Assis face près de la fenêtre, il pressait sa main sur sa plaie. Peu profonde, elle ne l'inquiétait pas outre mesure. Il suffirait d'un bandage pour que cela soit oublié... Il leva les yeux vers les vampires assis aux alentours. Il fronça des sourcils, ne comprenant pas comment la situation pouvait s'être envenimée en quelque secondes. Devant lui, lui donnant le dos, se tenait Geoffrey. A quelques pas devant, Charles, crocs sortis, semblait défier dans un grondement sourd le soldat de la milice qui avait entamé son avancée vers le calice, attiré par son sang. De base ils étaient revenus à la base de la Milice d'Intervention Vampirique pour mettre un maximum de distance entre Dorian et son père, Albion. Rien n'avait troublé la paix du petit groupe à Londres jusqu'à ce que des rapports inquiétants viennent troubler Eago.
Ils étaient arrivés à la base la veille au soir, escortés par les ombres tentaculaires de la nuit sans lune. Dorian tenait à peine sur ses jambes tant le voyage avait été éreintant. Ils avaient quitté Londres en avion pour les Etats Unis d'Amérique. Ils avaient ensuite roulé sans pause durant presque cinq heures. Le calice avait lu, partiellement et sans suivre de chronologie, le journal de feu sa mère. Il avait fini par comprendre que sa mère, dans sa volonté de s'autonomiser dans cette cage qu'était son nom. Certes symbolique cette force avait été trop influent que pour que sa simple volonté soit efficace. Car sa volonté était là, mais elle était tellement moindre comparée au poids de ce nom. La symbolique peut paraître tellement abstraite que finalement ce n'est qu'en y faisant face qu'un individu en prend conscience.
Il s'était réveillé dans un des nombreux canapés de la bibliothèque, la tête affreusement douloureuse. Il avait inconsciemment compris que cela devait être lié à l'humeur de son vampire. Aussi avait-il voulu, dans un premier temps, trouver Eago. Il avait naïvement quitté la sécurité du lieu sans se rendre compte qu'il n'avait plus son arme sur lui. Il était sorti de son sommeil dans le pire moment, dirait Eago. Il était arrivé à l'extérieur alors que déclinait le jour. Dans la cour, une rixe se déroulait. Ou plutôt, un différent entre soldats et officiers avait mené à un affrontement brut et violent... Ils avaient perdu le contrôle et l'ascèse qui est propre à la Milice d'Intervention Vampirique qu'importe la position de l'individu, qu'il soit soldat, officier, sergent, ou en formation...
Face au regard d'un calice encore un peu endormi, les vampires belligérants s'étaient figés. L'odeur particulière du calice qui les avait, selon eux, provoqués quelques mois plus tôt, les avait effleurés. Ils avaient posé leurs regards luisant d'un éclat animal caractéristique de leur perte de contrôle sur le calice. Dorian fut alors heurté par les auras sombres des vampires. Des auras empreintes de violence, de soif et d'une rage profondément ancrée ...
Il avait, d'instinct, fait un pas vers l'intérieur du bâtiment qu'il regrettait d'avoir quitté. Le confort du canapé qu'il avait laissé derrière lui, à l'abri entre ces livres porteurs de la mémoire du monde des Créatures...
- Qui voilà, lança d'une voix mielleuse un soldat en s'avançant.
- N'est-ce pas le cher et tendre calice qui a mené à la mort plusieurs de nos camarades il y a peu, railla un autre en suivant le mouvement de son comparse.
- Je vous défends de mettre ce calice en péril, soldats, gronda un sergent en se postant entre Dorian et les soldats.
- Vous n'avez fait preuve d'assez d'insubordination en ce jour, lui fit écho un officier, debout aux côtés de son sergent.
Dorian poussa la porte en gardant son regard ancré sur les gestes des soldats qu'il sentait de plus en plus agacés. Et la porte de verre explosa sans qu'il ne comprenne. Plus précisément, quelque chose de trop rapide pour lui survint et la conséquence de cela était le passage de quelque chose à travers la porte de verre, la détruisant au passage.
Un soldat avait voulu s'avancer vers le calice, dans un élan de rage animé par la rixe qui avait eu lieu avant l'apparition du calice agaçant. A peine le soldat eut-il posé pied près du calice inconscient de la proximité de ce danger qu'un sergent apparut près du calice et éloigna le soldat du calice. Accroupi près de la porte, ses bras protégeant sa tête suite à un geste instinctif, Dorian sentait sa jambe le lancer. Et la douleur, atténuée quelques précieuses secondes par l'adrénaline qui l'avait pris, l'électrocuta. Il posa un regard sombre sur l'origine de sa douleur et fut à peine étonné de voir sa cuisse entaillée. Il leva les yeux vers la cour et se retint de grogner alors qu'il remarquait que tous les regards étaient braqués sur lui. Le seul vampire qui ne le fixait pas était le sergent qui avait envoyé le soldat contre la porte : le sergent Moon.
- Ravie de voir que certaines choses ne changent pas, jeune Dorian, le salua-t-il.
- Ravi de tomber sur vous, sergent, le salua dans un sourire crispé Dorian.
- Puis-je vous inviter à me suivre à l'intérieur. Je suis certain que ses Conseillers adoreront discuter avec ces messieurs.
- Que... Quoi ? sourcilla, Dorian.
- Nous nous occupons de ces inconscients, souligna Blue, semblant avoir surgi des ombres, se tenant devant le sergent et à l'officier inconnus, faisant face aux soldats en torts. Ses cheveux blonds tressés sur le côté n'étaient pas sans rappeler au calice sa première rencontre avec le vampire, ce fameux jour, sur l'Allée Mythos, alors que des brigands à l'air débraillé avaient voulu l'enlever...
- Eago sera ravi, soupira Geoffrey, debout plus loin.
- Il sera extatique, grogna Charles, appuyé contre un arbre près de lui.
- Que de paroles rassurantes, soupira Dorian en entrant d'un pas claudiquant, tentant de ne pas s'appuyer sur sa jambe douloureuse.
- Ils n'ont pas tort, ria le sergent Moon.
Revenant à l'instant présent, assis près de la fenêtre, Dorian essayait de suivre l'échange entre les soldats qui avaient investi cette partie de la bibliothèque alors que le sergent Moon était allé chercher Eago et les amis (conseillers d'après le sergent Moon) de ce dernier avaient surgi de nulle part pour faire barrière entre le calice et les soldats.
Voilà comment il s'était retrouvé dans cette situation. En se réveillant au mauvais moment...
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Hey !
Me revoilà, après un début d'année des plus troublants !
Je vous laisse avec ma bonne humeur, vous souhaitant tout le positif possible, et toutes les folies pensables ! Il est tendre d'avoir un rêve et de le voir se réaliser. Il est gratifiant de savoir que la vie n'est pas si amère que nous le pensons !
Bon week-end !
Sofia.
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Si c'est un don... TOME 3
VampirgeschichtenAinsi le regard blafard de l'Histoire ne se pose pas sur chaque combat, chaque survie, chaque balafre avec la même intensité. Alors que tant pleurent le futile, ils dénient , dans un reniflement dédaigneux, le plus sombre des chapitres, la plus maca...