Destins entrelacés

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En plein milieu du mois de juin...

Le tonnerre grondait au loin, résonnant à travers les branches des arbres balayés par le vent. Les nuages noirs, épais comme des couvertures sombres, avaient déversé leur colère depuis des heures déjà, transformant la forêt autour de Konoha en un monde de ténèbres et de murmures humides.

Voilà dans quelles conditions se trouvaient les membres de l'ANBU qui surveillaient cette nuit-là. Comme chaque soir, après avoir patrouillé dans les rues de Konoha à l'écoute du moindre danger, nos ninjas de l'ombre se dirigeaient vers la forêt bordant le village. Leur mission : s'assurer qu'aucun ennemi ne les espionnait. Ils se séparèrent en plusieurs groupes pour inspecter une zone plus vaste. Les membres de l'ANBU avançaient silencieusement entre les arbres, leurs pas étouffés par le sol boueux, leurs silhouettes mouillées se fondant dans l'obscurité. Chaque branche craquant sous leur poids semblait un écho menaçant dans cette nuit oppressante. Leurs masques, habituellement impénétrables, brillaient faiblement à la lueur des torches, éclairant brièvement les visages tendus derrière eux.

Une équipe composée de trois shinobis se dirigea vers le secteur est du bois. Soudain, le shinobi portant un masque de chat s'arrêta brusquement, tendant l'oreille. Un craquement distinct, presque imperceptible sous le grondement du tonnerre, se fit entendre au loin. C'était un bruit anormal, discordant avec les sons naturels de la forêt agitée par la tempête. Il échangea un regard significatif avec ses partenaires et leur transmis silencieusement l'information en utilisant des signaux de main, les incitant à se diriger prudemment vers la source du son. Ils se frayèrent un chemin à travers le sous-bois dense, les gouttes de pluie glissant le long de leurs capes noires comme des larmes fugitives. À mesure qu'ils s'approchaient, les plaintes d'un bébé devenaient plus claires, déchirant le silence oppressant de la forêt. L'angoisse dans ces cris ajoutait un sentiment d'urgence à leur mission. Quelques mètres plus loin, ils discernèrent l'entrée d'une grotte obscure, d'où émanaient les pleurs. Partiellement dissimulée par des lianes et des rochers, la grotte semblait à la fois un refuge et une menace potentielle. Les shinobis s'armèrent de kunaïs, leurs gestes précis et synchronisés, puis s'engagèrent prudemment dans l'ouverture étroite, leurs sens en alerte maximale.

Le ninja avec un masque de lapin s'arrêta soudainement, ses sens en alerte maximale. Une odeur de sang... pensa-t-il, scrutant les environs obscurs. Il échangea un regard rapide avec ses coéquipiers, un signal silencieux indiquant le danger.

— Je sens une odeur de sang, murmura-t-il, sa voix à peine audible sous le bruit du tonnerre lointain.

Le chat, à ses côtés, hocha imperceptiblement la tête.

— Je la perçois aussi, avançons prudemment, répondit-il d'une voix calme, bien que ses muscles fussent tendus, prêts à réagir au moindre signe d'hostilité.

Ils parcoururent lentement l'antre, attentifs au moindre bruit qui pourrait indiquer la présence d'une autre personne, mais à part les plaintes du jeune enfant, rien d'autre ne leur parvint. Restant néanmoins sur leurs gardes, ils atteignirent enfin l'extrémité de la grotte. La faible lueur d'un feu mourant éclairait l'intérieur de la cavité, révélant la silhouette inanimée d'une femme allongée sur le sol rocailleux. Ses longs cheveux noirs dégoulinaient d'eau, contrastant avec la pâleur de son visage immobile. Dans ses bras, serré contre sa poitrine, un bébé aux yeux améthyste émettait des sanglots poignants, inconscient de la tragédie qui l'entourait. Le ninja au masque de loup s'approcha de la forme inerte pour vérifier son état.

— Morte... constata-t-il après avoir pris son pouls. D'après sa température, cela remonte à quelques heures seulement.

— Elle semble avoir été mutilée, ajouta le lapin, remarquant le sang frais autour du cadavre.

A la poursuite de mon rêveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant