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— Est-ce que tu l'aimes toujours ?


Issam repose toujours les mêmes questions. Particulièrement cette question. Il veut que je sois exclusivement à lui, autant physiquement que sentimentalement. Avec le temps j'ai réalisé à quel point il est en train de devenir possessif, et ça me stresse parce qu'il n'est pas en droit de l'être. Pas à ça stade. Pas alors qu'aux yeux de sa famille, Ilyan et moi sommes ensembles.


— Tu veux que je te dise la vérité ?

— Attend. Je reformule. Est-ce que c'est définitivement terminé ?

— Bien sur que oui

— Alors pourquoi tu l'as toujours dit Issam en prenant ma main.



Il parlait bien évidement de mon alliance. Je l'avais complètement oubliée. C'est pourtant la première chose à laquelle une femme pense lorsqu'elle se sépare de son mari. Je pense que j'ai du mal à m'en séparer, comme j'avais du mal à me séparer officiellement d'Ilyan. Mais actuellement c'est vraiment terminé, alors je devrais la retirer.


— Je vais la lui rendre demain.

— Pourquoi est-ce que tu ne la jetterai pas tout simplement. Il ne fera strictement rien avec alors pourquoi aller le voir ?

— Parce que je préfère le faire de cette manière là. Et par la même occasion je prendrais le reste de mes affaires.

— Et pourquoi tu veux le faire de cette manière là ?

— C'est comme ça que j'ai envie de le faire.

— Bah je comprend pas, ça n'a pas de sens marmonne Issam en se redressant.

— Je peux regarder le film ?


J'essaie de changer de sujet parce que je sens que ça va finir en dispute, mais Issam ne marche pas.
Il prend la télécommande et éteint la télévision.


— Issam rallume.

— Je veux qu'on parle sérieusement. Qu'est-ce que tu vas lui dire ?

— Rien du tout. On a suffisamment parlé tous les deux. Je n'ai rien de plus à lui dire. Je prend mes affaires, je lui donne la bague et c'est tout.

— Jure-le.

— Je te le jure.

— J'ai l'impression que...

— Que rien du tout je le coupe. Ça fait plus de trois mois. Et puis ce n'est pas comme si on ne s'était jamais revu depuis.

— Je connais mon frère, il ne te lâchera pas.




Je rallume la télévision. Issam m'énerve tellement avec ces histoires. Il a toujours besoin d'être rassuré par rapport à Ilyan, d'un côté c'est normal mais de l'autre il savait dès le départ que ça allait être compliqué entre nous.


— Je veux venir avec toi dit Issam

— Il en est hors de question. Tu es malade ou quoi ?

— Il ne devinera rien. Combien de fois je suis resté pour jouer l'arbitre entre vous ? Ça ne lui posera aucun problèmes.

— Moi si. Tu ne vas pas m'escorter pour quelques minutes.

— Comme tu voudras soupire Issam. C'est toujours comme tu le veux de toute façon. Tu le vois lui, puis tu me vois moi, puis tu le revois à nouveau.

— Qu'est-ce que tu es en train de dire ? je m'exclame en me levant. Je suis quoi moi ?

— Je ne suis pas en train de t'insulter répond Issam.  C'est simplement que ce n'est pas normal.



La manière dont il l'a dit, ça me faisait passer pour la mauvaise personne, pour une femme sans coeur, sans scrupules, une femme de petites mœurs. Ses mots m'ont blessé, déjà que je culpabilise beaucoup, il fallait qu'il en rajoute.



— Vas te faire foutre Issam . Pour qui est-ce que tu te prends ?

— Toi vas te faire foutre ! cria -il en se levant à son tour. Je ne veux pas que tu ailles le voir !

— Donc c'est ça que tu pensais de moi tout ce temps ? je lui demande en parlant de la phrase qu'il avait dit plus tôt Tu sais quoi ? C'est finit toi et moi ! C'est terminé, je ne veux plus te voir.

— Ouais c'est ce que tu voulais depuis le début hein dit-il en se rapprochant de moi. Je sais déjà ce que tu vas faire Katharina, tu es faible et tellement prévisible.




Il était tellement proche de moi qu'il me faisait peur, il dégageait ce truc qu'il a l'habitude de dégager. Le danger. C'est exactement le mot que je cherchais.
Et quand j'y pense c'est ça qui m'attire chez lui, plus qu'autre chose. Même si je n'ai jamais voulut l'admettre. 

Nos visages étaient proches, il paraissait comme prêt à m'embrasser, et prêt à me frapper à la fois. J'avais peur, et mon cœur battait très rapidement. Les secondes passent et semblent être des heures.
Qu'est-ce qu'il va faire ?

Finalement, Issam recule et sort en prenant soin de claquer la porte. Je ne veux plus jamais le voir. C'était une grosse erreur de m'être autant rapprocher de lui.




(...)


Je rentre tout juste de la galerie, je suis exténuée. Une fois à la maison je me suis changée et je suis allée me coucher.

Depuis hier, je n'ai plus eut de nouvelle d'Issam. Et tant mieux, j'étais très sérieuse quand je disais ne plus vouloir le voir. On a passé quelques temps ensemble, c'était génial mais ça va s'arrêter là parce qu'il va beaucoup trop loin.

Et ses propos ont été pour moi comme une révélation. Je sais désormais ce qu'il pense de moi. Ça m'a beaucoup touchée parce qu'au fond, je sais qu'il y a une part de vérité.
Et Issam avait raison lorsqu'il disait que j'avais trouvé l'excuse parfaite pour rompre avec lui. C'est ce que je voulais, et j'en avais enfin trouver la force de le faire. Il n'y avait rien de normal dans notre relation. Rien de beau.

Je fais n'importe quoi de ma vie en ce moment, c'est peut-être parce que j'ai le coeur brisé.
Ilyan m'a brisée. Plusieurs fois.

Pendant cette histoire d'hormones et de stérilité, puis une deuxième fois lorsqu'il m'a trompée, enfin, une troisième fois lorsque j'ai su qu'il s'agissait de Zita.

D'ailleurs je pensais à le lui dire en face, mais j'ai trop de fierté pour l'admettre devant lui.

J'étais censée y aller aujourd'hui mais j'ai repoussé.  Comme d'habitude.

J'irais le voir quand j'aurais le courage d'y aller.


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Amour et ScandaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant