" Chez les fous on fait de belles rencontres..." Scylla

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Il ne lisait plus. Il pensait. Il avait ouvert ce livre portant sur le drame tournant autour de la notion de culture, pointant la distinction cruciale qui existe en fonction de la science qui l'aborde. En sociologie et en anthropologie la culture n'a pas la même définition. En ethnologie non plus... Les écoles divergeant, chaque science connait des débats en son sein et se voit dans l'incapacité de poser une définition définitive sur le terme. Et lui qui pensait pouvoir s'évader par un lecture intellectuelle, il s'était trompé. Cet essai l'avait plongé bon gré mal gré dans les dédales de sa situation. Dans le chaos qui résultait de choix qu'il avait fait à une époque où il ne pensait pas survivre à sa rébellion face à la nature et à la culture.

 Il pensait à sa famille. A la douleur. A la folie. A la violence. Si seulement cela avait été différent. Si seulement... Mais , rien n'était différent. Alors à quoi bon penser à ces probabilités improbables de récit ? De vie ? Il ne parvenait même pas à s'en vouloir d'y songer. Typiquement humain... Horriblement humain. Penser à ce qu'on aurait du et non pas à ce que l'on peut. Reprocher, regretter, mais jamais agir en conséquence. Ou du moins, rarement agir en conséquence.


Comment était-il sensé présenter la chose autrement ? Certes, faire le constat de la fin proche qui était sienne à son fils biologique n'était rien de sensé. Mais... Que faire d'autre ? Il savait. Il avait initié cette fin. La fin de tous les liés. La fin de l'ère des calices dans la société vampirique.


Comment en était-il arrivé là ? Il se le demande à chaque nouveau regard que pose sur lui l'astre de feu ou la grande balafrée. A chaque fin de jour, chaque renaissance de la tendre noirceur de ces nuits solitaires.


Son intolérance était telle qu'il se demandait d'où une telle haine pouvait trouver sa source. Comment arrive-t-on à mépriser un groupe d'individus à ce point là ? Qu'est ce qui le fait autre et méprisable ? Ayant la capacité d'être méprisé, non toléré, mis de côté ? Qui est cet autre que l'ont ne regarde même pas sinon avec cet éclat de mépris, ce zeste d'intolérance, qui empli notre être de cette négativité contraignante ? Une négativité que l'on sait mauvaise. Un sentiment que l'on sait dérangeant. Qui nous trouble. Qui nous pousse à nous questionner quant à la logique de notre ressenti. A la violence de ce sentiment. A notre soudaine et douloureusement consciente incapacité à nous détacher de cela ? Lorsque le regard se pose dessus. Lorsque l'Autre, cet Autre qui n'est que subjectivité, croise notre route, s'immisce dans notre vie, nous impose, par son existence, sa présence...


Qui sommes nous ? Qui était-il pour que cette haine si pure, ce sentiment si violent, soit légitime ? Comme une telle négativité peut être legitimable puisque l'on voit, au quotidien, que cette haine de l'Autre peut mener à l'abomination incarnée ?


Lorsque dans le monde, ce beau monde empreint de laides choses, se jouent des actes de pure cruauté, de terrible violence, d'amère incompréhension... Par haine de l'Autre. Cet Autre qui doit être défini pour que le « soi » puisse l'être. Cet Autre que nous méprisons mais qui fait ce que nous sommes. Puisque l'individualité est définie par ses lacunes, son manque de ce quelque chose qui fait l'Autre, l'individualité dépend de l'Autre. Elle est ce que l'Autre n'est pas. L'Autre est ce que l'individualité n'est pas.


Comment peut on légitimer ce qui n'est pas légitimable ? Alors que notre dépendance est si grande, notre existence si précaire, peut-on simplement avoir la prétention de supprimer cet Autre de l'équation ? Alors... Que serait l'individualité ? Une figure unidimensionnelle dépourvue de toute nuance ? Un problème. Une absence d'individualité. Une norme...


Le pouvoir est avant tout créateur. Et le pouvoir de l'individualité qui parvient à définir l'Autre comme autre crée ce mépris, cette intolérance, cette violence crue et pure, qui transcende les âges, la rationalité et la réflexivité pour poser une étiquette sur cet Autre. Pour le définir comme Autre.


Triste, amer, habituel... Rien n'égale le pouvoir destructeur de ceux voulant légitimer leur façon de voir le monde. Alors, lui, ancien calice, ayant décidé de ne pas subir sa nature, ayant décidé de s'y opposer malgré la violence et la douleur dans lesquels il avait été plongé, voulait que son pouvoir créateur détruise l'ère des liés. Que l'objetisation d'individu par des êtres éternels ne soit plus. Que la précarisation de créatures d'éternité par des mortels ne soit plus.  

Que les calices ne soient plus qu'une page tâchée du récit du monde vampirique. Voilà son but. Mettre un terme à cette interdépendance entre cet Autre et cette individualité. Et, si pour mener à bien sa mission il devait sacrifier la chair de sa chair, un résidu de ce que le monde avait voulu qu'il soit, alors soit...      

Il le sacrifierait. De toute façon, il n'était pas un héros. Il ne pouvait le sauver de sa propre nature, pas comme il avait réussi à se sauver lui même. Pas s'il choisissait pour lui. Et il ne pouvait choisir pour lui. Car Dorian était le don de la nature à son vampire, car ce vampire était le don du destin à cet enfant mal-aimé. Car ils se complétaient, leur lien ne pouvait être malmené par un tiers. Pas alors que leur interdépendance était leur second souffle. Et jamais un calice n'avait autant eut besoin de son vampire que celui-ci. Jamais une telle insécurité affective n'avait mené à une survie...


Alors ils devait sacrifier son fils. Pour la fin de l'ère des liés. Et sa légitimité était sans égal car il était un calice ayant survécu à la mort de vampire. Il était le calice s'étant opposé à son individualité pour être Autre.

Il vivrait son envol jusqu'au bout, même sa chute devait emporter l'innocent qu'il avait cruellement offert au monde en cédant à une pulsion primale...


Hey le peuple ! ( pour qui je me prends en fait ???)

Je suis trop fatiguée pour écrire un post scriptum digne de ce nom...

Alors je vous dis, désolée pour mon long silence, j'étais dans un mauvais mood. J'ai très peu écrit cet été, j'ai surtout beaucoup bossé ( eh ouais, la livraison à vélo, ça rigole pas heehe) ....

Je vous laisse sur une introspection du fameux PAPA DE DORIAN qui est apparu au début de ce bel été emprunt de canicule et de... Aw... Ok...Emprunt de beau temps et de pluie... Comment ça il n'a plu qu'à BX?? 

OOOooohhh, et ces petits fans art de One Pice ( because Eichiro Oda is the MASTER !) parce que...

En fait...

A.S.L VIEEEEE

A.S.L

VIEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE

(c'est la fatigue...)

Sofia

Sofia

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