Partie 2 - Chapitre 17

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Bonne lecture 🖤


***

28 janvier 2013

Le petit jeu entre Alejandra et moi avait continué pendant plusieurs semaines. Dès que je le pouvais, je la rejoignais dans les endroits les plus discrets de la colonie. Souvent, c'était à elle de les dénicher. On pouvait dire qu'une de ces qualités était bien qu'elle était enfermée dans la colonie pour en connaître toutes les cachettes.

Toutes, sauf celles que César avait bien voulu lui cacher.

Moi, je la suivais. J'avoue, j'étais droguée à elle. C'était seulement charnel. Nous couchions ensemble. Nous faisions en sorte de ne laisser aucune trace sur nos corps respectifs pour que César ne se doute rien.

J'aimais sa présence et j'aurais voulu trouver en elle une sauveuse. Elle connaissait beaucoup sur la secte, bien plus qu'elle imaginait et je persistais à croire qu'elle me serait bientôt d'une aide précieuse. Cependant, le contrôle mental que César exerçait sur elle était bien plus fort que tout ce que j'imaginais. Même si elle lui désobéissait en cultivant une forme de relation avec moi, elle restait soumise à lui et en aucun cas ne lui viendrait l'idée de le trahir.

J'avais tâté le terrain, une nuit où nous nous étions rejoint dans une des pièces de la cuisine où était entassées les provisions de la colonie. Elle était en train de se rhabiller lorsque je lui avais demandé si il lui était déjà venu à l'esprit de quitter la colonie.

Elle m'avait jeté un regard froid, dont elle seule avait l'habitude.

« Bien sûr que non. Rien de bon ne m'attend dehors. »

Elle avait fait quelques pas vers moi et avait attrapé mon menton pour me forcer à la regarder dans les yeux.

« Et toi, tu n'as pas intérêt à recommencer. Sinon je n'hésiterai pas à te dénoncer. » m'avait-elle dit froidement avant de m'embrasser de façon possessive.

Je m'étais laissée couler dans ses bras, en me faisant la promesse que je n'abandonnais pas cette piste. Il fallait que je la travaille mais je savais qu'un moment donné, Alejandra finirait par se confier à moi.

Pour l'instant, je profitais des sensations charnelles qu'elle me procurait. C'était psychologique. L'endorphine et la dopamine sécrétées par l'activité sexuelle m'éloignait du risque de dépression. Cela faisait plusieurs mois que j'étais prisonnière. Il fallait bien que je trouve toutes les solutions possibles pour survivre.

Je m'étais presque convaincue que c'était uniquement dans un but de survie que je menais un vie sexuelle intense. C'était seulement dans mon lit, après la jouissance, que je me demandais si j'empruntais réellement le bon chemin.

Alejandra n'aurait jamais suffit à assouvir mes besoins. C'est pourquoi je n'avais pas cessé d'être invitée chez César. Plusieurs fois par semaine, je venais le rejoindre dans la chambre rose et il profitait de mon corps jusqu'à ce que le plaisir me dévore entièrement.

Ce rythme de vie effréné me convenait parfaitement. Parfois, même si la culpabilité m'envahissait aussitôt, je me disais que je pouvais vivre éternellement ici. J'étais nourrie et logée, en bonne santé et mes désirs étaient loin de frôler la satiété tant ils étaient stimulés par la colonie. C'était presque comme si j'avais trouvé ma place. Un endroit dans lequel je pouvais être moi-même, au milieu de mes semblables.

J'ignorais si c'était des sentiments communs pour quelqu'un en captivité. Au départ, j'avais aimé observé Mary, même si c'était surtout par jalousie. Je voulais voir si elle gérait mieux que moi. Puis, ce jeu m'avait lassé. J'avais presque perdu le goût pour la psychologie qui, avant, me plaisait tant. Quelle était la valeur de cette science lorsque je côtoyai celui qui en possédait toutes les facultés ?

C'était si simple de se laisser porter par lui. Une partie de mon cerveau était continuellement déconnectée en sa présence. Celle du combat et du refus de se soumettre était endormie. Peut-être par mon propre choix.

***

16 février 2013

Un après-midi totalement banal, je sortis de l'habitation pour rejoindre Alejandra qui m'avait donné rendez-vous près de la clôture. Nous étions samedi et César avait libéré certaines d'entre nous des tâches quotidiennes. Je pouvais profiter d'un vrai week-end, comme j'en connaissais dans ma vie d'avant et cela m'avait réjouit.

Alejandra m'avait parlé de cet endroit plutôt tranquille où nous pourrions être à l'abri des regards et des oreilles indiscrets. De fait, elle m'y avait donné rendez-vous pour 16h, car elle m'y attendrait direct pour ne pas éveiller les soupçons.

C'est pourquoi alors je marchai tranquillement au bord de la frontière de la colonie. Depuis le cyclone, certaines portions des barrières électrifiées avaient été détruites. Il me semblait que César attendait la saison sèche pour pouvoir abattre des arbres et reconstruire l'enceinte.

La colonie se trouvait plus exposée mais César avait déduit que personne ne s'en rendrait compte et qu'on ne risquait rien. Tout le monde l'avait écouté, sans remettre en cause son hypothèse.

C'était étrange pour moi de marcher, sachant qu'à ma droite se trouvait la liberté. Ce n'était qu'un amas de savane, d'arbres et de feuilles sauvages, cela restait une ouverture vers le monde d'avant. Je tâchai de l'observer le moins possible. Quelque chose en moi avait peur d'y être engloutie. De ne pas résister à l'appel de le rejoindre, sachant pertinemment que pour l'instant il n'était pas possible pour moi d'échapper à César.

Un craquement anormal résonna à quelques mètres de moi et je tournai instinctivement la tête vers l'origine du bruit. Le bruit venait de derrière moi mais lorsque je me retournai, je n'aperçus rien, seulement le spectacle verdâtre habituel.

J'allais reprendre ma route, il ne me restait qu'une dizaine de mètres avant d'atteindre le début de la cachette, avant que je sente une main agripper violemment mon bras pour me tirer en arrière. Je me mis à crier, en espérant qu'Alejandra m'entende mais quelques secondes à peine après avoir senti un contact étranger sur ma peau, une vive piqûre sur mon bras me força à observer celui qui venait de m'attaquer.

Je vis un homme assez âgé, très musclé, qui me toisai, attendant impatiemment quelque chose que j'ignorais. Lorsque je sentis des vertiges m'assaillir, je compris qu'il attendait que le produit qu'il venait de m'injecter fasse effet, ce qui était en train d'actuellement de se passer.

Ma tête devenait extrêmement lourde. J'avais la sensation qu'elle allait écraser le reste de mon corps et je ne pus lutter pour fermer les yeux. Je ne sentis même pas mon corps s'écraser sur le sol, j'avais déjà sombré dans les limbes de l'inconscience.  





Helloo! J'espère que vous allez bien 🖤 Me revoici après quelques semaines d'absence. Ce chapitre est assez court mais je n'avais pas écrit depuis longtemps et mes mains étaient un peu ankylosées (et mon inspiration aussi!!). Je suis à peu près en vacances, ce qui fait que je vais en profiter pour pouvoir avancer plus sur Colonia. Nous sommes à la moitié de la deuxième partie et j'espère que vous allez kiffer la suite 😉 En attendant, lisez bien et ragez bien contre César même si là il a été assez discret, vous verrez dans les prochains chapitres ça va y aller!!

Kiss kiss 🖤🖤🖤

ColoniaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant