Lorsque mercredi soir arriva, j'ignorais encore quel allait être le parfum de la soirée. Je n'avais parlé à personne du rendez-vous, ce qui avait d'une certaine façon, augmenté mon anxiété. Je devenais folle à entendre toutes ces histoires de sexe racontées par les femmes de la colonie. A leurs évocations, je mêlais mes propres souvenirs de moi enlacée à César dans son bain et face à ma propre excitation, mes sentiments devenaient encore plus troublés qu'ils ne l'étaient déjà. Pour me calmer, je me répétais que ce rendez-vous n'était qu'une modalité. La dernière avant le grand départ.
A l'heure convenue, je me dirigeais devant sa porte et j'émis quelques coups.
Au-deçà de mon stress habituel, je savais que, si je réussissais à m'échapper demain, ce dîner allait être le dernier.
César vint m'ouvrir et ses yeux verts plongèrent directement dans les miens tandis qu'un fin sourire se dessina sur le bas de son visage. Avec la nuit, son regard semblait dépasser les notions du possible. Comme une luciole, ses yeux reflétaient une lueur affamée, teintée de fluorescence.
« Bonsoir Ila » dit-il sans me quitter des yeux alors que j'entrai dans son bureau.
Les yeux fixés devant moi, j'avançai d'un pas décidé au milieu de la pièce puis m'arrêtai pour lui faire face.
« Qu'est-ce que tu veux ? » demandai-je avec une once de nervosité.
Revoir César était de plus en plus difficile pour moi depuis ce qu'il s'était passé dans le bain. Supporter ses regards était encore pire qu'avant.
« Je voulais que tu sois là ce soir parce que j'ai envie de discuter de psychologie avec toi. » me répondit-il en avançant vers moi
Je tournai. la tête vers lui surprise. Il comprit alors qu'il devait en dire plus.
« Ta présence est une aubaine. J'ai enfin quelqu'un avec qui échanger sur mes recherches, ajouta-t-il.
Mon regard se durcit automatiquement. Il ne pouvait pas croire que j'allais tomber aussi facilement dans le piège de son mythe de « deux spécialistes de la psychologie. »
« Tu ne fais pas de recherche César. Tu nous a enfermé comme des putains de rats de laboratoire pour exercer une pression psychologique. » rétorquai-je le ton cinglant.
César ne cilla pas. Au contraire, il se rapprocha un peu plus de moi.
« Ah oui ? Et pourquoi ça ? »
Il avait un sourire un coin, qui s'agrandit lorsque mon dos heurta son bureau à force de reculer pour s'éloigner de lui. Voyant que je ne répondais pas, il rapprocha légèrement son visage du mien et murmura :
« Explique moi comment je te torture psychologiquement. »
Ses yeux ne me lâchaient pas et sa voix grave et traînante exerçait une fois de plus son pouvoir hypnotique. J'étais à deux doigts de plonger de nouveau mais mes pensées me ramenèrent vivement à la raison.
« Tu m'as kidnappée. Puis tu as volé ma vie pour m'emprisonner dans ce coin paumé, répondis-je furieuse.
- Et ensuite ? Demanda-t-il calmement.
Ses yeux ne le trahissaient pas. Je pouvais facilement me douter que ce j'allais lui dire n'allait pas lui plaire. Pourtant, j'avais l'intime conviction qu'il allait rester de marbre, ne souhaitant surtout pas me montrer sa colère.
« Tu as instauré la peur ici. C'est pour ça que mes sœurs sont aussi importantes. Sans elles, tu ne réussirais pas à m'embobiner. Tous. Les. Jours. Je les vois vanter tes mérites, de sorte à ce que le dégoût que je ressente à ton égard ne soit pas normal. Tu nous conditionnes à l'attirance et au désir pour pouvoir nous utiliser. » balançai-je fulminante.
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Colonia
Romance"𝕿𝖚 𝖑𝖊 𝖘𝖆𝖎𝖘 𝖆𝖚𝖘𝖘𝖎 𝖇𝖎𝖊𝖓 𝖖𝖚𝖊 𝖒𝖔𝖎, 𝖑𝖆 𝖋𝖗𝖚𝖘𝖙𝖗𝖆𝖙𝖎𝖔𝖓 𝖈𝖗𝖊́𝖊 𝖑𝖊 𝖒𝖆𝖓𝖖𝖚𝖊. 𝕰𝖙 𝖈'𝖊𝖘𝖙 𝖊𝖝𝖆𝖈𝖙𝖊𝖒𝖊𝖓𝖙 𝖈𝖊 𝖉𝖔𝖓𝖙 𝖏'𝖆𝖎 𝖇𝖊𝖘𝖔𝖎𝖓 𝖖𝖚𝖊 𝖙𝖚 𝖗𝖊𝖘𝖘𝖊𝖓𝖙𝖊𝖘." Ila a été forcée d'entrer dans un...