"L'océan est trop vaste pour être un nageur sage..." L.

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Debout là, il ne comprend pas. Il ne comprenait pas comment un choix individuel peut être jugé, interprété puis critiqué par un tiers. Qui sont ces individu, finalement, dans les lignes de son récit,  pour se permettre de... Pour se trouver dans la légitimité de... Qui sont-ils enfin?

QUI?

Sinon des individus lambda au parcours plus ou moins individualisé qui face à un choix  propre se croient dans la légitimité, dans une position défendable par leur droit individuel, de... Quoi? De critiquer ? Juger ? Condamner ? Absurde. Absurde, hurle son esprit. Hurle sa conscience ! Hurle son individualité heurtée dans son orgueil par cette prétention âcre! Il a certes refusé de poser un regard normatif sur ce qui fait de lui un individu. Il a certes accepté de poser un regard plus analytique sur le monde et ce qui fait le passé, le présent, et l'avenir incertain de ce même monde. Mais il n'a dans son existence jamais accepté que soit bafouillé un de ses choix. Que ceux ci l'aient mené aux portes de l'Enfer. Ou dans le septième des cercles de l'Enfer de Dante au bras de son guide, fin connaisseur des maux de la Terre où il fit face à la Violence. Violence contre un tiers. Violence contre soi. Violence contre les Divinités. De par ses choix, il a fait rencontré cette violence qui lui a montrer une terne facette de ce que vous nommerez, chers lecteurs, humanité.

Mais... Malgré ces choix, il a toujours fait preuve de recul afin de faire au mieux face à la prochain vague. A la prochaine violence. A la peine suivante. Car bien que la souffrance eut été son camarade de route, il a, dans son expérience de ce monde, découvert. Il a vu des spectacles qui firent briller ses yeux de fascination. Il a lu des textes qui le chamboulèrent, le tourmentèrent, le chagrinèrent ou l'indignèrent... Il a reconnu la beauté et la laideur de ce sur quoi on pose un regard esthétique, normatif ou critique. Il a voulu se dépasser. Il s'est dépassé. Et il ne cessera de s'enivrer de ce doux breuvage qu'est l'émerveillement d'une découverte, la connaissance de l'inconnu, la réflexion de trop...

Alors, il était sorti. Sorti chercher de quoi étancher cette soif effrayante. Sorti en quête de ce qui ferait la différence, de ce qui changerait sa perspective ou la remettrait subtilement en question. Et, dans cette librairie, son œuvre de prédilection sous le bras, ses ombres immortelles dans son sillage, il avait du le croiser. Lui. Cet individu qui OSAIT remettre en cause ce qu'il était parvenu à forger: une succession de choix.

Et la violence de ces mots avait beau n'être rien comparé à ce que feu sa génitrice disait, la blessure était là malgré tout. Et la scène qui s'offre au calice dit : Vois ce que l'individu peut faire à son comparse. Vois sa cruauté. Vois sa déshumanisation. N'oublies pas ce dont il est capable. Fais face au monde en sachant ce que le le monde fait au monde. En sachant ce qu'un individu peut faire à son prochain... 

Et pourtant, une larme coule. Une seule. Celle qu'il n'a pas versé lorsque Eago lui a annoncé que sa mère n'était plus. Celle qui a refusé de couler car le souvenir du baiser glacé d'un canon enflamme encore son front. Cette larme qui n'a plus coulé pour lui depuis ce fameux jour de son enfance, ce jour où il est devenu fils de sa mère, et non plus, fils de ses parents.

Une larme car son père, son géniteur, face à lui, sembla l'avoir condamné en quelques syllabes:

- Le règne des liés doit disparaître.

Et, qu'importe ce que tout individu dire, pensera, hurlera... Lorsque le mal vient d'un proche. Lorsque la violence vient d'un être qu'on aurait aimé aimer. Lorsque la peine est si grande que vous avez l'impression qu'un gouffre dans votre poitrine engloutit toute la fébrilité de votre être. Vous ne savez que faire. Que penser. Que dire. Elles sont loin les répliques empreintes de philosophie que vous pourriez sortir assis autour d'une table. Elle est timide l'assurance du philologue amateur qui pense pouvoir révolutionner la belle laideur du monde. Il est amer ce goût que nous avons en bouche alors que, imperceptiblement, nous déglutissons, attendant que l'acte s'achève...

Et, dans un imperceptible mouvement qui le fit tituber en arrière malgré lui, son père pose, dans une délicatesse contradictoire, la paume de sa main sur la joue rendue pâle par l'émotion du jeune Dorian. Il scrute ses prunelles océans emplies de désespoir, de douleur, de merveilles de son regard aussi gris et brillant que la lune. Il lui adresse un sourire désolé, comme empreint d'une mélancolie que son cœur refuse de reconnaître, de recevoir, de vivre. Le sourire d'un homme qui a choisi sans choisir. Et il murmure :

- J'aurai aimé être un héros. Tu aurais survécu. Tu aurais vécu.

Il retira sa main, dans la même brusquerie émotionnelle que lorsqu'il l'a déposée, son regard perd de sa douceur, devient terne et amer, alors qu'il conclut :

- Mais je ne le suis guère.

Avant même que Dorian n'ait assez de maîtrise de soi pour pourvoir simplement articuler le titre de cet homme qui lui fait face, il disparaît, s'engouffrant dans les entrailles de la foule pour n'être qu'un souvenir, une fois de plus...

Qui, sinon les plus proches fleurs, pour entailler de leurs épines?

En vrai, 

Je suis au bout de ma vie, il est trois heures du matin, je me lève tôt demain, j'ai mal partout, ma tête va exploser, et cette insomnie me tient éveillée... Et je devais m'occuper car rester allonger à compter les dragons balls qui passent, ça n'aide en rien ! 

Donc, voilà... J'ai publié...

Sofia.

Sofia

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