Cicatrisés par l'amour

Chapitre 8

J’avais l’impression que quelque chose venait de changer en moi. Un faible instant de liberté se procura dans ma vie qui avait dès lors été si étouffante.

 

Ma tête n’était plus en état de fonctionner, tout le système cervical semblait en arrêt. Je n’arrivais plus à réfléchir, je ne pouvais voir qu’un blanc dans mon esprit tandis que mon corps continuait à être secoué de tremblements. Meurtrière. Telle une étoile de mer gravée sur la pierre, ce mot ne voulait pas se détacher de mon regard, semblant être envoyé par les morts pour me tourmenter. Je tentais alors de me concentrer sur Nolan qui était debout devant moi, le visage confus de la vue qu’il avait devant lui. Les larmes commencèrent alors à se déverser le long de mon visage, j’étais exhaustivement en état de choc, mon sang ne semblant plus traverser mes veines. Il continuait à me fixer, sans bouger, ses yeux plantés dans les miens tandis que j’étais à terre, plus abasourdie que jamais. Je vis alors une faible lueur étrange de compassion dans ses yeux, mais il se détourna rapidement et s’avança vers le message mortel écrit sur la vitre de classe. Passant son doigt sur la substance rouge, il s’approcha doucement de moi tandis que je tentais de reculer doucement, me trainant le derrière, les yeux toujours écarquillés par la peur.

-          Calme-toi, dit-il alors doucement tout en s’agenouillant devant moi

Je regardais son doigt maintenant imprégné de sang, tandis qu’il l’avança doucement devant mon visage ruisselant de larmes.

-          Ce n’est rien, c’est du colorant, expliqua-t-il d’une voix ferme

J’avais entendu ce qu’il avait dit, mais ça ne voulait pas rentrer dans mon esprit, le message ne sembla pas passer. Il soupira, voyant que j’étais toujours aussi tremblante qu’une feuille et que sa tentative avait décidément échoué.  C’est alors que je le vis doucement relever sa main, mais il semblait incertain de ce qu’il devait faire, tandis que je sentis à nouveau cette douleur au cœur.

-          Je … je …, réussis-je à dire sans vraiment vouloir exprimer quoi que ce soit

Sa main incertaine se posa alors doucement sur ma tête et il s’agenouilla dès lors complètement devant moi.

-          Calme-toi, Célia. N’aie pas peur, murmura-t-il en s’assurant de bien fixer mes yeux qui étaient perdus dans un monde lointain.

Je me sentis alors attirer entre des jambes robustes, mon visage se nichant dans le torse musclé et chaleureux de Nolan. Je pus entendre les battements de mon cœur frénétique rythmés parfaitement avec ceux de Nolan. La main qui avait été posé sur ma tête me caressa lentement les cheveux, comme l’aurait fait un homme pour une petite fille. Je respirai l’odeur de cannelle qui s’échappait du corps du jeune homme et tenta d’apaiser le choc moral qui m’avait pétrifié.

-          Ça va aller, chuchota à nouveau Nolan tandis que sa main bougeait de manière apaisante sur mes cheveux

J’essayais pendant cet instant de reprendre mes forces, de ramener à nouveau mon esprit qui s’était envolé et surtout ma respiration qui m’avait abandonné pendant un cours instant. J’accrochais alors mes mains tremblotantes au bras de Nolan qui m’encerclait et respira fortement tout en expirant la seconde d’après.

-          C’est bien … continu Célia, m’encouragea-t-il en voyant que j’étais en train de m’en remettre

Et bientôt, j’étais complètement calmé et mes mains lâchèrent lentement le bras robuste de Nolan pour glisser le long de mon corps. Il m’avait appelé Célia, comme le faisait Romane autrefois, il avait trouvé le mot idéal pour m’aider à surmonter mon effarement. Sa main sur mes cheveux arrêta dès lors sa cadence et il se releva soudainement, comme étonné de lui-même par ce qu’il venait de faire. Et aussitôt, un éclair passa dans ma tête, comme si que j’étais à nouveau en mesure de faire fonctionner ma raison. Je lâchais un faible juron et me releva doucement, les jambes encore crispé tout en essuyant maladroitement les larmes de mon visage.