Chapitre vingt-et-un : Un piège inextricable

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- « Quoi que cet artefact provoque, tu n'en es pas digne.

- Personne ne l'est. »

Abbas et Altaïr



Elle traquait quelqu'un. À moins que la proie, ce ne fut elle. Difficile à dire. Une lumière étincelante apparut soudainement à l'horizon, illuminant une silhouette, incontestablement féminine, vêtue d'une longue robe blanche. Elle l'attendait. Elle tenait quelque chose dans sa main. Elle tendit le bras dans sa direction. Le collier qu'elle tenait se balançait doucement, dans un mouvement presque hypnotique. Il était fait d'un métal plus précieux que l'or. Plus dur que le diamant. Les symboles gravés dessus luisaient d'une pale lueur dorée.

- Nous nous rencontrons enfin.

La femme lui fit signe d'avancer. Des brassards d'acier trempé enserraient ses poignets. Partant de son cou et prenant fin à la naissance de sa poitrine, un assemblement de pièces du même métal dont la forme n'était pas sans rappeler celle d'un rapace. Un faucon peut-être. Ou un aigle. La tête de l'apparition était protégée par un casque d'où s'échappait une chevelure bouclée de couleur auburn. Ses yeux, d'une nuance plus foncée que les siens, brillaient d'une façon peu naturelle. Elle n'avait jamais vu l'apparition de sa vie mais elle savait ce qu'elle était. Une Isu.

- Comment vous appelez-vous ? demanda-t-elle.

- Maints noms m'ont été donnés mais tu peux m'appeler Aletheia. Te souviens-tu de moi ?

Elle acquiesça. Libéré de toutes les pensées le parasitant en continu, son cerveau se rappelait de tout ce qu'elle avait entendu, vu et vécu. Lorsqu'elle était tombée dans le coma, après l'échec de sa mission à Montréal, cette femme lui était apparue mais elle s'était réveillée avant d'avoir pu l'atteindre. « Aletheia », répéta-t-elle, intérieurement. La femme indirectement responsable de ses récentes mésaventures.

- Minerve m'a parlé de vous. Vous avez créé la Capsule.

- Elle t'a parlé de moi ?

- Vous semblez surprise.

- C'est le cas. Après tous ses efforts pour effacer toute trace de mon existence, réduire à néant mon rêve le plus cher, s'approprier le fruit de mon labeur et s'emparer du rôle qui me revenait de droit, je pensais qu'elle m'avait, elle aussi, oublié, répondit Aletheia, d'un ton mêlant ironie et amertume.

- De quoi parlez-vous ?

- Sa trahison m'a prise au dépourvu. Sans l'artefact, je ne pouvais plus faire ce qui était juste. Cependant, j'ai secrètement conservé l'espoir qu'un jour, quelqu'un reprendrait le flambeau et terminerait ce que j'avais commencé. J'ai patienté durant des années mais je n'ai pas réussi à trouver mon successeur. Arrivée au terme de ma vie, j'ai utilisé un de nos artefacts pour y transférer ma conscience et j'ai continué d'attendre, certaine qu'il finirait par atterrir entre les mains d'une personne digne de recevoir mon héritage. Les années se sont transformées en siècles, les siècles en millénaires. Et alors que l'espoir commençait à me déserter, j'ai senti ta présence. J'ai aussitôt tenté d'entrer en contact avec toi. Malheureusement, la connexion était trop faible. J'ai tout tenté pour te retrouver et lorsqu'enfin, j'y suis parvenue, il était trop tard. Minerve s'était insinuée dans ton esprit, t'abreuvant de mensonges pour t'obliger à accomplir ses quatre volontés. Elle a toujours été si douée pour nous manipuler.

Assassin's Creed : DownfallOù les histoires vivent. Découvrez maintenant