Chapitre 26

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Alors que je monte dans ma chambre, ma mère m'interpelle. Tout ce que je ne voulais pas, je n'ai vraiment pas le moral là et je dois sérieusement prendre du temps pour encaisser ce qu'Élio m'a confié. Mais bon je n'ai pas vraiment le choix et me retourne vers ma mère.

-Bonjour chérie.

Son bonjour a un ton de reproche, certainement du fait que je m'empressais d'aller dans ma chambre sans prendre le temps de la saluer, chose qu'elle n'aime pas particulièrement.

-Salut maman, lui dis-je en lui déposant un léger baisé sur la joue qu'elle ne refuse pas.

-Alors cette journée avec les filles ?

Décidément ma mère me prend en otage et je ne peux monter dans ma chambre. J'ai de nouveau mentit à ma mère en lui disant que je passais l'après-midi avec les filles. Me rappeler que je lui ai menti me fait me promettre à moi-même de ne pas tarder à lui dire la vérité.
Pendant ce temps il faut que je rende mon mensonge le plus crédible possible.

-C'était vraiment cool, on a fait comme d'habitude on a été dans notre friperie préférée et nous avons pris un milkshake au MJ Burger.

-Bon très bien si tu t'es amusée alors je suis contente.

Ma mère est si gentille que ça me fait encore plus de mal de lui mentir en abusant de la confiance qu'elle a en moi. La voyant quitter le salon et pour éviter de culpabiliser plus je monte dans ma chambre.

Une fois dans ma chambre je me sens soulagée et plus apaisée instantanément. Comme à mon habitude lorsque je suis stressée je décide de prendre une douche. Je vais en direction de mon armoire pour y attraper un pyjama. Je pars donc dans la salle de bain et file sous le jet d'eau chaud et relaxant de la douche. Alors que je traîne sous l'eau rassurante, je décide contre mon gré de couper l'eau avant que ma mère prenne les escaliers pour me dire de sortir de la douche. Je sors donc, me sèche et enfile mon pyjama. Cette douche m'a fait du bien mais je me sens tout de même exténuée, j'ai été face à tant d'émotions aujourd'hui que je ne ressens plus grand chose. Une fois fini je repars dans ma chambre et récupère mon téléphone qui affiche une notification.

*Élio : Voilà ce que j'aime avec le piano. Pièce jointe *

Un message d'Élio suivi d'une pièce jointe, une vidéo. Sans plus attendre je l'ouvre et vois Élio face à l'immense piano blanc. Je monte le son et commence à écouter la douce mélodie qui semble être la sonate au claire de lune, 3ème mouvement de Beethoven. Ce morceau est un des plus compliqué mais cela ne m'étonne même pas qu'il puisse le jouer sans aucune fausses notes. Sa façon de jouer est différente de ce qu'il avait pu me montrer. Il paraît donner son âme entière au morceau et j'ai l'impression de voir ses ténèbres à travers la rage traduite par ses gestes à la fois fluides et précis. Il est libre, entier, comme si les fois où je l'ai vu jouer il n'était pas lui même. Je prends conscience de la relation nécessaire qu'il entretient avec le piano, les deux se complètent mais le piano semble être le point d'accroche d'Élio, celui qui lui a permis de rester debout malgré tout. Une fois les 7 minutes passées à écouter cette rageuse harmonie je ne peux décoller mes yeux de ce spectacle beau et scotchant qu'il m'a partagé.  J'ai l'impression de tisser un lien avec lui maintenant qu'il m'a révélé ça alors que quelques heures plus tôt il ne me considérait même pas comme son amie. Je suis touchée de cette révélation et de la confiance qu'il m'accorde.
Je ne sais pas quoi répondre à ça. Après réflexion je finis par répondre.

*Merci pour ce merveilleux spectacle Élio, c'est magnifique. *

Pff ma réponse est pathétique mais j'espère qu'une touche de positivé lui fera du bien.

Après 20 minutes en attente d'une réponse, je prends conscience qu'il ne me répondra pas. Élio reste Élio. Je décide donc de descendre et de rejoindre ma mère pour le dîner.

**

Lundi lorsque nous rentrons du lycée avec les filles, sur le chemin du retour, je suis quelque peu ailleurs. Depuis samedi mon esprit est consacré à Élio et sa triste déclaration. Mais heureusement Chiara me tire de ces pensées pour me parler de choses plus positives.

-Hope ? Étant donné que Émy a un rencard samedi prochain...

Émy lui coupe la parole pour rectifier.

-Ce n'est pas un rencard arrêtes Chiara.

-Sérieusement Émy lorsqu'un garçon t'invite au cinéma je ne vois pas comment on pourrait l'interpréter autrement, lui dis-je.

-Mais oui. Donc étant donné que tu as un rencard samedi il faut absolument qu'on te trouve une tenue.

Ah Chiara, la moindre occasion pour elle est propice pour faire un peu de shopping. Mais elle n'a pas tort, Émy a rarement des rencards alors il est nécessaire qu'elle donne tout et au fond je sais qu'elle en meurt d'envie.

-Ok les filles donc mercredi c'est shopping, reprend Chiara.

-Mais Hope travaille, corrige Émy.

En réalité elle essaie juste de se trouver une bonne excuse pour ne pas y aller. Mais je ne comptes pas lui laisser s'en tirer si facilement.

-Pas de soucis on ira après mon travail, je ne finis qu'à 14h30 ça nous laisse le temps de passer d'innombrables heures dans notre friperie préférée à trouver la tenue parfaite pour toi Mymy.

Nous convenons donc que nous nous retrouverions mercredi à 15 heures à notre friperie habituelle.
Après avoir raccompagné les filles dans leur maison respective je me mets tranquillement en direction du travail, mes écouteurs et la vidéo d'Élio dans les oreilles. Finalement je sors mon téléphone et hésite à lui envoyer un message.

HopeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant