A la poursuite de mon rêve

Éclairs dans la Nuit

Trois semaines plus tard...

Nous étions au mois de mai, la nuit était tombée depuis longtemps et la plupart des villageois dormaient. Malgré la chaleur, le temps était orageux, zébrant le ciel d'éclairs. Dans une des maisons du quartier résidentiel des Sarutobi, on pouvait encore voir une lumière à une des fenêtres. Elle provenait de la chambre de la jeune Yuri Sarutobi. 

Elle était assise à son bureau, habillée d'un pyjama en soie mauve dont les liserés noirs contrastaient avec la pâleur de sa peau. Le tissu doux caressait sa silhouette tandis qu'elle se penchait sur ses livres et ses papiers, le visage marqué par la concentration. Elle était seule dans la maison, son frère était parti en mission avec son équipe et son père n'était toujours pas rentré du travail. Cela l'arrangeait, car ainsi elle pouvait avoir le calme. Elle était sur le point de relire une dernière fois quand elle entendit toquer à la porte.

Interloquée, elle se leva et descendit regarder à la fenêtre du salon qui cela pouvait-il bien être, mais sous cette pénombre, elle ne fut pas capable d'identifier le visiteur. Restant sur ses gardes, elle s'empara d'un kunaï pour pouvoir se protéger en cas de problèmes et se rapprocha de l'entrée. Elle l'ouvrit avec précaution et découvrit avec stupeur, Chikara.

Il était là, juste devant la porte, trempée de la tête aux pieds, son visage n'exprimant aucune émotion. Il était pâle et ses yeux étaient rouges et enflés comme s'il avait passé des heures à pleurer jusqu'à ce que les larmes ne coulent plus. Il avait aussi d'immenses cernes violacés sous les yeux. Son expression était froide, ne laissant montrer aucun sentiment, mais lorsqu'elle croisa son regard, elle put y lire de la détresse. Tout son corps criait à l'aide, les ondes qui se dégageaient de lui, étaient tellement fortes que la noiraude confondit ses sentiments avec les siens pendant un instant.

La jeune fille avait tout de suite compris la raison de son état, sans même qu'il parle. Seul le décès de sa maman aurait pu causer ça. Des larmes menaçaient de lui échapper, mais Yuri les refoula avec force. Elle avait aimé la mère de Chikara comme une seconde mère, mais en cet instant, son ami avait besoin d'elle. Elle ravala ses émotions, se forçant à rester forte pour lui, même si chaque fibre de son être résonnait de tristesse. Elle l'entraîna dans la salle du bain adjacente à sa chambre et le vit s'asseoir sur le rebord de la baignoire, se plaçant à sa hauteur.

— Chikara ? Il faut que tu retires tes vêtements si tu ne veux pas tomber malade. Je vais aller chercher des habits à mon frère pour que tu puisses te changer, lui dit-elle, de sa voix la plus douce pour ne pas le brusquer.

Elle se releva et commença à sortir en direction de la chambre d'Asuma quand il lui prit la main. Il la serrait comme si sa vie en dépendait. Elle sentit son cœur se comprimer en voyant la peur dans ses yeux. On aurait cru qu'il pensait qu'elle s'envolerait à tout jamais s'il la laissait s'éloigner. Comprenant son trouble, elle s'accroupit en face de lui afin de le rassurer.

— Hé, Chikara ! Tout va bien, d'accord ? Je fais juste aller prendre de quoi te changer. Ça ne durera que quelques minutes et je te promets que je reviens, tout de suite après. L'apaisa-t-elle

Il finit par lui lâcher la main et elle se dirigea vers la chambre d'Asuma, mais avant de partir, elle se retourna, son regard croisant celui de Chikara, les yeux emplis de larmes. Il semblait à la fois perdu et terriblement vulnérable, et Yuri ne pouvait s'empêcher de ressentir un pincement au cœur. Une fois arrivée sur place, elle prit vite un simple t-shirt blanc, un jogging et des sous-vêtements et repartit dans la salle de bain.

— Tiens, ce sera sûrement un petit peu trop grand, mais ça devrait faire l'affaire. Il y a des serviettes dans l'armoire à ta gauche, je t'attends dehors, lui dit-elle en posant les habits sur le lavabo.