Chapitre 33

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Lorsque j'ouvre les yeux, il me faut du temps pour me rendre compte que je me suis endormie hier soir. Bien que j'ai dormi jusqu'à 10 heures j'ai passé une mauvaise nuit, du fait d'avoir dormi en travers du lit tout habillée mais surtout en raison des événements d'hier soir qui ont hanté mes rêves. Le soleil qui pénètre dans ma chambre me fait mal au crâne, j'arrive difficilement à me lever mais lorsque j'y réussie je me rends en direction de la salle de bain. Quand j'entre, je manque de pousser un cri lorsque je fais face au miroir. Ma tête reflète mon état d'esprit, c'est-à-dire en désordre, j'ai la trace du matelas, le mascara qui a coulé, d'affreuses cernes et les yeux tout gonflés du fait d'avoir pleuré. Je me démaquille et me débarrasse des habits de Virginia que je mets dans la machine à laver. Je me mets ensuite sous le jet de la douche espérant que celui-ci pourra me détendre et me purifier de toutes les ondes négatives accumulées depuis hier soir. Cette fois je traine sous la douche et tant pis si ma mère trouve quelque chose à redire, j'ai vraiment besoin de juste laisser couler l'eau sur moi pendant que mon esprit divague dans mes souvenirs de la veille. Lorsque je sors enfin de la douche, malgré moi, je fus déçue d'apercevoir que cela n'a rien changé et que je me sens toujours aussi mal. Alors, j'enfile un jogging et un sweat à capuche et descends avec réticence dans le salon où risque de se trouver ma mère. Je lui ai quelque peu mal parlé hier soir mais elle ne peut pas me faire de reproches là-dessus, certes ma mère et moi avions l'habitude de tout nous raconter mais je viens d'avoir 18 ans et je pense avoir le droit de vouloir garder certaines choses pour moi, surtout lorsqu'il s'agit de l'amour. S'agit-il d'amour avec Élio ? Je n'en ai aucunes idées, en fait si bien sûr que je le sais j'ai embrassé ce type et en voyant que ce baiser certes mal placé n'était pas réciproque, cela m'a fait mal. Je dois donc en conclure que je suis amoureuse ou du moins je ne peux plus le nier j'ai de réels sentiments pour ce garçon compliqué. Après avoir descendu la dernière marche je m'approche du salon malgré moi où se situe comme je le craignais ma mère.

-Bonjour.

Ma voix et timide et éteinte, je ne sais vraiment pas si ma mère va me réprimander ou bien si nous allons pouvoir discuter.

-Bonjour.

Son ton est glacial, ce qui n'annonce rien qui vaille. Elle ne dit rien de plus et se replonge sur son téléphone. Je ne veux pas rester en conflit avec ma mère, je suis donc obliger de faire le premier pas.

-Écoutes maman, je ne voulais pas te parler mal mais....

-Non, c'est toi qui va m'écouter, oui tu n'avais pas à me parler de cette façon, mais tu as raison je ne devrais pas te reprocher de vouloir te construire une vie privée. Je vais être honnête avec toi, cela me fait bizarre cette distance qui s'est installée entre nous ces derniers temps mais je dois faire avec, tu es une grande fille maintenant, une femme même et je respecte que tu ne veuilles plus te confier à ta vielle mère, me dit-il en me lançant un clin d'œil.

Je me sens soulagée de sa compréhension et qu'elle ne m'en tienne pas rigueur. Je m'approche vers elle et lui fait un bisous, qu'elle me rend aussitôt. Ensuite, je me rends dans la cuisine pour me prendre quelque chose à grignoter même si je n'ai pas faim à proprement parler. Je prends quelques biscuits et un jus d'orange que j'amène avec moi dans ma chambre, je sens que cette chambre va devenir ma meilleure amie désormais.

Alors que je finis à peine mon petit déjeuner mon téléphone vibre sur ma table de nuit. C'est Chiara et Émy qui m'appellent en FaceTime, rien d'étonnant comme à chaque événement qui sort de l'ordinaire dans notre vie, comme aller à une soirée, mais au fond j'espérais que cette fois-ci elles auraient oublié.

