Hope

Chapitre 11

     Le petit salon est encore plus majestueux que ce que j'ai vu jusqu'à présent. Enfin, le petit salon, pas vraiment, celui-ci doit être plus grand que l'appartement de ma mère. Sur chaque mur d'innombrables fenêtres, qui de jour, doivent laisser s'introduire le soleil en faisant luire les dorures. Au centre de la pièce, un immense luminaire à chandelier, où sont suspendues des gouttes de verres. C'est quand même impensable de se dire que cet édifice du XVIIème siècle a été conçu pour une famille seulement. Cette demeure est bien au-delà de tous mes rêves, c'est tout simplement grandiose.

Face à tout ce luxe j'en ai oublié ces inconnus qui m'entourent. Tous aussi élégants que le lieu, ils semblent pris dans des conversations si sérieuses. Personne ne semble nous prêter attention, mis à part quelques quadragénaires qui visiblement apprécient ma tenue, beurk.

Je parais être une des seules personnes jeunes de la soirée, j'espère que je ne vais pas m'ennuyer. Sérieusement Hope à quoi tu penses, je suis dans un lieu et avec des personnes dont j'ai toujours rêvé, vraiment j'ai du mal à y croire.

Un serveur m'extirpe de mes rêveries et me propose avec galanterie une flutte de champagne, que je ne refuse pas, puis il repart aussitôt continuer sa tournée.

Maintenant me voilà seule dans cet immense salon au milieu d'une centaine d'inconnu.

Lorsque je finis mon verre, assez rapidement je l'avoue, je commence à me demander quoi faire. Mon père et ma belle-mère se sont éloignés il y a vingt minutes déjà, je suppose qu'ils sont partis préparer Christelle pour sa représentation. Elle se produit dans une bonne heure et pour le moment je n'ai aucune idée de quoi faire, et personne ne paraît s'en soucier. J'avoue redescendre de mon petit nuage. Je décide donc d'explorer la maison.

J'arrive dans une pièce voisine où se trouvent encore de nombreuses personnes, ils sont combien en tout, presque deux cents ?

Je me fraie un passage dans la foule pour continuer mon exploration et me retrouve nez à nez à un piano, un VRAI !! Je suis tout excitée et soulagée à la vue de ce simple objet qui représente tant pour moi. C'est un magnifique piano blanc à queue qui domine le centre de la pièce. Personne ne semble lui prêter attention, ils ont certainement l'habitude de voir un tel chef-d'oeuvre.

Émerveillée, j'effleure délicatement ces notes et ripe maladroitement sur l'une d'entre-elles lorsqu'une voie masculine me surprend.