Némésis (version non corrigée)

Prologue

Aujourd'hui...

Point de vue Alex :

  Je suis assis sur cette chaise depuis des heures, et autour de moi je vois le balais incessant des médecins et des urgentistes. Aucun ne prêtent attention à moi alors que j'attends désespérément des informations. Je sais qu'elle est en vie mais à quel prix ? Ça je ne sais pas. Je soupire et croise les bras sur ma poitrine. J'essaie de repenser à la soirée d'hier mais je n'arrive toujours pas à comprendre comment tout cela a pu dégénérer. Je pense qu'elle l'ignore aussi. De toute façon, ça ne sert à rien de ressasser le passé, c'est arrivé, maintenant il faut essayer d'avancer.

  Un médecin s'approche enfin de moi et je me lève rapidement. Il me regarde quelques minutes, il doit certainement détailler ma tenue improbable. Je n'ai  pas le temps pour ça alors je lui pose la question qui me brûle les lèvres :

- Est-ce qu'elle va bien ?

- Madame Ivanov vient de sortir du bloc, elle va se réveiller dans peu de temps, m'informe le docteur. Si ce n'est pas indiscret, qu'est-ce qui s'est passé avant qu'elle n'arrive ici ? Je dois vous avouer que ce n'est pas commun ce qui est arrivé hier soir.

  Je sais ce qu'il insinue. Ce n'est pas commun d'arriver en hurlant dans un hôpital vers deux heures du matin, en étant très bien habillé et en portant une femme complètement inconsciente avec la tête ouverte dans les bras. Mais je ne compte pas révéler à cet inconnu ce qu'il s'est passé, je ne peux pas, je l'ai promis à Némésis.

- C'est une longue histoire monsieur, je veux juste aller la voir.

- Très bien, soupire-t-il, Anastasia Ivanov a été installé dans la chambre 325. 

  Je le remercie du regard et me dépêche de prendre la direction indiquée. Intérieurement je me félicite d'avoir su garder son identité et révéler celle qu'elle m'avait donnée la première fois que je l'ai vue. Je sais qu'elle m'aurait tué pour avoir dit son véritable nom. Littéralement.

  J'arrive finalement devant la porte de la chambre 325. Je rentre doucement et la voit allongée sur le lit. Je n'arrive pas à savoir d'ici si elle est réveillée ou non alors je préfère ne pas faire trop de bruit et m'installe simplement sur une chaise près d'elle. Je la détaille quelques instants, cet enfoiré ne l'a pas raté. Mais je sais pertinemment qu'elle ne le regrette pas et qu'elle recommencerait s'il le fallait. Elle est têtue et sait parfaitement obtenir ce qu'elle veut.

  Je souris en la voyant comme ça, si paisible. D'habitude, il y a toujours un petit pli entre ses sourcils en signe d'inquiétude ou alors elle se mord la lèvre. Mais là, tous ses traits sont détendus et même si sa respiration est légèrement sifflante, je sais qu'elle va bien.

  Je finis par m'assoupir sur ma chaise après avoir passé toute la nuit à m'inquiéter. Elle va bien et sa mission est enfin terminée. Ce n'est pas un happy end mais presque, et j'espère que rien ne pourra nous déranger à présent.

C'est son cri strident qui m'a réveillé. En ouvrant les yeux je constate que Némésis m'observe avec un mélange de crainte, de colère et d'incompréhension. Autant dire que tout cela ne fait pas bon ménage. Je me lève et tente de lui prendre la main pour la rassurer. Pour seule réponse, je la vois essayer de se redresser dans son lit en tirant les draps vers elle pour mettre de la distance entre nous. Les sourcils froncés et la lèvre légèrement tremblante, elle prononce la phrase qui finit de m'achever :

- Qui êtes-vous ?

  Putain. 

  C'est pas possible.