Chapitre 4

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Je n'arrive pas à l'oublier, je n'arrive pas à croire que si elle ne t'avait jamais connue, elle serait encore ici aujourd'hui !

Flashback, 8 octobre 2012

- Célia ! Vite cache-toi, idiote ! , cria Romane en m'entrainant dans une des vestes pièces de sa demeure

- Qu'est-ce que tu as encore fait, Romie ? , demandais-je en la suivant nonchalamment vers l'endroit où elle m'incitait à me réfugier

Elle me sourit, même si je pouvais toujours voir la panique dans ses yeux pétillants.

- Nolan m'a dit de ne pas rentrer dans sa chambre, mais j'étais curieuse... et là je suis rentré et je l'ai trouvé avec Candice ! Tu ne veux pas savoir à quoi j'ai assisté, c'était répugnant, chuchota-t-elle

Je la regardais incrédule avant d'éclater de rire, les larmes apparaissant au coin de mon œil. Elle me tapa l'épaule et fit une mine boudeuse.

- J'aurais bien aimée avoir été à ta place moi, rigolais-je. Non seulement j'aurais filmé et envoyé la vidéo de Candice en train de s'extasier à toute l'école, mais j'aurais également pu voir le corps musclé de ton si beau frère !

- Ah , tu es vraiment pas possible ! , soupira-t-elle

Je lui sautais dessus en faisant mine de lui envoyer pleins de bisou.

- OH, Nolan, je t'aime ! Oh oui ! Encore ! , gémis-je en imitant la voix aigüe de Candice

Romane ne put plus retenir son fou rire et me supplia d'arrêter avant que l'on ne se fasse démasquer. Comme je semblais ne pas vouloir m'arrêter, elle plaqua une main sur ma bouche et nous roulâmes de manière enfantine sur le bois poli de la grande demeure.

Fin du Flashback

Je regardais cette si grande maison, qui englobait tous les moments que j'avais passé avec Romane. Cette grande demeure qui avait appartenue à celle qui avait laissé un vide immense dans ma vie. Tout était resté tel que dans mes souvenirs : les grands pavillons toujours présents de chaque côté des deux grandes fenêtres, le toit était toujours composé de ces nombreuses briques rouges et brunes, je pus également reconnaitre la grande porte d'entrée qui s'entrouvrait par deux bords tandis que des fleurs de toutes couleurs étaient parsemés autour de la demeure. Pourtant, quelque chose semblait différer de ma réminiscence. Je pus voir que le gazon vert qu'entretenait autrefois Nolan avec soin semblait avoir été délaissé à lui-même, la mauvaise herbe ayant poussé telle des tentacules ravageurs. Je me retournais vers lui, les yeux écarquillés de surprise. Pourquoi m'avait-il amené ici ?

- Descend, me dit-il alors sans broncher tout en ouvrant sa portière

Je ne me fis pas prier et sortis en claquant lourdement ma porte. Je pouvais souffrir de toutes les manières possibles, j'étais prête à endurer le plus grand dilemme, mais je ne pouvais supporter de repenser au passé. Je ne pouvais pas être dans cet endroit. Et lorsque je vis le sourire moqueur de Nolan, je sus ce qu'il attendait tant de moi : que je finisse par craquer. Je fermais les yeux le plus fort possible, me maudissant et regrettant au plus profond de mon âme d'avoir pensé que ce serait si simple avec cet homme.

- Pourquoi es-tu si pâle ? Ne crains rien, le fantôme de ma sœur ne viendra pas te hanter... malheureusement.

Et il poursuivit jusqu'à l'entrée, moi derrière lui, toujours perturbée à son plus grand bonheur par la situation. Cette grande demeure avait été un héritage des grands-parents Estéban, vers les parents Estéban pour ensuite finir entre les mains des enfants Estéban. En effet, après la mort accidentelle de leurs parents, Nolan et Romane avaient habités dans cette immense villa accompagnée de leur tante paternelle. C'était en partie la raison pour laquelle je me détestais tout autant que le jeune homme ressentait cette haine réciproque : je lui avais enlevé sa seule famille. Une fois à l'intérieure, je fus étonnée par tous le désordre qui y régnait. L'endroit était sens-dessus, sens-dessous, des sachets de nouilles un peu partout, les coussins éparpillés sur le plancher, des morceaux de verres brisés et ce qui me surpris le plus fut de voir les innombrables bouteilles d'alcool dans chaque recoin de la maison. Si Romane était présente en ce moment, elle n'aurait jamais accepté tous ce chahut. Elle était maitresse de la propreté et tourmenterait sans cesse son frère ainé jusqu'à ce qu'il nettoie ou ramasse ce qu'il avait utilisé. Si cette si belle maison était maintenant dans cet état, c'était de ma faute.

Cicatrisés par l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant