(Re)prise de contact

40 5 0
                                    

Les fêtes de fin d'année et de nouvel an passèrent calmement, le gang de Zemo n'avait pas réagit depuis, ce qui était très bizarre. Nous étions en vacances, étant en dernière année, personne ne s'attendait à ce que le monde se mette en pause à cause de la pandémie. Vous l'aurez bien compris, nous sommes en début d'année 2020.

Nous étions chacun à nos coins de rue habituelle en train de dealé, nous gagnons peu à peu en expérience même si dans ce métier, ce n'est pas vraiment l'expérience qui te garantit le succès. GR était resté au repaire, j'avais entendu dire que Barcelone rentré bientôt et qu'ils s'étaient fixé rendez vous.

Barcelone, c'est l'amour de sa vie. GR n'avait d'yeux que pour cette femme. Elle avait 35 ans et il s'avère que c'était nul autre que la grande sœur de Grâce Beller. Elle était en voyage en province à cause de son travail, elle faisait la médecine. Ils ont connu une histoire passionnante dont aucun de nous ne connaissait les détails.

Barcelone était une femme plutôt courte, bien en chaire, une bonne bbw avec de belles formes. Le même sex-appeal que sa sœur, a croire que c'est un truc de famille. Quand il a appris son retour, GR l'avait fait venir au repaire et c'était arrangé pour qu'il n'y ait pas grand monde. Elle était partie depuis un long moment.

Dans sa minijupe évasée et son T-shirt (sans soutif), elle débarqua au repaire. Ils se saluèrent chaleureusement, et notre gangster faisait bien l'effort de ne pas faire celui qui était piqué.

- Alors comment c'était ? Demanda GR.

- Pas mal, nouvelle expérience, ça a rapporté quelques billets, c'est cool, dit elle.

Ils étaient assis, très proche, l'un face de l'autre, sirotant du whisky. Après s'être échangé des piques et des blagues comme à leur habitude, un silence s'installa.

- Tu m'as manqué, tu sais, dit GR posant ses mains sur la cuisse de Barcelone.

Celle-ci se crispa, GR le remarqua.

- Un problème ?

- Non, non... C'est... C'est juste que... Je ne peux pas, dit elle difficilement.

- Tu ne peux pas quoi ? Demanda GR s'approcha doucement de son cou.

- Je vois quelqu'un, dit elle brusquement ce qui figea GR.

Il se redressa doucement.

- Comment ça, tu vois quelqu'un ? Et nous alors ? Il s'offusqua.

- G, t'es vraiment sérieux ? Ça veut dire quoi "nous" ? Avant mon départ, tu veux que je te rappelle ce que tu m'as dit ?

(Il avait rompu avec elle, à cause de la distance).

Il ne répondit pas.

- Je vois quelqu'un, je ne peux pas, dit elle avant de partir.

Les mois qui suivirent n'étaient pas de tout repos, GR manifestait sa frustration beaucoup plus souvent que d'habitude. Il était entré dans une colère noire et tué beaucoup plus que d'habitude. Au début du mois de mars, j'avais fait une rencontre ou plutôt une retrouvaille qui allait totalement bouleverser ma vie. C'est cette fille qui va partager mes peines, mes malheurs et mes quelques instants de bonheur durant les deux prochaines années.

J'étais sur les réseaux quand j'aperçus un visage familier, en inspectant le profil, je vis le nom Céline Cooper. C'est une fille avec qui j'ai été à l'école primaire, nous ne nous calculions presque jamais. Elle était méconnaissable, c'était une jolie jeune fille maintenant, totalement différente de la gamine de l'époque. Naturellement, je l'ai suivi sur les réseaux, à ma grande surprise, elle me suivit en retour et quelques minutes plus tard, elle m'envoya un message.

📨 Céline :
Salut, c'est vraiment toi ?

📨 Moi :
Oui ma jolie... Tu es méconnaissable, dis donc.

📨 Céline :
Lol, mais non, j'suis toujours la même.

