Une trentaine de minutes plus tard, Andrews se stationne à la hâte sur le trottoir d'une rue bondée, et je tente en vain de reconnaitre l'endroit. Je vois Nil rabattre la capuche de son sweat sur sa tête et sortir prestement du véhicule. Il contourne la voiture pour m'ouvrir la portière, alors que mon esprit est dès plus embrumé.- On est arrivé, annonce le chanteur en m'incitant à descendre de la voiture.
Refermant la portière derrière moi, je ne peux m'empêcher de tourner sur moi même pour contempler l'immensité de l'endroit. Malgré l'heure tardive, les passants se pressent sur la place illuminée et les buildings qui s'élèvent tout autour donnent une impression de vertige.
Alors que nous traversons rapidement la rue, je remarque qu'Andrews est déjà reparti. Je m'apprête à questionner Nil sur la manière dont il compte me ramener chez moi, mais mes mots restent suspendu sur ma langue alors que je lève les yeux sur l'interminable gratte-ciel qui se dresse devant nous. Illuminé de toutes parts, il donne l'impression de s'étendre à l'infini et d'embrasser l'immensité impénétrable du ciel.
Je suis la démarche pressée de Nil qui se dirige tête baissée dans la rue perpendiculaire à cette tour, et comprends qu'il cherche certainement à cacher son identité pour ne pas nous faire remarquer. Devoir agir sans arrêt de cette manière n'a vraiment pas l'air plaisant, et je détesterais ne pas pouvoir profiter pleinement du moment en me faisant sans cesse aborder.
Nous arrivons finalement devant une porte de service sur le côté du bâtiment, là où la rue semble moins fréquentée.
- Tu compte nous faire entrer par effraction ? je questionne soudainement en m'apercevant que la tour parait clairement fermée au public.
Il semble enlever une sorte de cale sous la porte avant que celle-ci s'ouvre à nous. Le brun se dépêche de rentrer à l'intérieur, vérifiant les alentours et s'impatientant de me voir toujours hésiter.
- Ce n'est pas une infraction, se justifie-t-il pressé. Un ami m'a gentiment laissé la porte ouverte contre quelques billets verts, rien de plus.
J'hésite encore un instant face à cette explication peu rassurante puis me décide à le rejoindre pour éviter de l'irriter plus qu'il ne l'est déjà. La porte se referme derrière nous dans un bruit sec, plongeant le couloir dans l'obscurité. Je distingue à peine la silhouette de Nil qui s'engage le long du passage, et respire le plus silencieusement possible de peur de nous faire démasquer. Si me retrouver en sa compagnie suffit déjà à me rendre nerveuse, rentrer incognito dans un immeuble à une heure aussi tardive et sans autorisation me pétrifie.
Nil quand à lui ne parait pas le moins du monde perturbé, et j'essuie mes mains moites contre mon jeans en tâchant de cacher ma nervosité. Si je risque l'arrestation pour permettre à Leya de l'avoir au concert, je n'ai pas besoin de ses remarques grossières pour couronner la chose.
Trop occupée à faire défiler tous les pires scénarios possibles de ma mise en détention dans ma tête, je ne remarque pas qu'il s'est arrêté au bout du couloir et lui rentre dedans. Un petit cri aigu s'échappe de ma bouche, et je devine les gros yeux qu'il me lance dans l'ombre.
- Pardon, je chuchote de manière presque inaudible.
Levant les yeux pour observer les lieux, je m'aperçois que l'entrée principale est visible à gauche du couloir, et que des agents d'entretiens discutent tout en travaillant, ne semblant pas m'avoir entendu. Brusquement, je sens la main de Nil attraper la mienne et me trainer précipitamment dans le couloir de droite, menant à une multitude de portes. Je cache mon trouble du mieux possible alors que je le suis à la trace, ma main froide et tremblante toujours mêlée à la sienne.
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À travers toi
Teen FictionSuite à un élan soudain de folie, Charlie décide de quitter le Nord de la France et de mettre sa vie là bas entre parenthèse en s'installant dans la capitale du monde, New York, pour l'année à venir. Embauchée en tant que stagiaire dans l'une des p...