Frégate

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Assez ! Mon navire vrille !
Le récif je crois, et la tempête
Qui résonnait dedans ma tête
Frégate de pacotille...
Sans doute. Quelle Galère !
Je pensais rejoindre l'Univers
Que je voyais dedans tes yeux.
Lucie partie, et les flots bleus
Dégoulinent sur mon visage
Meurtri. Au sabord, sabotage,
D'abord d'accord, par le courant
Portée, Lucie, partie en courant.
Maman me parle, la nuit,
Hante un peu mes insomnies.
Toujours pas de marin à la barre,
Pas plus que de lueur à son far.
Radeau je crois, ma Frégate
À la guerre non ne va pas,
Et au moindre rocher que voilà
Elle s'éclate.
Tu parles d'un fameux trois mats !
Oh hisse ! Si bas, bat l'eau, moi,
Je reste coi, je suis quoi ? Coi.
Pas plus que ça.

Abordage avorté et pire,
Je n'ai rejoint aucun navire :
Ma solitude, mon amertume,
Et mes dérives sur l'écume
Des jours qui se sont fardés de nuit,
Des nuits Insomnies goût Lucie.
À la barre restent les rixes,
Alors j'ai plongé dans le Styx
Me baigner au venin animal,
Je flotte aux côtés de Tantale
Mais je lui dis : tu sais mes désirs,
J'accepte de les voir flétrir, pourrir, mourir,
Et si je suis semble-t-il moins peureux,
Je peux enfin larguer l'ancre de ses yeux.

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