" La loi écrite sur le corps c'est un souvenir inoubliable" L'Homme XIII 1973

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Lire l'École de Francfort c'était se replonger dans une attitude critique vis-à-vis des aprioris qu'il avait sur la vie quotidienne.  Il avait un niveau d'accessibilité qu'un ouvrage entre ses mains lui accordait. Il avait l'impression de pouvoir poser un regard construit sur le monde qui l'entourait. Non... Construit n'était pas le terme. Critique l'était. Critique et réflexif. 

Il lisait dans son lit parce qu'il avait discerné des éclats de voix au rez-de-chaussée. Il avait peu envie de descendre, de constater que quelque chose n'allait pas. Il était , littéralement, dans le déni en lisant un chapitre de lourde lecture critiquant l'industrie culturelle... Une sinistre lecture qui reflétait bien la triste pensée du jeune calice. Il avait un cours ce matin mais n'avait pas voulu y aller. Il avait choisi son livre, la chaleur de ses draps...

Dorian avait opté pour le déni et son lit car il avait mal dormi, un cauchemar violent l'a épuisé. Il y était dans une grande église, aux murs recouverts de larges bibliothèques qui captivaient le jeune homme. Il était captivé à tel point qu'il ne prit conscience qu'assez tardivement du chaos  qui prenait le pas sur la paix que lui inspirait le vieil édifice, symbole de stabilité, et la sécurité que lui apportaient les livres, l'écrit, la lecture... Il vit des gens se mettre à courir, hurlant de terreur. Ce genre de hurlements qui lui serraient les tripes d'horreur, qui le faisaient se sentir mal. Il ne voulait pas comprendre ce qui avait provoquer cette horreur. Il voulait fuir cette horreur. Il voulait s'en aller avant qu'elle ne s'en prenne à lui...
Son rêve, son cauchemar plutôt, le projeta à terre, comme pour l'empêcher de disparaître avant la fin du récit, avant la conclusion de l'horreur. Il devait assister. Il devait être acteur de ce rêve.

Il releva la tête, ses avants bras douloureux devant lui, son corps entier en contact avec le sol glacial et vibrant des heurts de corps tombants et de pas pressés. Il vit de larges bottes, usées et de colorées, à quelques centimètres de son nez. Il deglutit. Allait-il être remarqué ?
- Pourquoi tu lèves le nez toi ? Aboya une voix en colère alors qu'une des bottes s'abbatait sur lui.
Dorian voulut baisser la tête, entrer dans un cocon de sûreté que lui offrirait son corps, mais cela ne suffit pas à éloigner la douleur.
En effet, il avait mal. Il avait mal et son corps refusait de lui obéir, tout à sa douleur. De fait, il subissait la violence de cet individu, tout à sa rage, à son impuissance à sa douleur... Et il ne pouvait même pas se défendre... Il ne pouvait même pas s'indigner. Il ne pouvait que subir la violence brute d'un inconnu qui  semblait ne pas se lasser de le frapper, lui qui avait levé la tête.
Et, malgré lui, il essayait de comprendre. Il avait besoin de comprendre. Il avait besoin de logique, de cohérence... Qu'est ce que ce cauchemar lui montrait ? Lui soulignait ?
Était-ce son incapacité à subir la violence, aussi bien physique que symbolique ?
Son incapacité à opposer à la violence le savoir, ces livres et les ondes positives qu'ils transmettaient, qui avaient été troublés par la déferlante de violence brute ?
Son incapacité à ne pas lever les yeux, ne pas combattre ce vive qu'était sa curiosité presque maladive ?

Il ferma le livre qu'il lisait jusque là, qui présentait l'individualité tuée dans l'œuf par l'industrie culturelle et ses cadres. Il n'avait plus envie de lire ces sinistres propos. Il se sentait oppressé par ses questions et voulait se changer les idées. Il avait dit à Eago qu'il avait envie d'un nouveau livre, une œuvre réflexive écrite par Talal Asad.
Il quitta ses draps, se décidant à se changer. Il enfila un sweat bordeaux, un pantalon noir, et il se dirigea vers la porte de sa chambre d'un pas traînant.
Le desaventage des cauchemars est et restera la fatigue les accompagnant. Et Dorian avait très, très, sommeil.

Lorsqu'il arriva au salon, Eago n'y était pas. Il n'y avait que Blue et Charles.
- Eago est sorti, demanda-t-il en se frottant les yeux pour les garder ouverts.
- Une urgence l'y à contraint, répondit Blue. Pourquoi, jeune Dorian?
- On devait aller chercher mon livre, grogna le calices, agacé malgré lui que le vampire soit sorti sans l'informer. Il avait promis qu'il cesserait de faire cela.  Encore une promesse qu'on lui avait fait afin de ne pas la tenir... Il n'aimait pas les promesses non tenues. Il détestait cela. Et Eago le savait pertinemment.
- Nous pouvons vous accompagner si ce n'est que cela, intervint
Blue qui avait vu le regard et l'aura du jeune homme s'assombrir de façon inquiétante. Ah, si leur ami ressentait (et ils ne doutaient pas que c'était le cas) ces sentiments négatifs, ils risquaient d'avoir à nouveau les tympans percés par sa délicate voix ...
- Si vous voulez, grogna Dorian en prenant sa veste, se dirigeant vers la sortie, suivi de deux vampires peu sereins qui retenaient le soupir qu'ils voulaient pousser.

La ville baignait dans une douce lumière chaleureuse et bienvenue. Dorian savourait la douceur de cette météo, les rayons de soleil ne rencontraient que de rares obstacles. Des résidus de nuages qui ça et là parsemaient la toile céleste. Il est fascinant de poser son regard sur le ciel lorsqu'il est parsemé de ces résidus de nuages. Car quelques fois, il est chanceux celui qui peut saisir de sa vision l'expression artistique des nuages. Comme ils le faisaient là, sous le regard contemplatif de Dorian.
Les nuages ressemblaient à un amonsselement de formes cottoneuses qui grimpaient les unes sur les autres, comme pour former une montagne céleste invitant le regard captivé à l'escalade, à la quête de l'inateignable, à la quête de ce qui n'est pas et de ce qui est...
Ce genre de nuages compactes, si étranges que l'on croirait deviner une main invisible qui les palperait, les tasserait, par pure curiosité, pour sentir leur texture, leur douceur... Peut-être pour s'approprier leur candeur et leur splendeur...

Ils arrivèrent à la librairie, au grand regret de Dorian. Il alla errer entre les rayons, ses protecteurs restant à l'extérieur car Blue venait de recevoir un appel du Prince et devait décrocher et Charles était resté pour entendre ce qui serait dit. Après tout : que pouvait-il se passer dans une librairie de quartier, le petit quart d'heure que prendrait le calice de leur ami à trouver son ouvrage ?

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Euhhh... Yo,

J'ai eut envie d'écrire dans le train, alors j'ai écrit... Je ne sais pas pourquoi... C'était pas prévu...

Bref, j'ai peu de commentaires à faire, c'est ma fatigue de la semaine qui me prend... Sorry sorry hn.

Je vous salue bien aimablement ! Enjoyyy le week-end les ami.e.s, faut pas se rendre malade avec les cours, le job, faut prendre des pauses ! Respirer ! Vivons 🤍

Plein d'ondes positives à toutes et à tous,

Sofiaaaaa qui enchaîne les mauvaises nuits !

Ps : luv my sis.



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