Chapitre 22

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Elle avait tenté le diable en personne et j'allais m'assurer de l'amener en enfer avec moi.

PDV Cécilia

Je ressentais un malaise dans le corps, mon cerveau semblant se démener pour fonctionner convenablement, mais je réussis à ouvrir les yeux. J'avais une migraine, j'en étais convaincue. Je me redressais du lit sur lequel j'étais allongée et mis une main sur ma tête. Qu'avais-je fait hier ? Je suis allée au bar, j'ai bu avec David et ensuite je suis allée... non, je ne suis pas retournée chez moi. Je commençais à analyser la pièce dans laquelle j'étais, paniquée, tâtant le lit bleu pâle qui ne m'appartenait pas.

- Tu es réveillée, dit alors une voix me faisant sursauter.

Mon regard se riva vers Nolan qui était debout les bras croisés sur l'entrebâillement de la porte, alors que je ne l'avais pas vu entrer. Je clignais trois fois des yeux, mais il ne disparaissait toujours pas à mon plus grand malheur. Alors je décidais de la jouer ''cool'' et me redressais fièrement.

- Pourquoi je suis ici ? demandais-je avec le ton d'une personne impatiente d'avoir des explications.

Il lâcha un sourire moqueur avant de laisser retomber ses bras le long de son corps.

- C'est drôle, amour, parce que je me suis posé exactement la même question hier soir, répondit-il.

Je mis à nouveau la main sur ma tête, mais je n'avais souvenir de rien. Comme à mon habitude. J'avais été si contrariée hier après-midi que je n'ai pas pu résister à la tentation de soulager ma détresse par l'alcool. Pourtant, perdre le contrôle n'avait pas été dans mes plans, ça avait même été une option à éviter parce que j'avais finalement pu avoir les cartes du jeu en main. J'avais organisé un plan imparable grâce à ma nouvelle alliance avec Emma, mais aller chez Nolan avait été une erreur fatale. Bon sang, qu'est-ce que j'avais pu lui dire... Il fallait rapidement que je saches jusqu'où j'étais allée dans mes propos, car si j'avais échappé quoique ce soit sur mon plan de vengeance, il allait me manger tout crûe.

- Je suis étonnée que tu ne m'aies pas laissé crever à l'extérieur, dis-je alors pour tenter de savoir ce qu'il avait mijoté pendant mon inconscience.

Parce que son sourire de malfaiteur me disait qu'il était plutôt ravi de ma visite imprévue de la veille, ce qui n'allait pas du tout avec son caractère méchant.

- Tu sais pourtant ma chérie que je n'ai pas l'habitude de laisser les filles qui viennent à ma porte dehors. Je préfère les amener... dans mon lit, ricana-t-il.

Ah, il voulait jouer avec les mots. Ça tombait bien, car j'étais une spécialiste en herbe.

- Évidemment, voilà pourquoi je ne suis pas dans ton lit puisque tu n'y ramènes que des filles. Quand tu seras un homme, tu pourras ramener des femmes dans ton lit.

Ses poings se durcirent et un nerf sortit presque de son cou. Mais il voulait faire son beau jusqu'au bout alors il lâcha un soupir qui aurait pu faire un ouragan, afin de dégager toute la rage qui le possédait sur le moment.

- Célia, chérie, il est temps que tu arrêtes de t'intéresser à ma vie sexuelle puisque tu n'en feras jamais partie. Dégage de chez moi maintenant, papa et maman devrait être inquiet que leur petite Cécilia ait dormi chez le méchant loup, ricana-t-il.

Je me rappelais alors de l'endroit où j'étais et me relevais rapidement du lit, époussetant mes vêtements tout en le foudroyant du regard. Une douleur aigue me frappa alors la tête et je collais de mon corps la commode d'à côté, faisant éclater la veilleuse en verre en mille morceau sur le plancher. Je me retournais pour m'apercevoir que Nolan n'avait pas bougé de sa place, il restait debout, immobile à me regarder comme une statue de marbre que j'aurais aimé fracassé à la place de cette pauvre lampe. Je levais les yeux au ciel et me baissais pour ramasser les verres, mais il s'approcha de moi rapidement, se baissa à ma hauteur et me pris les deux mains dans les siennes.

Cicatrisés par l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant