23 novembre 2012
« Faut se réveiller maintenant petite ».
J'entendais vaguement une voix grave qui ne m'était pas familière. J'étais dans un état vaseux, impossible pour moi d'ouvrir les yeux.
« Tu crois qu'elle est morte ? Demanda soudainement une voix plus aiguë.
- Ne dis pas de bêtises. César l'a emmené ici en la portant dans ses bras » répondit l'autre individu, visiblement agacé.
Petit à petit, les voix autour de moi devenaient plus claires. Le léger sifflement qui résonnait dans ma tête commençait à faiblir et je me mis enfin à sentir les draps et l'oreiller dans lesquels j'étais emmitouflée.
« N'empêche je me demande ce qu'elle a pu lui faire pour qu'il l'amène ici » commenta de manière songeuse la voix féminine.
La voix grave, que j'associais désormais à un homme, soupira avec irritation.
« Maria, sors d'ici. Elle va bientôt se réveiller et je ne veux pas qu'elle aperçoive ton air de fouineuse dès les premières secondes » dit-il d'une voix sèche.
J'entendis Maria grommeler une insulte inintelligible et résonner avec force ses pas contre le sol tandis qu'elle quittait la pièce sans un mot. Quelques secondes après, j'entendis la porte s'ouvrir puis se claquer avec un fracas certain.
« Tu peux ouvrir les yeux maintenant. Je sais que tu es réveillée. ».
Sa phrase sonnait comme un ordre. Et vu la profondeur de sa voix, et le ton qu'il avait employé avec la supposée Maria, cet homme semblait assez autoritaire.
Je fis bouger mes doigts, faisant craquer les minuscules ligaments. Ensuite, ce fut au tour de mes jambes, puis de ma taille, de se réveiller avec une lenteur extrême.
J'avais l'impression de me réveiller d'un sommeil de cent ans. Je ne serais pas étonnée si j'apprenais qu'on m'avait injecté la même drogue que celle lorsqu'on m'avait enlevé. Je ressentais les mêmes sensations nauséeuses, comme si ma tête pesait trois tonnes.
Je puisais la force nécessaire pour ouvrir les yeux. Plus j'entendais les bruits extérieurs, plus l'idée du lieu dans lequel je pouvais me trouver me semblait incertaine.
Les dernières heures que j'avais passées éveillées m'assaillirent de toute part.
Mon bas-ventre se resserra à l'évocation de ce que j'avais fait César la nuit dernière.
Il m'avait laissé le choix. Et j'avais fait celui du désir, de la luxure et de la tentation. Dire que je le regrettais serait mentir. Il avait embrasé chaque parcelle de ma peau, si intensément que je sentais presque sa marque encore sur moi.
Je secouais la tête. Les dernières minutes que j'avais passées avec lui restaient floues. J'avais de brefs souvenirs où je sentais mon corps lâcher, sous l'affût de la jouissance, de la douleur, de la peur et de l'excitation.
J'étais incapable de dire avec certitude que j'avais vu César m'injecter un quelconque produit somnifère. Peut être m'étais-je évanouie avant.
Quoiqu'il en soit, l'homme qui se trouvait en face de moi n'avait rien de similaire avec César. Ses rides sur le front et au coin des yeux me laissaient présager un âge plutôt avancé.
« Où suis-je?» Demandai-je la voix cassée sûrement par mes cris de la veille.
L'homme me dévisagea d'un air méprisant. Mais derrière sa cruauté, son visage laissait dégager une certaine sagesse, presque douce.
VOUS LISEZ
Colonia
Romance"𝕿𝖚 𝖑𝖊 𝖘𝖆𝖎𝖘 𝖆𝖚𝖘𝖘𝖎 𝖇𝖎𝖊𝖓 𝖖𝖚𝖊 𝖒𝖔𝖎, 𝖑𝖆 𝖋𝖗𝖚𝖘𝖙𝖗𝖆𝖙𝖎𝖔𝖓 𝖈𝖗𝖊́𝖊 𝖑𝖊 𝖒𝖆𝖓𝖖𝖚𝖊. 𝕰𝖙 𝖈'𝖊𝖘𝖙 𝖊𝖝𝖆𝖈𝖙𝖊𝖒𝖊𝖓𝖙 𝖈𝖊 𝖉𝖔𝖓𝖙 𝖏'𝖆𝖎 𝖇𝖊𝖘𝖔𝖎𝖓 𝖖𝖚𝖊 𝖙𝖚 𝖗𝖊𝖘𝖘𝖊𝖓𝖙𝖊𝖘." Ila a été forcée d'entrer dans un...