Partie 1 - Chapitre 17

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A l'entente de la voix de son frère, Maria s'était retournée en un sursaut. Sans se défaire toutefois face au regard assassin de son parent, elle avait levé la tête, l'air arrogant.

« J'ai commencé à te mâcher le travail ».

Yeison soupira avec agacement. Même si son attitude aurait pu indiquer le contraire, il ne semblait pas être en proie à la rage.

« Laisse-moi m'entretenir seul avec elle, veux-tu ? » Lui répondit-il sèchement.

Yeison s'avança vers moi et me désigna la porte d'entrée.

« Nous allons faire une petite balade toi et moi ».

Inquiète face au ton qu'il avait employé, je me dirigeais avec hésitation vers la sortie. J'aurais voulu lancer un regard implorant à Maria mais cette dernière était cachée dans mon champ de vision par la masse imposante de Yeison.

Avec hésitation, je franchissais la porte qui donnait sur une entrée.

« Continue tout droit » me lança Yeison.

Pas à pas, je me dirigeais vers la porte en bois massif qui semblait être celle qui me séparait de l'extérieur. J'avais peur de me retrouver dehors. Maria avait sous-entendu que la Communa ne ressemblait pas au reste de la colonie et ses airs mystérieux n'avaient laissé présager rien de bon.

J'entendis Yeison soupirer derrière moi.

« On a pas la journée » dit-il avec agacement face à ma lenteur.

Prenant une dernière respiration, je mobilisais les derniers grammes de courage qui subsistaient en moi depuis que j'étais arrivée dans cette colonie.

Avec précaution, je posais ma main sur la poignée. J'appuyais sur cette dernière pour l'enclencher et progressivement, face à moi, l'extérieur fut visible au fur et à mesure de l'ouverture de la porte.

La couleur dominante était le vert. Ce qui ne changeait pas tellement du reste de la colonie.

Un peu rassurée, je fis quelques pas pour pouvoir mieux observer les alentours.

C'est alors que je compris ce qu'avait voulu sous-entendre Maria.

Comme dans le reste de la colonie, les grands arbres exotiques encerclaient la parcelle habitable et leur hauteur vertigineuse empêchait quelconque observation du paysage.

Sauf qu'ici, il n'y avait aucune habitation.

Tout n'était que végétation touffue, chaleur étouffante et jungle impénétrable.

J'avançais un peu plus, sentant la panique monter.

Je m'attendais à une prairie assez spacieuse, comme c'était le cas chez César. Je m'étais lourdement trompée. La Communa se résumait seulement à une bicoque en bois et un minuscule potager au milieu de la savane.

Seulement une vingtaine de mètres carrés avaient été déboisés, si bien qu'il suffisait de quelques secondes pour se sentir oppressée par cette atmosphère étouffante.

Des caquetages d'oiseaux résonnèrent et je levais la tête. Les voyant voler au-dessus de la faible ouverture qui laissait passer la lumière, je fus prise de violents remords. Je commençais presque à regretter le reste de la colonie.

« Cela peut te sembler assez rudimentaire au premier abord mais je vis ici depuis des années sans m'être une seule fois senti à l'étroit » Dit Yeison derrière mon dos.

J'haussais les épaules et un rire nerveux s'échappa de ma gorge.

« Peut-être que tout le monde n'est pas fait pour vivre dans la jungle, répondis-je tout en essayant de capturer un peu d'air frais dans l'ensemble étouffant de l'endroit.

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