📨 Moi :
Qu'est c'que tu deviens sinon ?

📨 Céline :
J'suis au lycée, bientôt en terminal... J'avais repris une année... Et toi ?

📨 Moi :
Je termine cette année, j'suis bien content d'en finir avec tout ça, mdr.

Le courant passa directement, c'était étrange et surprenant. À cette époque, je suis dans diverses relations sans lendemain, je ne me souciais pas vraiment d'avoir une relation stable. Je me concentrais sur ma musique et sur la rue. N'empêche, les semaines suivantes, on se parlait tous les jours, on échangeait des blagues, parlait de ce qu'on faisait pendant notre temps libre, de nos anciennes aventures, elle avait même son anniversaire, le 8 avril, une date qui devint importante pour moi.

Entre temps, vous vous doutez bien, le monde s'était mis en pause à cause de la crise sanitaire. Plus de voyage, plus de boulot, plus d'école, plus de sortie inutile, tout était figé, c'était impressionnant rien qu'en y pensant encore. Johnis et Rébecca de leurs côtés faisait monter la vapeur. Toutes les semaines, ils étaient au repaire pour baiser. Johnis nous avouera plus tard que c'est Rébecca qui lui infligeait ce rythme, ouais ce négro voulait nous faire croire que ça le dérangeait, la bonne blague.

On passait la plupart de notre temps au repaire, l'hôtel. Avec la crise sanitaire, le marché du crack commençait à battre de l'aile également. Les gens ne sortent plus, ne vont plus au taf, ce qui fait que très peu veulent et peuvent se procurer du crack. La pandémie gâchée tout, la seule occupation, c'était traîner, fumer et baiser.

- Ce n'est pas prêt de s'arrêter la crise, surtout qu'elle est mondiale, dit Sam jouant au billard avec d'autres gars.

- Franchement, c'est chaud, vous vous rendez compte, y a plus rien à faire mdr, on est tous en pause, dis-je buvant une bière près de Johnis et GR.

- Y en a au moins qui ne s'ennuie pas, dit Johnis faisant référence au couple qui viennent régulièrement depuis.

Pendant qu'on discutait, un des hommes de GR vint prêt de nous pour lui souffler des mots a l'oreille.

- Tu l'as trouvé ? T'es sûr que c'est son appartement ? Demanda GR.

- Oui chef, c'est là.

Ce que vous ne savez pas est que ce fou de GR avait envoyé un de ses hommes pour qu'il piste le nouveau copain de Barcelone. Après qu'il ait reçu son adresse et son lieu de travail, il me regarda.

- Petit, préparez-vous, ce soir vous marcherais avec moi, vous avez des flingues ? dit GR.

Avec Johnis, on acquiesça. Il demanda aussi à Kyle et à Sam de se joindre à nous. Le soir, arrivant, nous étions dans son véhicule, une Ford noire très classe. Nous étions devant une boutique depuis quelques minutes, aucun de nous ne savait ce qu'on foutait là.

- Euh... GR tu nous explique ? Demandais-je doucement.

- Vous avez déjà enterré un mort ? Demanda-t-il.

Surpris, aucun de nous ne répondit.

- Je savais bien. Bah, il y a une première fois à tout, dit-il se retournant vers nous en souriant.

Ce mec était totalement taré. Un homme sorti d'une boutique à côté, nous descendit pour le suivre par-derrière. Après qu'il ait emprunté une ruelle un peu sombre, nous avons accéléré les pas pour être à son niveau et quand ce fut le cas, GR le frappa sur la tête et il tomba.

Ne sachant pas ce qu'il avait fait, le jeune homme sursauta par peur. On se contentait de le frappé sous les ordres de GR, il crachait le sang. Ce n'était pas beau à voir. GR s'approcha de lui et se mit à rire, tel un psychopathe. Il ne cessait de demander ce qu'il avait fait pour qu'on le frappe ainsi.

- Écoute bien enculé, ferme ton cul et écoute moi, dit GR.

Différemment : TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant