"L'humanité est la manifestation la plus haute de l'animalité... " Bakounine

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Dans le quartier de Westminster, c'est un spectacle troublant qui se jouait sous les yeux des rares individus se trouvant là. Il n'y avait jamais eut de tels éclats depuis la dissolution de l'ancien gouvernement par le retrait du parti socialiste de la coalition. Sans coalition, un gouvernement de majorité est impensable. Et.. Comment peut on prétendre à une démocratie si on avait , sous les yeux, un gouvernement représentant la minorité des voix acquises aux dernières élections en date? Rien n'égalait ce qu'il se passait à l'instant. Rien n'égalerait jamais la confrontation entre le mortel et l'immortel, le pensable et l'impensable.  Entre nature et humanité... 

Descola dirait incohérent que tenter de distinguer l'un de l'autre; la nature de ce qui fait et ce qui ne fait pas la nature. L'humanité se définit par ce qui la distingue de la nature. Or, pour ce faire, elle doit définir la nature. L'un ne se définit pas sans l'autre. L'un n'est pas, n'existe pas concrètement, sans l'autre.  Alors, peut on seulement avoir la prétention de tracer une quelconque frontière? Non... Nous ne pouvons décemment le faire. Nous pouvons simplement constater, être spectateurs, témoins, impuissants, du choc de ces opposés qui sont interdépendantes et se heurtent. Mais... L'humanité est jeune. Et pourtant, dans sa naïveté, elle trouva l'insolence de croire que la nature a besoin d'elle. La Terre a vécu de nombreux âge sans l'hominidé. Et elle en vivra d'autres sans elle.

Et là, au cœur de la sphère politique londonienne, un tiers semblait incarner ce débat paléoanthropologique. Un individu à la crinière aussi claire que le regard que pose la lune sur le monde, sa beauté affolante semblant défier la raison même. Il affichait un air si sûr de lui que c'en était chamboulant. Qui Diable peut prétendre une telle assurance de nos jours ? Qui Diable oserait arborer cet air au cœur du monde politique britannique ? Nul, sinon cet individu à la beauté révoltante et à la prestance incomparable... Cet individu même menaçait, sans sourciller, une des ministres du gouvernement en place. Comme si cela était à ses yeux une simple formalité. Comme si la mort de cette femme de pouvoir et d'influence n'était qu'une tâche encombrante de plus à faire.

Et ladite ministre qui jusque là faisait preuve d'une assurance à jalouser le président de l'Ouest de la Démocratie, était d'une pâleur maladive. C'était à se demander si les propos même de cet individu, de cette incarnation du David de Michel Ange, ne lui avaient pas ôté son âme . Il fallait dire que sa seule beauté avait réduit au silence quiconque avait voulu lui demander des comptes. Son seul regard, d'un ambré surnaturel, avait figé tous ceux ayant esquissé un geste dans sa direction.

- Si je meurs, mon fils mourra, que ce soit de chagrin ou de la main d'un de mes hommes, siffla la femme dans un ultime élan de courage qui fut silencieusement salué par quelques uns.

- Vous croyez cela, sourcilla l'incantation du David.

- La vie d'un homme est en jeu et vous osez faire preuve de tant de nonchalance, cracha-t-elle.

-La vie d'un homme est toujours en jeu, c'est triste et vide d'intérêt.

- Que...

- Mais Dorian n'est pas un homme. Il est mon calice. Et il ne versera pas plus d'une larme pour vous.

- Misérable...

- Je vous avais mise en garde. La clémence de votre fils vous a sauvé plus d'une fois. Vous avez choisi ce qui suivra.

Il y avait dans ses mots une sorte de lassitude mêlée de l'assurance qu'impose le sacré. Cet individu semblait inatteignable. Et c'était aussi fascinant qu'effrayant.

-J'ai choisi la mort au déshonneur, reconnut, tête haute, dans reniflement dédaigneux, la femme d'influence.

- Eh bien qu'il en soit ainsi.

Et elle embrassa son sort sans ciller.

Certains médias parleront de massacre. De barbarie. D'autre d'une décapitation nette. De précision chirurgicale. D'une mort brève et quasi indolore. Certains parleront de représailles politique. D'autres d'un acte isolé. On décrira un meurtrier aux allure d'un gentleman sorti des méandres du temps, à l'anglais parfait et à la politesse ostentatoire. On ne parlera pas de son fils disparu, de sa douce passion traditionaliste. On ne parlera pas des sommes exubérantes versées à des comptes offshore juste après sa mort.

Dans les entrailles de l'underground britannique, on assistera à la mise à prix de la tête d'un enfant, à peine sortant de son adolescence, à l'histoire terne de quelques enfants aux grands noms.

Dans les oreilles des Créatures, on chuchotera la somme alléchante de la tête du calice du Prince. Dans le Tribunal des Vampires, un soupir d'exaspération est poussé en songeant à la poisse que ce calice, si jeune pourtant, semble attirer.

Dans l'Allée Mythos, assis à table pour entamer son déjeuner, un éternuement échappe à Dorian qui manque de se prendre le front sur la table. Il grogna, agacé, se frottant le nez, sous le regard amusé des compagnons de Eago.

- Un petit rhume, sourcilla Charles, sans lever le nez du Times.

- Sûrement la poussière, répondit Dorian, peu enclin à leur donner un prétexte pour reporter la sortie prévue.

- Nous pourrions allez en librairie une autre fois, suggéra Blue, lui arrachant un regard noir.

- Une autre fois signifie le mois prochain pour vous, siffla le calice.

- Ce ne serait pas une mauvaise idée, sourit largement Charles.

- Ce serait une excellente idée si vous voulez que je parte sans vous, sourit, sarcastique, Dorian.

- Grands Dieux, le sarcasme de Eago déteint sur lui, s'horrifia Geoffrey.

- Il lit trop pour garder cette pointe de douceur qui jusque là le qualifiait, soupira dramatiquement Charles.

- Il lit trop d'essais et pas assez de romans, corrigea Blue.

- Pas assez de poésie non plus, déplora Charles.

- Je jure que si nous continuez à parler comme si je n'étais pas là, je sors sans vous, siffla, agacé, Dorian.

- C'est qu'il se vexe, notifia Geoffrey.

Dans un grognement agacé, marmonnant des jurons qui firent se lamenter les immortels, Dorian quitta la table, allant enfiler une veste pour se diriger vers le hall d'un pas décidé, ne prêtant aucune attention au fait que le trio le suivait en commentant son langage fleuri. 

Hey, 

Me revoilà après une vingtaine de jours de silence. Je suis inexcusable. Mais bon...

Cet été passe à une vitesse effrayante. J'ai l'impression de ne pas voir les jours défiler. 

J'ai enfin repris l'écriture de ce récit, même si mon blocage persiste. J'ai plus de facilités pour les ffn. J'espère que ce n'est que temporaire. Je suis frustrée de ne pouvoir écrire autant que je le voudrais... 

Bonnes vacances à vous et HYDRATEZ VOUS BIEN EN CETTE CANICULE ! 

Sofia.

ACEUUUUHHHHHHHHH 

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ACEUUUUHHHHHHHHH 

U,_U,

ps : IN MY FFN IL NE MEURT PAAAAAAAAASSS !!!!

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