" Love my Hibiscus" Kaïju

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Un appareil photo capture, dans un claquement sec et significatif, la scène qui est gravée dans la rétine de la personne tenant l'appareil. La personne qui l'oriente. La personne qui choisit de capturer cet instant, de rendre l'éphémère éternel. Sur la joue creuse du photographe, une larme parfois peut tracer un sillon sur la crasse et la poussière. Lorsque l'œil est resté trop longtemps concentré, prenant le pas sur l'objectif de l'appareil, pour savourer l'instant à capturer, la larme lui rappelle son humanité. Sa faillibilité. Sa précarité. 

Dorian n'avait jamais été très porté sur la photographie. Mais voyager à travers le monde avec Eago lui avait appris à savourer la beauté de chaque instant. Le côté éphémère de chaque couché de soleil. La précarité d'une nuit étoilée au ciel dégagé qui pouvait disparaître de son champs de vision à cause d'une pollution lumineuse, d'un nuage, de la fatigue de ses yeux...

Là, dans la voiture, il avait fermé le livre qu'il lisait de Talal Asad et il admirait le ciel qui s'endormait. Les dernières lumières du jour en ville ont cette tendance à se marier avec les bâtiments avoisinants, les embrasant de ses éclats, ses couleurs, sa douce et enivrante chaleur. Il s'agit de quelques minutes durant lesquelles tout l'art du monde, tout l'esthétique que se tuent à tenter de représenter maints artistes à travers un trop peu de temps et milles œuvres, explosent sur la toile céleste.  Et ce spectacle était loin d'être acquis. Dorian le savait. Il suffisait d'un nuage, d'un regard détourné au mauvais instant... Et il ratait la dernière danse du ciel.

- Où est Eago, lança-t-il en posant son regard sur Blue qui était debout près de sa portière.

- Toujours à l'intérieur il semblerait, répondit évasivement le vampire.

- Je reformule, soupira Dorian en levant les yeux au ciel : qui est dans la demeure et pourquoi Eago tarde-t-il?

- Oh, ne vous inquiétez pas jeune Dorian, il l'a presque appréhendé, sourit Charles, assis sur le capot de la voiture, en penchant la tête vers le calice.

- Appréhendé qui?

- Une vieille connaissance, répondit Geoffrey. Qui avait été éloigné par Eago de par ses propos déplacés envers les calices.

- Génial, soupira Dorian en replongeant dans sa contemplation du ciel.

La porte de la demeure fut ouverte à volée , faisant se dresser les trois vampires qui fixaient la demeure avec sérieux. Dorian n'y prêta aucune attention, il avait sommeil et cet inconnu avait juste réussi à empiéter sur sa bonne humeur.

Un cri de colère fut suivi d'une grande secousse qui ébranla la voiture, faisant sursauter Dorian à l'intérieur. Il croisa un millième de seconde un regard écarlate, aussi brillant qu'une lune de sang caricaturée, avant que la silhouette sur la voiture ne soit éjectée loin de la voiture par Charles. Dorian, yeux écarquillés avisa les deux traces de mains qui avaient fissuré le pare-brise. Il n'avait pas été loin de le briser.

- Alan, restez loin de ce jeune calice, ordonna Charles, debout avec ses camarades entre le vampire et la voiture.

- Je venais simplement saluer le calice du Prince, sourit le dénommé Alan, ses canines proéminentes signifiant sa soif.

- Vous empestez la soif, restez à distance, siffla Blue.

- Quel accueil... se plaignit Alan, sans se détacher de son large sourire.

- ALAN ! N'AI JE PAS ETE CLAIR ? aboya Eago qui apparut devant lui, les traits déformés par une colère noire. Il avait ressenti la peur de son calice, ce poison se distillant dans les veines du jeunes hommes en un millième de seconde, remplaçant l'admiration et le résidu de fierté qui jusque là occupaient le lien... Il détestait que cette excellente journée finisse sur une note négative.

- Mon ami, je ne comptais pas le toucher vous savez, ce n'est mon tort si votre calice est à fleur de peau, fit, faussement innocent, Alan.

- Prenez garde à vos propos, Alan, gronda Eago.

- Oh, vous ai-je froissé?

Un coups l'envoya s'écraser sur le trottoir, plusieurs mètres plus loin. La soif le ralentissait et rendait irritable. Il gronda contre le Prince qui siffla :

- Allez taire cette soif et, lorsque vous serez présentable et respectueux, vous viendrez me parler de la requête danoise.

- Cette violence et cette humiliation auront leur coût, gronda Alan en se redressant, comme prêt à bondir.

Eago l'ignora, se dirigeant vers la voiture pour inviter son calice à rejoindre la demeure. Le jeune homme avait besoin de sommeil, il avait travaillé sur sa présentation toute la nuit durant, stressé de ne pas se souvenir de tout ce qu'il souhaitait dire.

Charles , Blue et Geoffrey se tenaient entre Alan et Eago qui rentrait avec Dorian qui ne pretait plus aucune attention à cet intrus très étrange et peu respectueux. Il expliquait à Eago qu'en relisant son livre, il avait lu une référence qui lui avait échappé et qu'il DEVAIT trouver ce livre en librairie le lendemain sans faute, sinon il perdrait le fil de sa lecture et ceci était inenvisageable ! Cette dramatisation fit sourire le Prince qui du coin de l'œil vit Alan se retirer en jurant. Au moins la soirée se passerait bien et son calice s'endormirait en songeant à son livre, à son exposé, à ce couché de soleil qui l'avait plongé, à en croire le lien, dans un profonde réflexion. Alan n'avait été qu'un imprévu qui avait perturbé un milième de seconde son humeur.

- Je reste abasourdi en voyant Eago passer d'une colère noire à une humeur légère en un battement de cils, commenta Charles en arrivant à la porte de la demeure.

- S'il n'était pas un vampire, sa santé mentale serait questionnable, sourit avec amusement Blue.

- La santé mentale n'est qu'une question de cadres... Qui sommes nous, vampire ou humains, pour condamner nos proches à des cadres, demanda avec un brin de philosophie Geoffrey.

- Je suis certain que Dorian a lu quelque chose sur le sujet. Nous devrions discuter avec lui, au moins cela le détachera du cas Alan Klein, fit Blue.

- Quelle excellente idée, retentit la voix de Eago de l'intérieur du salon.  La porte de la demeure claqua derrière le trio.

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HEYY !

Oui, je m'étonne moi même d'avoir trouvé les mots pour vous laisser ce nouveau chapitre. J'en ai parlé à mon amoureux : je ne lis plus et n'écris plus pendant une longue période, puis j'ai un genre d'attitude étrange. J'appelle ça une attitude boulimique , qu'elle concerne la lecture ou l'écriture.

Je consomme, consomme, consomme, des textes, des livres, des livres, encore des livres, puis j'arrête aussi brusquement que j'ai commencé. Et j'ai cette même attitude vis-à-vis de l'écriture. C'est vachement troublant x"D

Bon, je vous envoie plein plein de BONNES ONDES EMPREINTES DE REFLEXIONS ET DE QUESTIONNEMENTS  !!!

" Qui est Alan?"

" Pourquoi danois?"

" Il va se venger ou pas?"

ET SURTOUT

" C'EST QUOI LE LIVRE QUE DORIAN VEUT ACHETERRR ???"

BISOUUUUXXX d'un Bruxelles sous le soleil !

Best regards,

Sofia.

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