Partie 2 - Chapitre 18

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 Lorsque je me réveillai, j'ignorais totalement dans l'endroit dans lequel je pouvais me trouver. Étonnement, j'étais à l'intérieur d'une bâtisse. C'était la première chose qui m'avait percuté lorsque j'avais enfin réussi à ouvrir les yeux. La drogue qu'ils m'avaient injecté étaient bien plus puissante et assommante que celle que les hommes de César m'avaient administrée. Quelque chose me disait que ces nouveaux ravisseurs avaient moins d'expérience dans cette activité là.

Ma tête était toujours aussi lourde qu'aux premiers instants où ils m'avaient droguée. Par réflexe, j'inspectai les côtés de mon lit en espérant trouver une bouteille d'eau mais il n'y avait rien. Seul le matelas en paille trônait au milieu de cette pièce spartiate. J'observai avec plus d'attention la pièce. J'avais définitivement quitté la colonie. Aucune habitation ne ressemblait à celle dans laquelle je me trouvais. Non pas qu'elle soit plus luxueuse mais les mûrs étaient en béton, incapable de céder sous les cyclones comme cela pouvait être le cas dans la colonie.

La bâtisse était plus solide, peut-être plus ancienne. J'ignorais par qui elle avait été construite mais plus je réfléchissais, plus des pensées confuses m'assaillaient. Je repensais aux paroles de Yeison, et si c'était les narcotrafiquants dont il m'avait tant prévenu ? Je ne donnais pas cher de ma peau si c'était eux. J'avais survécu à plusieurs mois dans une secte mais au milieu de barons de la drogue, c'était autre chose.

Je me mis en tailleur sur le lit, encore incertaine du fait de pouvoir se tenir debout. Je tentai de guetter les bruits aux alentours mais il y avait un silence de mort, si on exceptait bien sûr la cacophonie ambiante de la jungle. Au moins, je savais que nous étions resté dans le Bajo Atrato.

Un bruit de serrure se fit entendre d'un des côtés de la pièce et je tournai la tête automatiquement. Mon cœur s'était mis à accélérer rapidement. Je savais que ma survie dépendait de l'identité de celui qui allait se trouver derrière cette porte, alors je la guettai avec attention.

Ce fut d'abord ses mains que je vis en premier. Grandes et puissantes, elles en disaient long sur le reste de son anatomie et je m'attendais presque à voir un homme plutôt séduisant. Peut-être était-ce César qui m'avait fait tourner la tête pour penser que tous les hommes occupant la jungle ressemblaient à des dieux grecs.

Son corps se profilait lentement via la porte et je remontai les yeux le long de son torse musclé avant d'atteindre son visage.

Mes mains se crispèrent lorsque je reconnus ses traits.

Des yeux bleus-verts me fixaient froidement mais sa bouche affichait un fin sourire calculateur.

Le même que son frère.

Térence.

C'était Térence qui m'avait enlevé.

« Toi... » murmurai-je, plutôt pour moi-même que pour lui.

Il avança vers moi calmement et j'eus honte de l'avoir tant observé plus tôt. Il était tout aussi attirant que son frère. Il dégageait quelque chose de différent, de plus brutal et de moins calculateur. Cependant, il restait tout autant magnétique.

Il hocha la tête avec amusement. Il semblait se délecter de ma surprise. Visiblement, sa perversion égalait celle de son frère.

« Pourquoi suis-je ici ? » crachai-je, tandis qu'il s'avançait toujours aussi lentement vers moi.

Il sembla réfléchir un court instant à ce qu'il s'apprêtait à dire mais il resta silencieux le temps de poser un genoux à terre une fois arrivé au niveau du lit. Il était à ma hauteur, à moins de cinquante centimètres de moi.

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