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Une semaine plus tard, je commence à prendre le rythme de l'événementiel et des soirées qui s'éternisent sur des nuits entières. Aujourd'hui, au plus grand plaisir de mon sommeil, nous n'avons eu que l'organisation de quelques réunions dans nos locaux. La dernière a fini à 23h et Leya a gentillement proposé de me raccompagner chez moi, ce que j'ai accepté avec grand plaisir.

- Je sors tout juste du travail, tu ne peux pas simplement l'appeler ?

Ma patronne est en pleine conversation au volant de son 4x4 noir flambant neuf, un écouteur kit main libre à l'oreille. J'ai toujours trouvé que les gens avec ce genre d'accessoires faisaient très professionnels, dans le genre cadre d'entreprise over booké.

- Très bien j'y vais, charge toi d'appeler la baby-sitter.

Elle raccroche et enlève son oreillette qu'elle pose sur le tableau de bord.

- Je vais devoir faire un détour rapide, ça ne te dérange pas ? Me demande-t-elle comme si j'allais oser répondre que je préférais rejoindre mon lit douillet.

- Aucun problème.

Plus les semaines avancent, et plus je m'entends avec les gens du bureau. Leya est une patronne adorable et m'emmène partout avec elle. Sofie est la plus grande commère du service, et j'adore passer mes repas du midi à discuter avec elle à la cafétéria. Moi qui pensais avoir la nostalgie de la France, ces deux là et Isa ne m'en laisse pas le temps ! Je leur suis tellement reconnaissante, c'est grâce à elle que je m'intègre aussi rapidement.Pour autant, il faudra que je pense à appeler mes parents. Je ne leur donne pas beaucoup de nouvelle ces temps-ci, et j'imagine qu'ils ne veulent pas paraitre trop envahissants.

La tête posée contre la vitre de la voiture, l'autoroute défile sous mes yeux endormis, remplacée petit à petit par les grandes rues mouvementées de New York. Les lumières sont encore plus impressionnantes, mélangées avec celles des nombreuses voitures qui circulent autour de nous. Je dirais que New York de nuit, c'est encore plus beau que de jour. Les gens se promènent dans les rues jusque tard et font la fête jusque tôt le matin. Je n'ai jamais vu une ville aussi vivante.

Bientôt, nous traversons Tribeca, un quartier des plus branchés de la ville, et Leya fini par se garer devant une immense façade en pierre blanche. Après avoir confié ses clefs à un voiturier, nous traversons une porte en verre gardée par plusieurs vigiles, et déboulons à l'intérieur d'un gigantesque hall d'hôtel. Un carrelage en marbre blanc reflète la lumière des immenses lustres en or qui ornent un plafond décoré de moulures. Les murs sont tapissés aux couleurs crème et or, et même les employés habillés en uniforme portent les couleurs de l'hôtel.

Leya se dirige vers l'un des splendides ascenseurs en bois clair qui trône au milieu du hall, et nous rentrons dans l'habitacle bientôt plus grand que mon appart. Même le sol de l'ascenseur est en marbre ! Les boutons s'allument au fur et à mesure que nous montons les étages, et une musique d'attente nous accompagne au sommet du bâtiment. Jamais je n'ai mis les pieds dans un endroit pareil.

- Plutôt impressionnant pas vrai ?

Leya m'adresse un clin d'œil, fière de me balader dans ce genre d'endroit.

- Tu parles, je vois ça tous les jours, je réponds en adressant le même clin d'œil, ce qui la fait rire.

Un « ding » sonore nous indique que nous venons d'arriver au 18 ème étage, et les portes s'ouvrent sur un couloir au sol recouvert de moquette rouge. Des bruits de verre brisé nous parviennent jusqu'ici, et Leya se précipite à travers l'allée en lâchant un soupir d'exaspération.

À travers toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant