1er janvier 2013
Confortablement assise dans un des poufs de la maison, j'observais pensivement la portion de jungle visible par la fenêtre qui était en proie à des vents violents. César nous avait donné la consigne de rester chez nous pour la journée. La colonie était déserte, personne ne serait assez fou pour sortir un nez dehors et effectuer les tâches abrutissantes quotidiennes.
J'avais déjà vu quelques coups de vent ces derniers jours, c'était d'ailleurs pour cela que nous avions dû ramasser les feuilles. Mais, aujourd'hui, c'était une tempête violente qui se déchaînait dans la vallée. César n'avait pas confirmé s'il s'agissait d'un cyclone mais, au vu de sa mine inquiète, il en était tout l'air.
Lorsqu'il m'avait libéré du placard, la confiance et la fierté qu'il dégageait m'avait profondément agacée. Désormais, je la regrettai légèrement car elle restait synonyme de sécurité. Il était hors de question que je perde la vie en étant captive ici. Surtout pas à cause d'un cyclone.
Je l'avais ignoré royalement hier. Il ne m'avait pas dit grand-chose, me laissant filer aussi vite que je le pouvais. Il avait très certainement aperçu mes joues roses et sans doute se délectait-il de m'avoir confronté à ce spectacle érotique. Mais lui ignorait que j'étais incapable de regarder Mary dans les yeux depuis.
« Tiens, Laura en a préparé pour tout le monde. » me dit Luisa en me tendant une tasse de thé fumante.
Je tournai la tête vers elle et attrapai le récipient après lui avoir adressé un sourire reconnaissant. Luisa s'assit sur le pouf en face de moi et se mit aussi à contempler l'extérieur.
« Tu as peur ? » demandai-je avec curiosité.
Luisa ne parlait pas beaucoup de ce qu'elle ressentait. Bien sûr, je l'avais déjà entendu me raconter ses rencontres avec César, à quel point il était différent des autres hommes qu'elle avait fréquentés, mais elle n'avait jamais mentionné ce qu'être victime d'enlèvement avait provoqué en elle.
Elle secoua la tête négativement.
« J'ai déjà vécu des cyclones ici. C'est terrifiant mais on finit toujours par se relever. » m'expliqua-t-elle.
Son ton rassurant ne me convainquait pas. Je n'aimais pas sentir les bourrasques s'écraser sur cette baraque de pacotille. Je redoutais la nuit, où le vent serait plus violent. J'avais peur qu'on se retrouve sans toit. J'imaginais mal comment la colonie ne pouvait pas tourner au chaos une fois ces biens essentiels détruits.
« Et toi ? » me demanda-t-elle avec curiosité.
Je m'attardai quelques secondes vers l'extérieur. Oui, j'avais peur. Mais j'ignorais de quoi exactement.
« Je ne sais pas. » dis-je dans un souffle.
Luisa attrapa ma main doucement et la serra. Touchée par son geste, je lui lançai un regard rassurant. Elle sentait mon malaise et, malgré nos différences, elle était là pour moi.
Je tournai la tête vers l'extérieur. Je ne pouvais m'empêcher d'observer la tempête. Il faisait de plus en plus sombre. La journée touchait à sa fin. Et bien que j'avais apprécié le fait de ne rien faire, je redoutais le lendemain. Est-ce que le cyclone serait véritablement passé comme le nous l'avait assuré César ?
Je pris une grande inspiration pour tenter de me détendre. Puis, je regardais Luisa.
« Je vais aller me doucher. » lui dis-je en me levant.
Elle hocha la tête et me lança « à plus tard ». Je lui fis un dernier signe de la main tandis qu'elle se dirigeait vers un groupe de filles qui discutaient sur les canapés. Le salon était plus rempli que d'habitude. La plupart d'entre nous n'appréciait pas traîner dans nos chambres, souvent spartiates et bondées.
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Colonia
Storie d'amore"𝕿𝖚 𝖑𝖊 𝖘𝖆𝖎𝖘 𝖆𝖚𝖘𝖘𝖎 𝖇𝖎𝖊𝖓 𝖖𝖚𝖊 𝖒𝖔𝖎, 𝖑𝖆 𝖋𝖗𝖚𝖘𝖙𝖗𝖆𝖙𝖎𝖔𝖓 𝖈𝖗𝖊́𝖊 𝖑𝖊 𝖒𝖆𝖓𝖖𝖚𝖊. 𝕰𝖙 𝖈'𝖊𝖘𝖙 𝖊𝖝𝖆𝖈𝖙𝖊𝖒𝖊𝖓𝖙 𝖈𝖊 𝖉𝖔𝖓𝖙 𝖏'𝖆𝖎 𝖇𝖊𝖘𝖔𝖎𝖓 𝖖𝖚𝖊 𝖙𝖚 𝖗𝖊𝖘𝖘𝖊𝖓𝖙𝖊𝖘." Ila a été forcée d'entrer dans un...