-Salut les filles.

-Salutttt, me disent-elles toutes joyeuses.

-Hope tu vas jamais le croire Émy a un gars, genre un petit ami.

-Arrêtes Chiara n'abuses pas, rétorque Émy, toute gênée comme à son habitude.

-Nan mais Hope ils se sont embrassés, c'est incroyable n'est-ce pas, qui aurait cru ça ?

-C'est super, je suis contente pour toi Émy, et c'est vrai je le pense mais mon esprit est ailleurs malgré moi et je n'arrive pas à montrer mon réel enthousiasme.

-Oulaaa, Émy tu vois la même chose que moi ? lui demande Chiara.

-Oui je crois bien, lui répond-elle.

-Hope est-ce que tu portes un jogging et un sweat, sérieusement ?

Je remonte la caméra de mon téléphone pour qu'elles arrêtent de s'attarder sur cet affreux jogging.

-Oui, c'est dimanche non ?

-Oui mais quand on voit ta tête sérieusement.

-Oui c'est pas beau à voir, me taquine Émy.

-C'est bon vous aller arrêter toutes les deux ?

-Soirée arrosée ? me demande Chiara.

-Non, répondis-je.

-Déception amoureuse ? me demande timidement Émy mais au fond trop bien sûre d'elle.

Émy vise toujours juste, mais de là à parler d'une déception amoureuse c'est un peu trop. Quoi que ?

-En quelque sorte.

-Oh Hope je suis désolée, reprend-elle.

-En rapport avec Élio ? me demande Chiara.

-Qui veux-tu que ce soit d'autre, lui dit Émy sur un ton de reproche. Elle atténue ensuite sa voix et reprend. Tu veux nous en parler Hope ?

-Je ne sais pas enfin, peut-être. J'hésite deux secondes puis me libère. En fait j'ai embrassé Élio sur un coup de tête en plein milieu d'une enguelade, je ne sais pas ce qui m'a pris. Alors je me suis reprise et me suis écartée de lui et je suis partie après m'être excusée.

-Il ne t'a rien dit. Non mais sérieusement je savais que ce mec était un con, me répond Chiara.

-Peut-être a-t-il juste était surpris par ton geste, essai de me rassurer Émy tant bien que mal.

Voyant que les larmes me monter aux yeux je décide de couper court à la conversation.

-Bon les filles je dois y aller, on se voit demain de toute façon.

-Oui bisous Hope.

-À demain.

Une fois raccroché, je commence à m'effondrer, mais avant de pouvoir verser ma première larme, je vois une notification sur mon téléphone.

*Virginia : Eh Salut ma belle, je t'ai cherché partout hier soir, tu es partit tôt ?*

Elle m'a laissé seule dans le salon pendant plus  d'une heure et ensuite elle me cherche partout, un peu culotté. Je ne souhaite pas lui étaler mes problèmes avec Élio d'autant que c'est son frère alors j'envoie un message tout simple.

*Oui, je me sentais pas bien je suis rentrée.*

Après avoir envoyé le message je vérifie mes notifications en espérant en avoir une de Élio, mais bien entendu ce ne sont encore une fois que des espoirs vains. Je pose mon téléphone qui n'es qu'à 10% et le charge. Je ne peux pas rester là à cogiter, je dois m'occuper l'esprit, pour cela je me réfugie dans ce qui me permet d'oublier, le piano. Je décide donc d'imprimer la partition de la sonate au clair de lune et sans même prendre le temps de m'échauffer, je commence le morceau. Une fois que j'ai bien assimilé la partie apprise avec Élio je me plonge sur le reste de la partition jusqu'à ce que ma mère m'appelle pour déjeuner. Après le repas, auquel j'ai à peine touché, je remonte dans ma chambre et me remets au piano. Cette sensation lorsque mes doigts se posent sur les touches froides m'apaisent et même si ce morceau me rappelle Élio, la complexité des partitions m'aident fortement à en faire abstraction. Je n'ai vraiment pas envie de penser à lui, c'est pourquoi sans même m'en rendre compte je joue de ce magnifique instrument jusqu'à 18h30.

HopeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant