Chapitre premier : Mortel imprévu

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« Victoria agli Assassini ». Caterina Sforza


- « Regrettes-tu ta décision ? D'être un Assassin à vie ?

- Je ne me souviens pas d'avoir pris cette décision. C'est cette vie qui m'a choisie ».

Sofia Sartor et Ezio Auditore



26 juillet 2017, Séville



Après un dernier balayage de la zone, Galina rangea ses jumelles. Elle venait de passer plus d'une heure à scruter chaque centimètre carré des alentours de l'édifice en ruines sans trouver le moindre angle d'attaque... enfin, sans en trouver un qui lui convenait. Dépitée, elle se laissa glisser de son perchoir avec agilité pour rejoindre le reste du groupe. Appuyée contre un arbre, l'air de s'ennuyer profondément, Berg fut le premier à s'apercevoir de son retour.

- Alors blondinette, ça donne quoi ? lui demanda-t-il, d'une voix bien trop narquoise à son goût.

Galina, ayant fini par comprendre que le meilleur remède pour faire taire ses envies de meurtre à l'égard de cet emmerdeur de haut niveau qu'était Juhani Otso Berg était encore de l'ignorer, adressa un signe de tête à l'Assassin français, qui observait, avec un intérêt non dissimulé, Charlotte en train de discuter à voix basse avec Shaun.

- Tu es absolument certain qu'ils ne se connaissent pas ? lui demanda-t-elle une fois qu'il l'eut rejointe.

Le français – Simon quelque chose – haussa les épaules. Galina n'avait pas pris la peine de retenir son nom lorsqu'il s'était présenté à l'aéroport, pas plus que ceux de ses compagnons. Leur capacité d'observation et leurs compétences dans le feu de l'action l'intéressaient davantage que des choses aussi triviales que leur identité. De ce qu'elle avait pu juger de la première, elle espérait de tout cœur que les secondes soient un peu plus efficaces. Voilà pourquoi je préfère ne travailler qu'avec des personnes de confiance. À peine cette pensée avait-elle traversée son esprit que Galina ressentit une pointe de culpabilité. La branche française de la Confrérie avait été la seule à répondre à sa demande de renforts et ce, au mépris du danger mortel que représentait Dhami. Rien que pour cela, elle devait laisser le bénéfice du doute à ce Simon, en dépit de son manque de discernement.

- Comme je te l'ai déjà dit dans la voiture, seul l'ado et la femme sont entrés en contact et encore, elle est restée silencieuse tout le temps où le gamin a parlé. Je lui tire mon chapeau parce qu'à sa place, je n'aurais pas été aussi patient. J'ai failli intervenir lorsqu'il l'a attrapée par le bras mais le père s'en est chargé à ma place. Il a rappelé le gamin à l'ordre et ils se sont tous les deux éloignés. La femme a profité de l'arrivée du père pour s'en aller discrètement. Mais je ne pense pas qu'ils se connaissaient.

- Tu ne peux pas le savoir, tu ne parles pas espagnol.

- Mais moi, oui, intervint Charlotte, qui s'était rapprochée sans que Galina ne s'en aperçoive. Est-ce que tu as pu comprendre quelques mots ?

- Il parlait beaucoup trop vite mais je crois avoir entendu quelque chose comme « balancer » ou « bayancer ».

- « Vàyanse* », peut-être ?

- Oui ! Oui, c'est exactement ça ! confirma Simon avec vigueur. Ça veut dire quoi ?

- Ça veut dire que Galina a raison... pour changer, soupira Charlotte. Les Instruments ont bien envoyé quelqu'un en repérage et ils n'ont aucun scrupule à utiliser des gamins pour faire leur sale boulot. Le père doit sûrement être dans le coup.

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