Gorgées venimeuses

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En gorgées par milliers avalé le venin animal,
Et gobés, dévorés, mes supplices de Tantal.
Univers, Univers, mais dis-moi quand viendra l'enfer
De tes bras de poussières je n'en n'ai rien à faire
De mon corps le tombeau dans la tombe mon corps
Finira par sombrer dans la lueur des morts.

J'ai vaincu des dragons, j'ai marié des chimères
J'ai sauvé des princesses dans des tours de cristal,
J'ai marché miles lunes des plus imaginaires
Pour me trouver amorphe sur mon piédestal.

J'ai vaincu des ténèbres, amassé des folies,
Pris la route en passant par les sens interdits ;
Par cent fois la raison m'a montré le chemin,
Et dans l'ombre seulement je fuyais son parfum.

J'ai défié des misères, cru déjouer des destins,
Assemblé des mémoires pour en faire du désir,
Le palpable des matières qui font les souvenirs
Pour n'en voir plus aucun, au départ du voyage,
Pour voir déjà la fin à mes premiers orages.

Pas eu le temps de trouver le temps de les chercher.

Dans ma gorge des cendres de l'enfer dans mon ventre
Qui remontent et m'étouffent, qui m'échappent et me rentrent
Dans le crâne des suicides qui ont des goûts de Dieu
Et des tristesses à l'âme qui me font le corps vieux.

FoliesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant