Némésis (version non corrigée)

Chapitre 17

Point de vue Némésis

J'ai toujours détesté l'avion. Comment les gens peuvent-ils avoir confiance en cet engin de malheur ? " C'est le moyen de transport le plus sécurisé au monde.. bla bla bla... Il y a moins de chance de s'écraser avec un avion que d'avoir un accident de voiture.. bla bla bla...". Je n'y crois pas une seule seconde.

Admets que c'est le fait de ne rien contrôler dans cette boîte volante qui t'angoisse. Tu ne peux pas tout contrôler.

- Si tu continues à serrer l'accoudoir aussi fort tu vas l'arracher.

Le regard assassin que je jette à Alex le retient d'ajouter autre chose. Même si je sens bien qu'il réprime difficilement un sourire.

C'est ça marre toi ! Tu feras moins le malin à l'atterrissage quand ce sera ton bras que je serrerai aussi fort et non plus l'accoudoir.

- Qu'est-ce que tu m'as dit, déjà, il y a deux jours ? sifflé-je entre mes dents serrées. Tu m'as dit, et je cite, "je me ferai discret et je n'entraverai pas la mission", lui rappelé-je.

- Et en quoi le fait que je me soucie du matériel de l'avion entrave-t-il la mission ? me demande-t-il malicieusement avec ce sourire qu'il n'arrive plus à cacher.

- Ça me déconcentre, lancé-je avec une mauvaise foi évidente.

- Bien sûr, répond-t-il avec un léger rire.

Je lui jette de nouveau un regard noir mais cette fois il rit ouvertement.

Merci du soutien, ça fait plaisir...

Je décide de l'ignorer en regardant par le hublot, l'avion ayant, enfin, fini son ascension de malheur vers le ciel. M'éloignant de plus en plus de la terre ferme. Ce n'est que six petites heures de vol, je suis bien capable de supporter ça. Bien que cela fait des années que je suis habituée à prendre l'avion, je déteste toujours autant ça. Alex, lui, semble comme un poisson dans l'eau. Absolument pas stressé. Il sait pourtant que ce qui nous attend là-bas ne sera pas une partie de plaisir. On ignore complètement ce qu'il se passera. Mais il est quand même venu. Il a insisté, encore et encore, et j'ai fini par céder. Peut-être un peu trop facilement ?

Trois jours après la filature ratée de son frère, Steel Bird m'a contacté. Évidemment. C'était prévisible. Et comme à son habitude, il est resté très sobre dans son message.

" Aéroport JFK dans deux jours. Destination Las Vegas."

Deux billets d'avions pour Las Vegas accompagnaient le mot. Il avait bien entendu remarqué Alex. Et il tentait de l'entraîner avec moi dans ce voyage inconnu. Et j'ai bien essayé de lui cacher ça mais c'était peine perdue. Il a assurément remarqué que je faisais mes valises lorsqu'il est venu à mon appartement le jour même pour discuter d'un nouveau plan. Paradoxalement, il venait me convaincre de ne pas partir mais en voyant mon air déterminé, il a changé de stratégie. Et j'ai bien fini par céder vu qu'il est en ce moment même à côté de moi alors qu'il aurait dû rester à New York. Quelle tête de mule !

- Qu'est-ce qu'il nous prépare d'après toi ? murmure-t-il.

- J'aimerai bien le savoir, soufflé-je. Mais je ne le sens pas. Je ne sais pas ce qu'il a dans la tête mais cela va forcément mal se finir. Soit pour lui, soit pour...

- Nous, termine-t-il à ma place.

- C'est exactement pour ça que je ne voulais pas que tu viennes, répliqué-je en en plantant mon regard dans le sien.