Chapitre 11

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Car la vérité me faisait peur, je n’étais pas prête à l’affronter … une seconde fois. 

Pourquoi ne l’avais-je pas fait plus tôt ? Je le regrettais amèrement, mais je n’abandonnerais plus, je tenterais de trouver une justification admissible pour la mort de ma meilleure amie. J’ai passé une année à regretter, mais n’ai jamais cherché à trouver la vérité. Je n’ai jamais pu me libérer de cet empiétement diffamateur qui faisait de moi une complice du meurtre. Mais le temps et la raison m’ont permis de me retrouver dans ce chemin sans fond, de finalement me réveiller de toute cette divagation. Je ne serais malheureusement jamais arrivé à cette péroraison sans Lenaya. Il ne m’avait fallu qu’une poussée, un petit claquement de doigt devant mes yeux pour que je sorte de ma stupeur. Et elle s’en est chargée, me poussant même à me demander si elle ne m’avait pas été envoyée par Romane.

-          Alors, ma chérie, tu vas encore passer la nuit chez cette Lenaya aujourd’hui ? , demanda ma mère

Je relevais mon visage de la table de souper pour apercevoir mes parents main dans la main, me regardant comme si j’étais un plateau d’or. Ou pire, comme si je ressemblais à l’ancien chien que l’on avait eu et qu’ils affectionnaient particulièrement.

-          Maman, j’ai l’impression que tu vas bientôt m’acheter une tente et me demander de m’établir chez elle. Et pourquoi me regardez-vous comme si j’étais un ange descendu du ciel ? , m’énervais-je

-          Mais ma chérie, nous sommes tellement heureux de ton comportement. Depuis que t’as rencontré Lenaya, tu es redevenue notre joli bébé d’autrefois, dit mon père

Je lâchais un soupir, mis mon assiette dans le levier et montais à l’étage pour appeler ma nouvelle amie. Cela faisait maintenant une semaine que je m’étais affirmée à l’école et depuis, j’avais non seulement gagné le respect de certains, mais également une amitié en or. Les folies que j’avais eues avec la nouvelle, je les avais aussi vécues avec Romane. Elle n’était pas un substitut pour moi comme l’aurais pensé beaucoup, elle était plutôt ma seconde chance. Nous avions l’habitude de passer la soirée ensemble et elle connaissait dorénavant le chemin vers ma maison par cœur. J’appelais donc pour vérifier si elle était arrivée, mais personne ne répondit. Je tentais alors une nouvelle fois et je fus heureuse d’entendre finalement une détonation.

-          Salut, Len, ça fait deux heures que je t’attends alors bouge ton gros cul, dis-je aussitôt

Un long silence me répondit, mais je pouvais entendre une très faible respiration à peine perceptible. Que se passait-il ?

-          Lenaya ? Est-ce que ça va ? , demandais-je alors

La respiration diminuait petit à petit et mon cœur battait à toute vitesse. Étais-ce une mauvaise blague ? Et soudain, je pus entendre un simple murmure qui provenait sans aucun doute d’elle, elle tentait de me dire quelque chose.

-          J’ai …, commença-t-elle

Et le téléphone coupa, me laissant plus blême que jamais. J’appelais alors une seconde fois, mais la ligne était coupée.

Quelque chose n’allait pas, j’avais ce mauvais pressentiment qui me hantait. Et je détestais ça.

-          MAMAN ! PAPA ! , criais-je en descendant à l’étage affolé

Ils se retournèrent vers moi surpris, se demandant ce qui m’était arrivé en ces quelques minutes.

-          Donnez-moi les clés de la voiture, je dois vérifier quelque chose, dis-je rapidement

Cicatrisés par l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant