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Lorsque j'arrive devant l'immense porte de l'immeuble en pierre, mon coeur bat à cent à l'heure à cause de la pression qui pèse sur mes épaules. L'immensité de l'endroit auquel je fais face y est pour beaucoup, et j'ai demandé deux fois au chauffeur du taxi qui m'a amené jusqu'ici s'il été bien certain que ce soit la bonne adresse. J'ai passé les deux heures précédentes à me préparer pour cette soirée, et Isabel m'a été d'une aide précieuse.

- Tu es sûre que c'est bien comme ça ? avais-je demandé en observant mon reflet pour la centième fois dans le miroir de la salle de bain.

La robe que nous avions choisit au Mall était d'un marron très doux, tirant légèrement vers un doré. Ceinturée au niveau de la taille, elle faisait découvrir un décolleté assez plongeant qui me rendait plutôt sceptique. Jamais de ma vie je n'eus porté ce genre de vêtement, et ce n'était pas ce qui me rendait le plus confortable. Angoissée à l'idée de porter une telle tenue, j'étais presque certaine que j'allais vérifier plusieurs fois au cours de la soirée si mes seins étaient bien cachés derrière le tissu. De fines bretelles étaient croisées dans le dos et laissaient place à un magnifique dos nu. Pour finir, un nombre incalculable de petites perles en bois couraient le long du tissu, faisant ressortir tout le vêtement sans pour autant en faire trop. J'avais un peu peur de mourir de froid quand je l'ai choisie, mais Isabel m'a garanti qu'une fois à l'intérieur, la température ne serait pas un problème. Chaussée de talon beige, cette paire s'accordait parfaitement avec ma robe.

Mon amie avait même pris la peine de m'onduler légèrement les cheveux et de me dessiner un trait d'eye liner très fin. Elle avait souhaité rajouter du fard à paupière et autres bricoles mais j'ai poliment refusé. Je voulais être sûre de moi et pour ça, je devais me sentir à l'aise dans mon corps. Un maquillage discret et léger me suffisait amplement.

- Certaine, tu es ravissante ! Aller, maintenant file ! avait-elle répondu en me tendant mon sac et mon nouveau manteau.

Au moins, j'étais certaine d'avoir chaud jusqu'à ce que j'arrive à destination avais-je pensé. Une fois le taxi réservé au nom de la société arrivé, je lui avait glissé l'adresse envoyée par Leya et avait roulé jusqu'à rejoindre l'Upper West Side. Et me voilà maintenant devant une porte gigantesque à essayer d'attraper mon courage à deux mains pour rentrer. Une fois dans le hall, je me dirige au guichet pour obtenir l'étage.

- Vous êtes ?

- Euh..Ch..Charlie Green, de Flinton Compagny.

Le garçon en charge de l'accueil regarde un instant son écran avant de me laisser passer. Au moins Leya a eu le temps de rajouter mon prénom. Je le remercie poliment et me dirige vers les ascenseurs.

Une fois que les portes de celui ci s'ouvrent à l'étage voulu, je débarque directement sur une mezzanine avec une vue plongeante sur le salon. J'ai l'impression d'être dans un film où un milliardaire possède un penthouse hors de prix, sauf que dans ce cas, c'est bien la réalité. Une immense baie recouvre le mur arrondi du sol au plafond, avec une vue imprenable sur Central Park. Le gigantesque lustre surplombe le canapé en demi cercle couleur crème, et un piano entier trône un peu plus loin. Un homme en costard, certainement un employer de cette maison s'approche de moi et emmène mon manteau au vestiaire, et le fait qu'il y est un vestiaire me laisse à penser que cet endroit est encore bien plus grand que je ne l'imagine.

Je descends les escaliers de verre et m'avance un peu plus pour observer sous la mezzanine une énorme cuisine. Totalement dans le genre américain, elle est complètement meublée et le mélange bois-acier rend merveilleusement bien. Un énorme plan de travail se trouve au milieu, entouré de tabouret et illuminé par une suspension d'éclairage qui met en valeur la pièce.  Mais ce qui m'ébranle le plus, c'est le nombre hallucinant de personne présentent dans ce loft. Leya avait raison, on dirait une fête de lycée mais avec la classe en plus. Plus je regarde autour de moi et plus je commence à m'inquiéter sur ma tenue. Pourquoi tous les invités sont-ils tous habillés en noir et blanc ?

À travers toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant