Chapitre 2

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Je te l'ai pourtant dit, je ferais souffrir tous ce qui te fait sourire, Cécilia.

- Bon matin, ma puce, me dit gentiment ma mère en s'assurant que j'étais encore en un seul morceau

- Bonjour, répondis-je en m'installant sur la table à manger

Mon père descendit bientôt pour prendre son déjeuner et me fit un petit baiser sur la joue.

- Comment vas-tu Cécilia ? , demanda-t-il en se servant le café

- Je vais bien, bougonnais-je en étant très bien consciente du sujet qui s'ensuivait habituellement après cette question.

Je croquai dans mon croissant, attendant patiemment les suggestions inquiètes de ma famille.

- Tu sais, ton père et moi avons longuement discuté et nous pensons qu'il serait bien si tu allais voir un psychologue ..., commença ma mère en serrant la main de son mari

- Ais-je l'air d'une folle ? , demandais-je en haussant un sourcil

Mes parents sautèrent presque de leurs chaises et répondirent en même temps d'une voix frustré :

- Oh, non ! Loin de là, ma chérie. Tu es en parfaite condition mentale et nous en sommes conscient. Mais comme précédemment tu as eu un grand choc, nous avons pensé que quelqu'un avec qui parler t'aiderait à remonter cette épreuve difficile. Cela fait un an maintenant, nous voulons juste te voir sourire à nouveau ...

Je les écoutais tout en faisant de mes longs cheveux dorés une tresse. J'arrangeais également les pans de ma chemise et termina ma dernière bouchée de croissant.

- Bon, je dois y aller ! , décidais-je d'annoncer en me levant

- Mais ... et le psychologue ? , demanda mon père inquiet

Je regardais son visage anxieux et les quelques rides nouvelles qui avaient pris naissances sur son visage à cause de moi. Il se faisait dérangé autant au travail qu'à la maison pour se faire annoncer que sa fille était encore impliquée dans une embrouille ou qu'elle était blessé "accidentellement". J'étais un grand poids pour lui ces derniers temps et savoir que je l'affaiblissais me rendait encore plus lamentable que je ne l'étais déjà.

- D'accord pour le psychologue, répondis-je alors d'une voix monotone

- Elsa, tu as entendue ?! , s'écria-t-il à l'encontre de sa femme

- Oui Edward, ce n'est pas ton imagination qui te joue des tours ! Notre fille a enfin accepté de nous écouter ! , s'écria joyeusement ma mère

Je les laissais alors dans leurs festivités et ferma la porte afin de m'engouffrer dans la brise froide de janvier. Je mis mes écouteurs et referma mon manteau plus étroitement autour de moi. C'était une nouvelle journée, encore une ... Je regardai le ciel éclairé par le soleil éclatant, contrastant complètement avec la grêle de l'hiver. Je me demandais si en ce moment Romane me regardait, si elle était encore derrière moi. Je me demandais si elle était déçue, je me demandais tellement de choses, mais la personne qui pourrait y répondre n'est plus dans ce monde. J'ajustais mon sac à dos et marcha les quelques minutes qui me séparaient de l'enceinte de mon école. Une BMW noire passa à côté de moi en ralentissant, mais finit par continuer son chemin. Je savais à qui elle appartenait, mais je faisais tout simplement semblant de ne rien voir, de ne pas être au courant de tout ce qui se déroule autour de moi. Je me mêlais finalement à la foule d'étudiants placotant incessamment tout en marchant vers la porte d'entrée.

- Eh attention, la sorcière est là ! , s'écria Candice Smith

Aussi surnommée Candie, cette fille était justement le bonbon le plus convoité de cette école. Elle prenait place au deuxième rang d'intimidatrice renommée, mais pour une tout autre raison que le principal comminatoire. Elle me détestait depuis le début de toute cette adversité, elle avait une haine apparente envers ma personne et le cours des évènements lui ont permis de trouver une justification parfaite pour son comportement. Les élèves s'éparpillèrent alors tous loin de moi, comme si la peste m'avait ciblé. Je n'y fis pas attention, ne jeta même pas un regard à cette hypocrite de Candice. Je détestais le fait qu'elle utilise la mort de Romane pour avoir l'attention et de faire comme si elle avait un jour été sa plus grande confidente afin de s'attirer la sympathie des lycéens. Je me retins donc encore une fois de montrer le vrai fond de ma pensée et rentrais prématurément dans mon cours d'histoire. La classe était presque vide, mais j'avais l'impression d'être sur le point de suffoquer lorsque j'aperçus Nolan assis sur une table, une de ses longues jambes sur la chaise, montrant qu'il dominait, qu'il détenait tous le pouvoir. Ou peut-être était-ce tous simplement mon imagination, peut-être que les effets secondaires du mauvais traitement qu'il m'a fait subir pendant une année complète venaient de faire fruits.

Cicatrisés par l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant