Hope

Chapitre 14

-Ah ma chérie te voilà, ça va ?

Mon père décide finalement de réapparaître après s'être absenter la majeure partie de la soirée.

-Papa ! Oui ça va merci.

Nous prenons donc place dans la salle où a lieu la représentation et nous installons proche de la scène, tandis que les invités prennent rapidement place eux aussi. Cette pièce est certainement la plus moderne de toutes, des éclairages modernes et une petite scène domine la salle avec un immense piano à queue très beau, même si je préfère l'autre. Cette salle est aussi la plus grande, enfin du moins de celles que j'ai pu visiter ce soir, elle permet d'accueillir tous les invités en laissant un agréable espace entre chacun d'entre eux.

Alors que ma belle-mère prend place , les lumières diminuent nous laissant dans une atmosphère plus sombre, pour laisser place au spectacle. Christelle se met alors à jouer et commence par la Nocturne in C-sharp Minor de Chopin et enchaine.

Alors que le silence et l'admiration règnent dans la salle.

Christelle termine son premier morceau et commence son second, du Mozart puis du Bach.

Après de nombreux applaudissements, le publique semble ravis. Beaucoup plus ravis que lorsque c'était moi qui jouais, ça ne fait aucun doute et c'est tout à fait légitime. Il n'empêche que j'aimerais tellement être à sa place un jour, devant une foule qui m'acclame et qui me remercie du plaisir que je peut leur procurer à travers le piano.

La mélodie du piano a toujours tendance à m'emporter dans des rêveries, même lorsque c'est moi qui joue, je me perds dans mes pensées et la seule chose qui me permet de rester les pieds sur terre sont mes mains qui se baladent délicatement sur le piano. Le piano est en quelque sorte ce qui me permet de faire le lien entre ma spiritualité et la réalité. Et ça, je ne pense pas que ce crétin prétentieux peut le comprendre, lui tout ce qu'il cherche c'est la popularité, le prestige, mais je ne peux pas lui en vouloir c'est dans l'ordre des choses lorsqu' on naît avec une cuillère en argent dans la bouche.

D'ailleurs où est-il ? Malgré la sombre lumière et le vaste espace je peux percevoir les moindres visages, mais j'ai beau chercher je ne le vois nul part. Étrange. Peut-être que s'il était là, il se rendrait compte qu'il n'est pas le seul à bien jouer et je pense que son égo aurait du mal à encaisser. En fait non, je ne pense pas, il joue bien mieux que ma belle-mère même si elle se débrouille très bien. Il pense alors peut-être qu'il n'a aucun intérêt à être présent sachant qu'il sait qu'il joue bien mieux.Oh et puis je raconte vraiment n'importe quoi et qu'est-ce que j'en ai à faire de lui d'abord. Il n'est pas là et c'est le principal, moi qui voulais me débarrasser de lui.

Mais malgré ça son comportement, son absence m'intrigue et je ne peux m'empêcher de balayer la salle du regard en cherchant le seul visage de la soirée qui m'est maintenant familier.

Une fois dans la voiture, en direction de chez ma mère, mon père et Christelle sont en pleine discussion sur la soirée et la prestation de ma belle-mère. Ils ne semblent pas remarquer que je suis déçue de cette soirée, j'étais si optimiste mais maintenant que je me suis pris la réalité en pleine face je me demande si venir ici ce soir, finalement n'était pas une mauvaise idée. C'est vrai j'ai rêvé de ce moment, je m'étais fait tous les scénarios possibles, sauf celui où un abrutis vient gâcher ma soirée.

Pensive je regarde à travers la fenêtre le paysage et les gouttes d'eau qui coulent le long de la vitre, comme si le temps était en accord avec mes émotions, je ne peux retenir une larme. Finalement je ne peux esquisser un sourire quand je repense aux réflexions de ma mère et des filles, ni un prince charmant ni un Monsieur Darcy n'est entrée dans ma vie ce soir, quoiqu'un Monsieur Darcy pourquoi pas si on tient compte de son caractère insupportable et hautain semblable à celui d'Élio. Peu importe, il n'y a pas de quoi se réjouir pour autant, loin de là.

Quand nous arrivons enfin chez ma mère, je les salue et quitte la voiture pour me précipiter dans ma chambre. Je monte les escaliers lentement car vu l'heure, ma mère doit être en train de dormir. Quand j'arrive enfin dans ma chambre je me démaquille, me mets en pyjama et file dans le lit, où je repense à cette soirée quelque peu particulière.

Mais lorsque je commence à m'endormir, ma dernière pensée va au bel et arrogant Élio, malgré moi.