Chapitre 14

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Ne laisse plus ta haine cacher ta peine

Flashback, 14 avril 2013

C'était ce matin pluvial qui nous empêchait de sortir de la maison. J'étais assise dans la grande salle à manger de la famille Estéban. L'aîné de la famille avait pris le siège parallèle au mien tandis que je m'étais assise près de ma meilleure amie.

- Alors Nolan, elle est comment la soupe que Célia a préparé ?, demanda Romane d'une voix enjouée au jeune homme assis devant elle en prenant une nouvelle cuillère de la potion rafraichissante que j'avais concocté

- Je dirais qu'elle serait beaucoup mieux dans mon lit, répliqua son frère en me lançant un regard moqueur

Un sourire en coin apparut alors sur mon visage et je me penchais en avant pour que nos yeux se croisent.

- Si tu veux que je t'amène ta soupe au lit il n'y a aucun problème, chéri, mais je ne garantis pas que je sois assez habile pour ne pas la renverser là où je pense

Romane lâcha un petit rire et se retint décidément à ne pas éclater de rire devant son frère. << Les manières à table sont un des 40 piliers de la maison >>, disait-elle constamment. Son frère me renvoya alors le sourire et se pencha également pour rapprocher son visage du mien.

- Si tu avais un minimum de jugeote, tu aurais très bien compris que je ne parlais pas de la soupe, mais bien de toi. Mais je comprends ta confusion, ma jolie, puisqu'avec le nombre de jolies filles que je côtoie il t'est inconcevable de te mettre à leur place, argumenta-t-il avec son sourire fier

Cet homme allait un jour s'étouffer avec son amour-propre, le pauvre souffrait de la maladie de l'égocentrisme.

- J'ai l'impression que ta réaction est en lien avec une dépression, ripostais-je

- Une dépression ? Vraiment, Célia ? , demanda-t-il

- Oui, car tu sais que tu ne m'auras jamais dans ton lit, ce qui doit dorénavant t'être une passion inavoué. Tu n'es pas du tout mon type, j'ai connu beaucoup plus beau et tes yeux te donnent une allure accablante de vampire, m'exclamais-je, un sourire étiré sur les lèvres.

Un téléphone sonna à cet instant et tout le monde se retourna vers Romane puisque c'était son portable qui recevait un appel. Elle nous regardait étrangement, comme si elle était embarrassée.

- Tu comptes répondre demain ? , demanda son frère tandis qu'elle se relevait de manière stressée de la table

- Ce n'est rien. C'est juste une ancienne amie à qui je n'ai pas envie de parler, dit-elle en éteignant son portable et en commençant à débarrasser la table, se dirigeant d'un pas précipité vers la cuisine

Je me demandais ce qu'elle avait, mais je ne dis rien. Romane n'était jamais confortable avec les appels puisqu'elle en recevait très peu. Et j'étais certaine que celles qui appelaient constamment n'étaient que des filles qui l'intimidaient. J'allais leur montrer comment se comporter lorsque je les rencontrerais à l'école, cela était certain. Je croisais les yeux inquiets de Nolan, je savais qu'il allait faire la même chose...

Fin du flashback

J'ouvris paisiblement mes yeux, ignorant la douleur répétitive me talochant la tête. Je portais une main à mon visage et attendis quelques secondes que les coups ritualisés se calment. Je reconnus à travers mes doigts le plafond de ma chambre et pendant un instant, me demanda si je n'avais pas rêvé et imaginé toute la scène avec Nolan. Un souffle chaud dans mon cou me fit doucement retourner de l'autre côté du lit et j'aperçus mon pire ennemi me regarder avec accentuation, faisant frissonner tout mon corps. Nous étions si proches qu'un seul mouvement nous relierait entre nous. Je croisais la lueur bleuté de ses prunelles, nos yeux s'alimentant mutuellement du regard.

Cicatrisés par l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant