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Les rayons du soleil filtrant à travers les grandes baies vitrées chauffent ma peau nue exposée au dessus des draps et me réveillent en douceur. Les évènements de la veille me reviennent peu à peu en mémoire et je me redresse soudainement, ramenant la couverture contre moi pour couvrir mon corps.

Un millier de questions remplissent mon esprit alors que je tente de me rappeler ce qu'il s'est passé hier soir. Les souvenirs reviennent rapidement, et je ne peux empêcher la gêne de s'emparer de moi en réalisant que je me retrouve toujours dans son lit, complètement nue. Pourtant ce qui me dérange le plus c'est de voir que le lit est vide autour de moi, alors que je suis pourtant persuadée m'être endormie à ses côtés hier soir.

Prestement, j'essaie de me rappeler où mes vêtements ont été envoyés valser dans notre frénésie de l'autre nuit. Un instant je crains devoir traverser toute la suite de l'hôtel pour aller les chercher dans la cuisine ou sous le canapé, mais je les aperçois sur la commode en bois un peu plus loin, parfaitement pliés. La couverture enroulée autour de mon corps, je récupère aussitôt la petite pile avant de m'enfermer dans la salle de bain pour les enfiler hâtivement.

Passant de l'eau froide sur mon visage pour me réveiller, j'essaie en vain de faire taire la petite voix en moi qui se demande où il se trouve, et pourquoi il est parti. Si toute ma lucidité s'est envolée dans la fougue d'hier soir, elle est déjà de retour ce matin et ne se prive pas pour me faire comprendre que j'ai agis sans considération. Pourtant les souvenirs encore frais de cette nuit hantent encore mon esprit tourmenté, et je ne suis pas certaine de regretter grand chose.

Certes, rien de tout ce qui s'est passé n'était vraiment réfléchi, pourtant c'était comme si mon corps obtenait enfin quelque chose qu'il réclamait depuis un moment. Comme s'il avait finalement cédé a une chose que je m'étais interdite depuis tout ce temps. Tout ça est encore brouillon dans ma tête, pourtant j'appréhende déjà le moment où je devrais l'affronter. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me ramène le petit déjeuner au lit après ce qu'on a partagé, pourtant j'aurais espéré, de manière inexplicable, au moins ne pas me retrouver seule au réveil. Les choses auraient semblé moins difficile à aborder.


Une fois présentable, je me décide à sortir de sa chambre pour partir à sa recherche, et le retrouve cette fois encore dans la cuisine. Simplement vêtu d'un jogging et d'un tee-shirt blanc, ses cheveux sont encore humides de la douche, et je me demande depuis combien de temps il est réveillé. Une tonne de question inondent mon esprit. Est ce que j'ai dormi si longtemps ? Est ce qu'il m'a entendu ronfler ? M'a-t-il trouvé attirante ?

- Est ce que ça va ? s'enquiert-il quand il me voit apparaître dans la pièce.

Je relève soudainement la tête, surprise par ce qu'il vient de me demander. Ce n'était définitivement pas le genre de question que je m'attendais à entendre de sa part. Pourtant ses yeux semblent sincères, et je me rassure de sa réaction. Pour toute réponse, je hoche timidement la tête en murmurant un « oui » qui me provoque une toux nerveuse.

Ses yeux paraissent encore plus perçants à la lumière du jour, et son regard en est que plus intimidant. S'il y a bien une chose à laquelle je n'avais pas pensé, c'est cette tension qui apparaitrait entre nous le matin venu. Je ne peux m'empêcher de me questionner sur ce qu'il pense en ce moment, et j'essaie tant bien que mal de lui cacher mon agitation pourtant lisible à des kilomètres. Les choses semblaient tellement plus facile hier soir, uniquement guidés par la frénésie du moment.

- Tu es réveillé depuis longtemps ?

- Seulement depuis une heure, répond-t-il en attrapant un verre dans l'une des étagères suspendues derrière lui.

- Quelle heure est-il ? je demande aussitôt.

- Neuf heure.

Il remplit le verre d'eau et le pose sur le plan de travail.

À travers toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant