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Le lendemain, je continue essentiellement à passer des coups de fils et à coordonner les différents services. Je prépare les salles de conférences, et m'occupe de rapporter tous les détails dont les entreprises ont besoin pour leur présentation. Je ne savais pas que de petites  réunions demandaient autant de planification, comme cette signature de contrat pour un artiste avec un nouveau partenaire. Je sors de l'ascenseur après ma pause et Sofie m'accueille avec un grand sourire.

- Charlie ? Leya aimerait savoir si tu peux t'occuper des cafés pour la réunion de ce matin ?

- Aucun problème, je réponds. Envoies moi la liste sur mon ordi.

Elle hoche la tête et retourne à son ordinateur. Je me dirige vers mon bureau et y dépose négligemment mon sac. Je n'ai pas encore eu le temps de bien aménager mon bureau, mais je compte bien donner un peu plus de vie à cette petite pièce. Je prends une gorgée de mon thé bouillant acheté au distributeur de la salle de repos et vérifie mes mails. Je manque de m'étouffer avec ma boisson en voyant sur mon ordinateur la liste démesurée des cafés dont je dois m'occuper. À l'heure qu'il est, la réunion doit déjà avoir débutée.

Sans perdre une seconde de plus, j'imprime le fameuse liste et me dirige vers l'ascenseur. J'entends Sofie glousser lorsqu'elle me voit débarquer, et celle-ci me suis rapidement jusqu'à l'ascenseur.

- Je vais avoir besoin de toi.

- Je sais, dit-elle avec un grand sourire.

Nous nous dirigeons à toute vitesse vers le café le plus proche du bureau, et monopolisons les serveurs avec notre commande. Bien sûr, nous aurions gagné du temps en allant nous servir au distributeur de la salle de repos, mais la règle est claire et limpide : nous devons servir le meilleur café à nos clients, même si cela implique un coût monstrueux. Après quelques minutes d'attente, nous mettons donc la note sur le compte de l'entreprise et reprenons le chemin du bureau, des gobelets plein les bras.

Au 6e, Sofie me laisse en plan devant la salle de réunion, après avoir eu la merveilleuse idée de tout mettre sur un plateau. Je toque fébrilement à la porte en bois avant de rentrer le plus discrètement possible, ne voulant pas déranger la réunion déjà en cours. Mais je comprends rapidement que je ne suis qu'une vulgaire petite souris face à la discussion houleuse qui prend place à l'intérieur.

- Vous comprenez que la signature de ce contrat serait une véritable source de revenu pour vous, je ne vois pas où est le problème.

Un homme assez trapu et au crâne dégarni a prit la parole et semble visiblement sur les nerfs.
Autour d'une grande table en verre, une dizaine de personnes en costume cravate est installées, des papiers éparpillés devant eux. Leurs regards sont fermés et se font face, dans l'attente de savoir qui flanchera en premier.

- Le problème est que certaines de vos conditions ne nous conviennent pas Monsieur Harris, et je pense malheureusement que ce contrat vous serez plus bénéfique qu'à nous, renchérit un homme de l'autre côté de la table.

Celui-ci à ma gauche, costume bleu et cheveux bruns coupés courts, paraît beaucoup plus décontracté. Il ne semble pas se défiler devant l'assemblée. Son visage amène instinctivement au respect, et il dégage une aura qui inspire la confiance. Je profite de cette atmosphère pour entamer ma distribution, prenant soin de ne pas me tromper dans les commandes. Je ne savais même pas qu'il existait autant de cafés différents.

- Nous ne voulons pas simplement accompagner Monsieur Remons, mais nous voulons lui apporter de la nouveauté. Et si j'en crois les dernières rumeurs, peu de chance comme celle-ci se représenteront à vous s'il continu de se comporter de la sorte, continu l'une des associées du désigné Monsieur Harris. Il est donc fort exigible qu'il cesse de se comporter de la sorte, cela pourrait nous faire mauvaise publicité.

À travers toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant