Chapitre 2

57 6 22
                                    

Point de vue Alex

Alors que mon réveil me sort brutalement des bras de Morphée, la soirée de la veille me revient en tête. C'était certainement le pire rendez-vous auquel je suis allé. Pourtant, quand je discutais avec elle sur l'appli, elle avait l'air plutôt sympa. Ouais mes amis étaient tellement désespérés pour moi qu'ils m'ont, en quelque sorte, obligé à installer ce genre de truc. Enfin bref, cette Gwen, car c'est bien comme ça qu'elle s'appelait, était super avant qu'on se voie vraiment.

Ça faisait plusieurs semaines qu'on discutait par messages et jamais je n'aurais imaginé qu'elle me balance son verre de vin à la figure. Bon peut-être que faire semblant de l'écouter tout en regardant son téléphone pour savoir comment se comporter à un rendez-vous c'était pas non plus l'idée du siècle. Ce n'est pas de ma faute si je suis aussi maladroit non plus ! J'ai l'impression que ça fait une éternité que je n'avais pas fait ça. Depuis le lycée en fait. Parce qu'après ça, après une relation plus ou moins sérieuse, j'avais décidé de laisser tomber parce que je trouvais ça trop fatigant. Je préfère largement avoir juste quelques plans cul car après j'étais tranquille. M'enfin, mes amis ont décidé pour moi apparemment.

Je pense que je ne reverrai plus Gwen et je sais que c'est en grande partie ma faute mais je n'arrive pas à me sentir coupable. Elle m'a quand même ruiné ma plus belle chemise avec son vin hors de prix ! Tout en ruminant je finis par me lever de mon lit. Je dois quand même aller bosser. Même si j'aimerais tout autant faire la larve sous ma couette, mais  mon boss me tuerait.

 Après quinze minutes à me préparer dans mon appartement, je suis prêt à partir. Juste avant de sortir je vérifie mon reflet dans le miroir et replace une mèche rebelle avant de sortir en fermant la porte.

Mon immeuble est dans un quartier vraiment huppé et assez cher. C'est mes parents qui ont insisté pour me le payer pour que je sois au plus près de mon lieu de travail, car ils ont peur que je prenne les transports en commun ou que je conduise. Ils sont un peu paranos et surprotecteurs mais je ne vais pas me plaindre après tout, vivre au centre de New York n'est pas donné à tout le monde.

Après dix minutes de marche, je franchis les portes du journal. Peu de journalistes du New York Times travaillent réellement au siège principal, c'est souvent les plus anciens ou ceux qui sont capables d'écrire vite et bien. Je suppose que je fais partie de la seconde catégorie. 

Je salue de la main Greg, le chef de la sécurité, avant de prendre l'ascenseur pour monter à troisième étage. Le siège du journal est vraiment impressionnant et la première fois que j'étais venu j'ai cru que j'allais me perdre. Le bâtiment est magnifique et a d'immenses fenêtres qui surplombent la ville.

L'ascenseur s'arrête et je sors pour me diriger dans mon bureau. Mon nom est écrit sur la porte. Je crois que je ne m'y ferais jamais. Je rentre et me dépêche de préparer mes affaires pour travailler car je sais qu'aujourd'hui risque d'être une très longue journée.

Après plus de deux heures à bosser sur un article à propos de la bourse de la ville, je décide de sortir pour aller chercher un café. Le seul truc qui me permet de garder les yeux ouverts. Si je pouvais en avoir en intraveineuse 24h/24, je le ferais. Alors que je suis en train de me servir, une voix me sort de mes pensées. Je l'ai déjà entendue quelque part mais je ne me rappelle plus où. Je tourne la tête et mon regard se pose sur une jeune femme blonde qui est apparemment en train de s'embrouiller avec la secrétaire du directeur. Je la détaille quelques instants, ne comprenant pas pourquoi sa voix me dit quelque chose. Je fronce les sourcils avant d'enfin me souvenir. C'était la femme d'hier soir, la pauvre à qui j'ai écrasé le pied.

Je ne sais pas pourquoi mais je souris au fait de la savoir ici. Même si on ne se connaît pas, notre dégaine mutuelle de la veille nous avez donné un fou rire incroyable. Je décide de l'observer discrètement de là où je suis et hésite à intervenir quand je la vois s'énerver sur la secrétaire. Je décide finalement d'y aller, curieux de voir sa réaction plus que pour l'aider. Je ne peux pas le nier, elle m'intrigue.

Némésis (version non corrigée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant