon sang, Yuri ! Pour une fois, écoute-moi et obéis-moi sans contester ! On n'a pas de temps à perdre. Tu vas me gêner plus qu'autre chose !

Les paroles paralysèrent la jeune fille, car elle se rendit compte de la réalité de ses propos. Malheureusement, elle n'eut pas le temps de réagir que les quatre vermines se mirent en position et elle se retrouva prise dans une prison écarlate. Prise de panique, elle tenta de fuir, mais au même moment, elle assista à la combustion d'un membre de l'ANBU venu à leur secours. Elle regarda de nouveau son père à la recherche d'une solution, mais celui-ci avait commencé une discussion avec son ennemi.

— Jamais je n'aurais pensé que Suna trahirait Konoha.

— Les traités ne sont qu'un subterfuge destiné à tromper la vigilance adverse. Ce tournoi prend fin et le vent de l'histoire souffle.