Chapitre 11

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Point de vue Alex

De quoi est-ce que vous parlez ? m'enquiers-je avec une pointe d'inquiétude dans la voix.

Mal à l'aise, Anastasia fuit mon regard et le reporte sur ses mains. Ses précédentes révélations et son lien évident avec mon frère ont ajouté d'autres questions et inquiétudes à celles que j'ai déjà. Et sa réaction n'aide clairement pas à arranger la situation. J'ai intérêt d'avoir une sérieuse discussion avec Léo ce soir. Anastasia finit par relever la tête vers moi et me fixe durant de longues secondes, sans un mot. Comme si elle hésitait à me parler et à m'avouer la vérité.

- Je ne peux pas vous le dire ici. Dit-elle avec un léger mouvement de tête pour désigner le café.

Alors où ?

Elle se lève brusquement et, l'espace d'un instant, j'ai peur qu'elle décampe sans que je n'ai le temps de répliquer. Mais ce n'est pas ce qu'elle fait. Elle enfile son manteau et attrape son sac à main. Elle se tourne vers moi avec un regard étonné.

- Vous comptez vous lever de votre chaise ou il faut que je vous porte ? M'interroge-t-elle avec amusement.

Me sortant de ma léthargie, je me lève rapidement de ma chaise et attrape ma veste. J'attrape un billet de cinq dollars dans ma poche et le pose sur la table. Tant pis pour la monnaie. Anastasia se dirige déjà vers la sortie à grandes enjambées et je la rattrape en trottinant. Arrivé à sa hauteur, je tourne la tête vers elle dans l'espoir qu'elle me dise où est-ce qu'elle compte m'emmener. Après tout, je ne sais pas grand chose d'elle... Et si c'était une psychopathe ? Ou une tueuse en série ? Est-ce qu'elle découperait mon cadavre en petits morceaux ?

Relax Alex. Respire. C'est pas le moment de faire une crise de panique !

Je peux entendre les rouages de votre cerveau qui turbinent à plein régime. Vous allez faire une crise cardiaque à force, me dit-elle avec un sourire en se tournant vers moi tandis que nous franchissons les portes de l'hôtel.

Je veux juste savoir où nous allons, répliqué-je avec le plus d'assurance possible.

Le contraire m'aurait étonné.

- Je suis censé le prendre comment ? réponds-je, piqué au vif.

Détendez-vous voyons. Vous vous inquiétez un peu trop.

- Et vous pas assez on dirait !

Elle s'arrête brusquement dans la rue et me lance un regard noir. Pointant un doigt accusateur dans ma direction, elle réplique avec une colère évidente :

- Vous ne connaissez absolument rien de moi alors je vous interdis de me parler ainsi. Ce que je suis en train de faire, c'est pour votre sécurité. Je ne comptais pas le faire mais je n'ai pas le choix. La situation est déjà assez merdique comme ça alors laissez vos doutes de côté quelques instants et faites-moi confiance.

- Comment pourrais- je vous faire confiance ? Vous ne faites que me mentir et me manipuler depuis notre rencontre. Qui me dit que vous ne me traînez pas dans un piège ? répliqué-je sur le même ton.

Contre toute attente, elle se recule en levant les mains en l'air et éclate d'un rire nerveux. Revenant vers moi, elle m'épingle du regard et j'y lirais presque de l'inquiétude.

- Vous avez raison. Restons-en là. Mais ne venez pas chialer pour que je réponde à vos questions. Je ne pourrai rien faire de plus. C'est tout ou rien. Dit-elle avec lassitude.

Némésis (version non corrigée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant