Chapitre 25

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Je suis Élio jusqu'à l'intérieur de la maison qui est toujours aussi parfaitement entretenu, laissant planer une certaine fraicheur dans l'air avec tous ces bouquets de fleurs. En revanche entre Élio et moi, l'air est tendu, ce qui offre un contraste avec l'air de la maison. Il n'a pas répondu à ma remarque mais je sens que cela l'a agacé. Cette fois il ne me propose pas à boire et se dirige rapidement vers le piano. Je dois presque courir pour le rattraper. Sérieusement, je ne comprends pas ce qui ne va pas aujourd'hui, peut-être que ce que je lui ai dit l'a mis en colère mais c'est bien plus que ça, dès qu'il m'a récupéré il ne semblait pas dans son assiette.        J'arrive à hauteur du piano essoufflée et il me fait signe de m'asseoir tandis que lui prend un tabouret qu'il place à coté du mien. 

-Tu t'es entraînée aux échauffements que je t'ai montrés ? 

-Oui. 

-Okay, alors montres moi. 

Je me mets donc à jouer les échauffements que j'ai répétés plusieurs fois cette semaine et je semble plutôt bien me débrouiller. 5 minutes s'écoulent et je finis enfin mes échauffements, pendant ce temps il n'a pas dit un mot et ne semblait pas vraiment là à m'écouter. 

-Parfait me dit-il c'est vraiment pas mal. Maintenant on va passer sur les partitions je vais t'en donner une facile que tu vas essayer de faire. 

Il me place la feuille de partitions devant moi, je prends le temps d'analyser les notes qui me font face et commence le morceau. Ce morceau n'est pas vraiment compliqué mais la nervosité de Élio se traduit en moi et je rate alors quelques notes, en fait beaucoup de notes. 

-Sérieusement c'est pas compliqué ça, réessaye. 

Je ne comprends vraiment pas le ton qu'il prend avec moi sans raison. Mais je décide de ne rien dire et m'exécute. Mais là encore je me trompe de nombreuses fois ce qui semble vraiment l'agacer. 

-Ça va pas du tout, tu fais un la à la place du sol alors que tu es sur la clé de sol c'est pas compliqué. Bon je vais te montrer.

Je sors mes mains et le laisse me montrer tandis que j'essaye de rendre compte de la mélodie. Une fois fini je m'y remets et me rends compte plus facilement de mes erreurs étant donné que j'ai retenu la mélodie précédemment jouée par Élio. Cela fait presque 20 minutes que je m'entraine à ce court morceau sans qu'il ne prenne la parole pour me faire des remarques ce que je trouve étrange. 

-Ok c'est pas mal, c'est mieux même. Maintenant on va se remettre à faire la sonate au clair de lune. Je vais d'abord te la jouer en entier ensuite seulement le début et ce sera à toi. 

Nous échangeons de place, lui se positionne sur le tabouret face au piano et moi sur le sien. Il se met à jouer et dès la première note je me rends compte qu'il la joue de façon beaucoup plus grave et dramatique malgré la lenteur de la musique. Ses sourcils sont froncés plus que d'habitude et ses yeux plissés, ses doigts sont rudes et choquent les notes tandis que les muscles de ses bras se contractent. Lorsque je suis face à ce spectacle je ne peux m'empêcher de l'observer, il est très beau et il me plaît et ça ne fait aucun doute. Quelque chose chez ce garçon m'intrigue. Sa façon de se comporter aujourd'hui m'intrigue davantage, je me demande réellement ce qui pourrait le mettre dans un tel état. Ce qui est certain c'est que je n'y suis pour rien, puisque lui et moi ne sommes pas amis comme il me la si bien fait comprendre.              Le morceau se termine me tirant de mes pensées et son regard sévère se plonge dans les miens. Étrangement sa voie me paraît plus douce. 

-À ton tour je te mets la partition, tu me joues la première feuille. 

Je m'exécute et pendant que je joue je ne peux m'empêcher de lui poser une question en espérant détendre l'épaisse atmosphère qui nous sépare. 

HopeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant