Assassin's Creed : Downfall

Chapitre dix-sept : Divergence d'opinions

- « Mes méthodes sont-elles différentes des tiennes ? Tu prends la vie d'hommes et de femmes, convaincu que leur mort améliorera l'existence des survivants. L'intérêt du plus grand nombre. Toi et moi sommes identiques.

- Non, nous n'avons rien en commun.

- Ah... Je le vois pourtant dans tes yeux. Tu doutes. Tu ne peux pas nous arrêter. Nous l'aurons, notre nouveau monde. »

Abul Nuqoud et Altaïr Ibn La'had

Octobre 2017, quelque part en Australie,

Pour la quatrième fois en moins de dix minutes, Violet Da Costa écarta légèrement le rideau d'un jaune pisseux. Le parking était désert. Tous les clients de ce motel minable situé à l'écart de la ville étaient partis depuis belle lurette. Il ne restait plus qu'elle mais elle n'était pas seule pour autant. Elle le sentait jusqu'au fond de ses tripes. Ces chiens galeux d'Assassins l'avaient retrouvée. Ils sont morts. Arrête ta parano. À ce souvenir, Violet porta la main à sa jambe gauche. Elle avait sous-estimé la puissance des minis bombes fournies par Hart. Au lieu d'une explosion localisée, c'était tout le bâtiment qui s'était effondré, avec Schut et l'autre Assassin, un grand blond tout maigre, à l'intérieur. Pour sa part, elle ne s'en était pas trop mal tirée. Le souffle de l'explosion l'avait projetée à travers la fenêtre. Quelques coupures superficielles au visage, une énorme bosse à l'arrière du crâne, plusieurs côtes fêlées et un éclat de verre fiché dans sa cuisse, à deux centimètres de son artère fémorale. Violet avait stoppé l'hémorragie avant de se traîner jusqu'à sa voiture et de rouler à tombeau ouvert jusqu'au laboratoire de Gramatica. Le Doc n'avait pas été ravi de la voir, c'était le moins que l'on puisse dire.

- Violet, Violet, Violet. Vous auriez pu conduire les Assassins jusqu'à nous, l'avait-il tancé, après son debriefing. Une telle négligence de votre part est inadmissible.

- Vous me prenez pour une débutante ? Je n'aurais pas pris un tel risque si je n'étais pas certaine de mon coup. Arend Schut et son comparse sont clamsés.

- Loin de moi l'idée de remettre votre parole en doute mais qu'en est-il du reste de leur équipe ?

- Il n'y avait personne d'autre qu'eux sur place mais ne vous cassez pas la tête, Doc. Une fois que vous m'aurez rafistolée, je leur règlerais leur compte.

Ce n'était pas des paroles en l'air. Loin d'avoir le palmarès de ce fou furieux de Dhami, Violet était loin d'être une novice et l'envie d'en découdre avec les Assassins la démangeait depuis très longtemps. Ces foutus emmerdeurs avec leur manie de se mêler de ce qui ne les regardaient pas... Ils ne sauraient jamais combien ils avaient été proches de faire capoter le projet Phoenix. Violet avait été bien inspirée de placer un espion chez eux. Guernica était un pauvre type sans envergure, incapable d'accomplir une tâche aussi simple que de dérégler un Animus, mais il n'avait pas été totalement inutile. Les informations qu'il lui avait fournies avant de se faire griller s'étaient avérée cruciales pour la cause des Instruments. Crétins d'Assassins. Tellement occupés à faire cracher le morceau à Guernica au sujet du projet Phoenix qu'ils n'avaient pas cherchés à savoir ce que celui-ci avait dévoilé à leur sujet.

Violet laissa retomber le rideau. Oh, les Instruments avaient fait un excellent usage de ces informations. En attaquant les Assassins là où ils étaient les plus vulnérables, ils avaient fait un carnage. Elle esquissa un sourire carnassier. Après l'échec de Dhami à Séville, Gramática les avait obligés à collaborer. Vous êtes mes meilleurs éléments. Séparément, vous n'avez pas été à la hauteur mais je suis certain qu'ensemble vous ferez des étincelles. Le Doc ne s'était pas trompé. Elle n'avait aucune confiance en Dhami et c'était réciproque mais force était de reconnaître qu'ils faisaient une bonne équipe. En tant qu'ex Assassin, Dhami était le mieux placé pour anticiper les agissements de ses anciens camarades de jeu.