Assassin's Creed : Downfall

Chapitre cinq : L'ultime combat de la Confrérie

« Ensemble ».
Evie Frye

- « La paix, la stabilité. Un monde où les hommes vivent sans peur. Les gens veulent la vérité mais quand ils la détiennent, ils ferment les yeux. Comment combattre une telle ignorance ?

- La liberté n'est pas facile, principe. Mais elle n'a pas de prix. »

Prince Ahmet et Ezio Auditore

1er août 2017, Manoir Davenport, Canada

Le salon, pourtant la pièce la plus grande du manoir, paraissait exigu avec la dizaine de personnes qui s'y trouvaient réunies. Appuyé contre le manteau de la cheminée, William les observait pendant qu'elles s'installaient, se jaugeaient, prenaient leurs marques. Il avait fait équipe avec la plupart d'entre elles, la cellule de Gavin, Shaun et Rebecca. Certaines lui étaient quasiment étrangères – il n'avait pas revu Fatima, Nour et Aïcha, dernières survivantes d'une famille ayant consacré leur vie à la cause des Assassins, ni Pedro et son épouse Alicia, depuis leur recrutement – et d'autres comptaient parmi ses plus proches amis. Et il y avait les alliés improbables. Juhani Otso Berg, dont l'aversion pour les Instruments l'avait amené à coopérer avec la cellule londonienne, s'était débrouillé pour ramener l'équipe de Galina en un seul morceau. Prévenu par Bishop, William avait eu le temps de se préparer psychologiquement à faire de nouveau face à son ennemi juré. Les retrouvailles avaient été glaciales. Néanmoins, Berg avait renouvelé sa promesse de ne pas rompre la trêve avec les Assassins tant que les Instruments n'avaient pas été mis en état de nuire.

Aux côtés de Berg, se tenait l'homme derrière l'exfiltration de l'équipe de Galina de Séville. André Bolden, vétéran de la guerre du Vietnam, n'était ni un Assassin, ni un Templier et, pour autant que William en savait à son sujet, il n'était d'aucun parti pris. Je ne fais que donner un coup de main à Juhani. Faites pas attention à moi, lui avait-il dit, d'une voix rocailleuse, en guise de présentation. Redevable du sauvetage des siens, William avait accepté sa présence à la réunion. Toute aide était la bienvenue. Cette même raison justifiait la présence du dernier invité imprévu, malgré les réticences très compréhensibles de Shaun, de Rebecca et de Galina.

Matteo Diaz venait d'assister à la mort de deux membres de sa famille. L'assassin de son père l'avait molesté pour lui extorquer des informations. La femme responsable de la mort de sa grand-mère possédait le Koh-I-Noor. Enfin, il était en train d'assimiler le fait que les hommes dont sa famille et lui s'étaient débarrassés étaient des Assassins. William déplorait ces trois nouvelles disparitions, d'autant plus qu'elle n'était que la résultante d'un tragique malentendu. Malgré la pitié qu'il éprouvait pour cet adolescent dont le monde s'était effondré en une fraction de seconde, il devait le garder prisonnier. William avait toujours été un bon juge en matière de caractère. Il ne doutait pas un seul instant que si l'occasion lui était donnée, Matteo chercherait à récupérer le Koh-I-Noor ou à se venger de Charlotte et de Berg, voire les deux à la fois. C'était un risque qu'il ne pouvait pas courir quand bien même il avait besoin de son aide.

Lors de son interrogatoire, Matteo avait incidemment révélé qu'il descendait d'une longue lignée d'Assassins. Le choc de cette révélation ne fut pas évident à encaisser – en tant que Mentor, il aurait dû être au courant de l'existence d'une cellule clandestine – mais William avait préféré ne pas s'attarder sur la question. La précieuse assistance que pouvait apporter ces renforts inattendus était tout ce qui lui importait mais pour l'obtenir, il devait s'assurer de la pleine et entière coopération de Matteo. William espérait que sa présence à la réunion lui permettrait de comprendre la gravité de la situation et qu'ainsi, sa famille et lui les rejoindraient dans leur lutte contre Junon. Dans le cas contraire, si l'adolescent ne parvenait pas à dépasser son désir de vengeance, William serait contraint de prendre les mesures qui s'imposaient, même si c'était la dernière chose qu'il voulait. L'enjeu était beaucoup trop important.